Jeudi, 28 mars 2024
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    André Boisclair chef du PQ : «Un beau pied de nez à faire au Canada Anglais»

    André Boisclair a été élu, le 15 novembre dernier, à la tête du Parti québécois, avec près de 54% des suffrages des militants. À 39 ans, il est non seulement le plus jeune chef du PQ mais aussi le premier chef d’un parti ouvertement homosexuel, tant au Québec qu’au Canada. 

    Bien qu’il souhaite probablement passer à l’histoire pour d’autres raisons que son homosexualité, André Boisclair nous avait dit, lors de l’entrevue qu’il avait accordé à Fugues à la fin juillet, considérer que son élection comme chef serait «un beau pied de nez à faire au Canada anglais. Et aux Américains. Et à tous ceux qui pensent que la religion des uns doit devenir la loi des autres.» Comme il l’avait alors prédit « son orientation sexuelle n’[a] pas [été] un enjeu électoral », n’a suscité aucune attaque directe et relativement peu de controverses au sein de la population. Cependant, sa consommation passée de cocaïne, lorsqu’il était ministre, n’a cessé de susciter la controverse au sein même de son parti et d’alimenter lignes ouvertes et de déchirer les chroniqueurs et éditorialistes. Néanmoins, au terme d’une course où parfois les couteaux ont volé bas — concernant cette consommation passée de drogue —, André Boisclair l’a emporté clairement sur Mme Marois. 

    Avec 53,6% des votes exprimés, il a nettement déclassé sa rivale, qui a obtenu l’appui que de 30% des 104 000 électeurs. Pas moins de 76% des 140 000 membres du PQ ont voté. Avec cette victoire décisive, le nouveau chef du Parti québécois, s’est tout de même voulu rassurant et rassembleur. Promettant d’aller chercher l’appui des jeunes, il s’est engagé à faire une place « importante » à sa rivale. « Pauline, nous avons besoin de toi. Pauline Marois aura une grande place dans le parti, j’en prends l’engagement solennel », a-t-il soutenu. Immédiatement Pauline Marois l’a assuré « qu’il pourra compter sur [s]on appui pour rassembler les militants du PQ». 


    Dans son discours, le gagnant a réaffirmé ses priorités: l’éducation, le développement régional, la langue française et bien entendu la souveraineté de la province. Avant «ce nouveau rendez-vous avec l’histoire», il compte bien se battre pour la victoire des souverainistes aux prochaines élections fédérales et provinciales. « Ensemble, tout devient possible! » a-t-il déclaré avec conviction. 

    Clairement désireux de s’adresser d’abord aux jeunes, M. Boisclair a promis de faire le pont entre les générations. «Si on a le même talent et le même courage que nos parents durant la Révolution tranquille, nous réussirons», a-t-il lancé. Il a même dit quelques mots à l’intention des anglophones québécois, promettant dans leur langue que leur contribution au Québec était appréciée. 

    André Boisclair était entouré par ses principaux collaborateurs et quelques amis de longue date, dont le Dr Réjean Thomas. 

    Élu député à 23 ans, il devient, six ans plus tard, l’un des plus jeunes ministres de l’histoire du Québec. Successivement chargé du ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration, de la Solidarité sociale, de l’Environnement, des Affaires municipales, il avait quitté la politique il y plus d’un an pour des études universitaires en gestion à Harvard. Longtemps jeune espoir du Parti, André Boisclair devient le sixième chef et comme les autres entend bien mener «le plus rapidement possible un référendum sur la souveraineté». 

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