Les gais qui utilisent la PrEP, un traitement quotidien qui empêche la transmission du VIH, sont moins susceptibles de consommer des drogues et de sexualité compulsive, selon des chercheurs néerlandais.
Des chercheurs des Pays-Bas ont constaté que si les niveaux d’anxiété et de dépression des hommes LGBT et des femmes trans n’ont pas diminué pendant la prise de PrEP, la consommation de drogues et la dépendance sexuelle ont considérablement diminué.
Les utilisateurs de l’une des plus grands centres de santé sexuelle d’Amsterdam ont été mené une étude pendant deux ans (AmPrEP), dans le cadre de laquelle les chercheurs cherchaient à tester l’impact d’un programme de prévention du VIH.
Les enquêteurs ont dressé un tableau de 4 problématiques (dépression, consommation de drogues, alcoolisme et compulsivité sexuelle) chez les participants entre 2015 et 2017.
Ils craignaient que la prise de PrEP puisse inciter les utilisateurs à se livrer plus fréquemment à des pratiques à risques. Au lieu de quoi, le nombre de participants présentant des problèmes de cet ordre a été réduit après avoir pris la PrEP, avec des résultats variables.
Bien que les enquêteurs aient constaté que la consommation problématique d’alcool n’a pas diminué, les participants n’ont pas davantage utilisé de poppers.
Environ 20% des participants présentaient un trouble dépressif ou anxieux, soit environ le double de celui de la population néerlandaise en général. À la fin de l’étude, ce nombre avait diminué de 2%.
Des baisses drastiques ont été observées dans le degré de compulsivité sexuelle ainsi que dans la consommation de drogues. Le nombre de personnes évaluées comme ayant une dépendance sexuelle est passé de 23% avant l’étude à seulement 10% à la fin. La consommation de drogues est passée de 38% à 31%.
Les chercheurs ont également souligné la baisse de 12% de la proportion de personnes signalant un ou plusieurs des quatre problématiques – de 64% à 52%.
Les experts en santé sexuelle ont accueilli favorablement les résultats de l’étude, qui s’ajoutent à un corpus de recherche toujours croissant qui lie la PrEP à une meilleure santé psychologique.
L’anxiété autour du VIH a considérablement diminué lors de l’utilisation de la PrEP selon l’étude. «Pour de nombreux hommes gais et bisexuels, le VIH signifie que les relations sexuelles sont souvent entachées de peur», a expliqué le directeur exécutif de NAM aidsmap, une organisation de premier plan de lutte contre le VIH.
Il a souligné que la peur qui persiste autour du VIH reste non seulement un obstacle pour les acteurs de prévention, mais peut également s’avérer dégrader la santé psychique des hommes gais.
«Cette étude, a-t-il dit, démontre que lorsque la peur de contracter le VIH est atténuée, les participants sont mieux en mesure de prendre le contrôle de leurs relations sexuelles».