Un recueil de poésie quelque peu singulier de Jean-Paul Daoust. En effet, celui-ci nous convie à la découverte de trois univers en apparence très distincts, mais qui s’entrelacent cependant plus qu’on ne pourrait le penser : le dandy, les ongles et Dracula et Narcisse.
Chaque section est constituée de très courts textes, au plus un paragraphe, articulés autour d’un thème très précis : un peu comme si une pensée soudaine avait brusquement frappée l’esprit de l’auteur et qu’il l’avait immédiatement couchée sur papier afin de s’en séparer. Malgré une progression du thème, au fil des pages, le tout peut donc très bien se lire au hasard sans perdre toute sa cohésion.
Ses épanchements sur le dandysme font particulièrement sourire par l’esprit dont il y fait montre.
«[Le dandy a] des cheveux comme des palmiers d’argent dans l’itinéraire d’une vie qu’il ne veut absolument pas contrôler. Il laisse cette illusion aux imbéciles.»
«Pleurer est mieux que tuer. Même si cette pluie-là mène au meurtre de soi-même.»
Une œuvre critique et poétique à la fois qui analyse fort bien un phénomène que l’on croit souvent suranné, mais qui, à travers cette lecture, s’avère toujours étonnement présent. À noter que pour bien illustrer son ouvrage, l’auteur n’hésite pas, en couverture, à enfiler les atours ostentatoires du dandy ainsi décrit.
Le dandy / Jean-Paul Daoust. Saint-Sauveur-des-Monts : Éditons de La Grenouillère, 2014. 73p.-.