Simon Jodoin est un réalisateur prodige dont tous les films sont encensés. Lors d’un tournage particulièrement éprouvant, il se met peu à peu à entendre un petit sifflement — semblable à celui d’une bouilloire — qui devient de plus en plus insistant et menace de le faire tourner en bourrique.
C’est avec stupéfaction qu’il découvre qu’il souffre d’acouphène. Un phénomène encore qui l’amène à faire face à ses angoisses et à remettre en question les priorités qu’il s’était jusqu’alors fixées.
Le lecteur suit pas à pas le cheminement du réalisateur à travers les examens médicaux, les deuils qu’il doit effectuer ainsi que les traitements administrés.
Certains ne seront pas sans reconnaître des éléments largement autobiographiques qui amenèrent Michel Tremblay à subir une opération chirurgicale en juin 1998. C’est d’ailleurs lorsque l’écriture de l’auteur se rapproche de son expérience personnelle que le récit devient sensiblement plus intéressant. Par exemple, lorsqu’il réalise qu’il ne pourra jamais plus entendre la musique de Wagner comme par le passé.
Un récit intéressant, qui comporte des passages émouvants et d’autres fort rigolos, mais qui, somme toute, ne laisse pas une impression indélébile. Il aurait peut-être gagné à partager avec plus de profondeur la famille du protagoniste, ses proches et ses relations avec ceux-ci. L’ensemble aurait ainsi gagné une plus grande intensité.
À signaler, une critique assez acerbe de l’auteur sur le milieu cinématographique qui s’avère particulièrement jubilatoire à lire.
L’homme qui entendait siffler une bouilloire / Michel Tremblay. Montréal, Paris : Leméac, Actes Sud, 2001. 179p