Dans ce troisième opus poétique, Daniel Groleau Landry contemple les blessures de l’âme, celles qui sont toujours à vif et bien souvent la source première de ce que nous sommes, pour le meilleur et pour le pire.
Le titre est donc symptomatique d’un regard qui se trouve fragmenté: l’auteur a choisi de s’arrêter au ciel, mais on aurait sans doute pu également parler de fragments d’obscurités. Tout est question de perspective…
Doté d’une plume acérée, il n’hésite pas à mettre les chairs à nues et faire montre d’un cynisme à fleur de peau:
«être un adolescent gai affirmé dans le Nord de l’Ontario / ça voulait dire que tu fermes ta gueule / ou tu fonces dans le tas en espérant faire peur / pour qu’ils te sacrent la paix».
Une violence qui pourrait sembler n’être qu’agressive, mais qui, au contraire, est toujours matinée d’une fragilité déchirante :
«l’éveil, les vomissements de marde dans la toilette du sous-sol / les pleurs, non pour la douleur, mais pour l’impassibilité du soleil».
Finaliste ou récipiendaire de nombreux prix, la voix de Daniel Groleau Landry s’impose singulièrement dans le paysage culturel québécois et franco-canadien!
Fragments de ciels: poésie / Daniel Groleau Landry. Ottawa: Éditions l’Interligne, 2018. 113p.(Collection Fugues)