Certains mythes sont plus persistants que d’autres… Particulièrement lorsqu’on parle retraite. C’est pourquoi nous vous proposons de défaire ceux qui reviennent trop souvent dans les discussions entourant le REER et le CELI. Nous traiterons également de quelques repères à l’épargne pour nos membres LGBT.
1. LE REER est destiné à ceux qui approchent de la retraite
Au contraire : Plus on cotise tôt, moins il faudra investir de capital, grâce à la magie du rendement composé : le rendement sur le rendement.
Réalité LGBT : Plusieurs membres de notre communauté sont travailleurs autonomes (professionnels, entrepreneurs, services divers, etc.) et n’ont pas accès à un régime de retraite d’un employeur. C’est pourquoi il est important de commencer à épargner dans un REER dès que possible pour s’assurer d’une vie agréable le moment venu.
2. Le REER est un placement
Pas tout à fait : Le REER est comparable à un panier dans lequel nous déposons des cotisations qui donnent des déductions fiscales. Il est possible de les faire fructifier en choisissant des types de placements comme des certificats de placement garanti, des fonds communs de placement ou des titres boursiers, selon sa tolérance au risque et ses objectifs.
Réalité LGBT : Il n’existe que très peu de véhicules de placement dit «LGBT responsables». Aux États-Unis, le fonds négocié en bourse Workplace Equality EQTL reste un pionnier dans ce créneau. Un jour, il sera assurément possible de composer un portefeuille REER ou CELI avec des instruments de placement faits d’actions de compa-gnies canadiennes LGBT friendly proposés par votre institution financière. À suivre…
3. Le REER est-il seulement utile pour la retraite ?
Maison et études : voilà d’autres projets rendus possibles grâce au REER. Le régime d’accès à la propriété (RAP) facilite l’achat d’une première propriété et le régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP) aide à faire un retour aux études.
Réalité LGBT : Les conjoints de même sexe peuvent utiliser leurs REER respectifs pour l’achat d’une première propriété à deux. À noter : Il est primordial qu’aucun des deux acheteurs n’ait été propriétaire dans les cinq années précédentes. Il est aussi possible d’effectuer un retrait REER en vertu du REEP pour son conjoint.
4. Le REER fait perdre la pension de vieillesse une fois à la retraite
Oui, mais attention… Pour l’année fiscale 2014 qui vient de se terminer, il faut atteindre 116 000 $ en revenu net annuel pour perdre sa pension de vieillesse complètement. Une personne commence à perdre une partie de la Pension de Sécurité de la Vieillesse (PSV) lorsque son revenu personnel net est supérieur à 72 000 $. N’oublions pas qu’il existe aussi des stratégies de décaissement ou de fractionnement des revenus pour éviter la perte de la PSV.
Réalité LGBT : Il est nécessaire de le mentionner pour que ce soit clair: les conjoints de même sexe jouissent des mêmes droits fiscaux que leurs concitoyens hétéros. L’idée du fractionnement des revenus se veut simple : un seul revenu brut de 70 000 $ annuel sera davantage imposé que deux revenus bruts annuels de 35 000 $ chacun. Il existe plusieurs façons de fractionner le revenu du ménage. Parlez-en à votre conseiller.
5. Le CELI est un compte d’épargne dans lequel je peux piger sans problème Oui, il est permis de retirer des sommes, mais vous ne pourrez les remettre seulement qu’à compter de l’année suivante. L’avantage du CELI est de faire croître l’épargne et les revenus générés (intérêts, dividendes, gain en capital) sans impôt exigible. Il faut donc laisser son argent assez longtemps pour générer des revenus.
Réalité LGBT : Le CELI est donc ce compte idéal pour votre épargne en prévision d’un projet à moyen ou long terme. L’adoption d’un enfant, le voyage ou les rénovations, par exemple.
6. Le REER ne sert à rien puisque je devrai payer de l’impôt lors du retrait
Le REER permet de reporter l’impôt à payer au moment des retraits. L’idée ? Généralement, le revenu est plus faible à la retraite, donc, le taux d’imposition est plus faible. Le plus important, c’est que, pendant toutes ces années, l’argent croît à l’abri de l’impôt.
Réalité LGBT : Encore une fois concernant le fractionnement du revenu au sein d’un couple, il est possible d’instaurer un compte REER au conjoint pour que les retraits soient imposés au membre ayant moins de revenu si ceux-ci sont effectués sur des sommes ayant été déposées au moins deux ans auparavant. L’argent déposé dans ce compte provient du conjoint plus fortuné et est considéré comme un don déductible d’impôt.
7. Le CELI est mieux que le REER : il n’y a pas d’impôt à payer sur les retraits Vous n’aurez aucun impôt à payer lorsque vous retirerez des sommes de votre CELI puisque vous n’avez pas obtenu de réduction d’impôt en cotisant, contrairement au REER. Pour savoir lequel de ces régimes est mieux pour vous, parlez-en à votre conseiller.
8. Le CELI n’est pas accessible à ceux qui ne travaillent pas
Le CELI est disponible pour tout Canadien de 18 ans et plus, peu importe qu’il ait des revenus de travail, de retraite ou même aucun revenu. Il est permis de cotiser 5 500 $ cette année et la limite cumulative depuis 2009 est de 36 500$. N’oubliez-pas, Le 2 mars 2015 est la date limite pour des cotisations à un REER pour l’année d’imposition 2014.
Angela Iermieri est planificatrice financière au Mouvement Desjardins. Elle est membre de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) et représentante en épargne collective pour Desjardins Cabinet de services financiers inc.
Simon Dery est Directeur, Soutien à la gestion et opérations à la Caisse Desjardins des Versants du mont Royal.