On parle de l’isolement des aîné.es et plus particulièrement des aîné.es LGBTQ2S+. Isolement accentué par toutes les mesures de confinement. Mais les aîné.es ne sont peut-être pas les seul.es, les jeunes LGBTQ peuvent souffrir de retour au placard forcé par la pandémie. C’est le constat d’Interligne, fondé par l’augmentation sensible et remarquée des appels depuis le début de la pandémie. Dans la cadre de la Journée internationale des personnes aînées qui a lieu le 1er octobre de chaque année, Interligne a lancé un projet qui tisse des liens entre deux générations: Trait d’union.
«Depuis le 1er octobre, des personnes aîné.es LGBTQ et des jeunes peuvent s’engager dans un échange de lettres manuscrites, explique le directeur général d’Interligne, Pascal Vaillancourt, pour créer des liens solidaires, créer un trait d’union, contrer la solitude et ainsi briser l’isolement social». Expérience inusitée puisque celles et ceux qui sont intéressé.es doivent délaisser leur cellulaire, tablettes et ordinateurs pour reprendre le bon vieux stylo et la page blanche et se munir d’une enveloppe. Les jeunes de 12 à 25 ans, de même que les personnes âgées de 60 ans doivent s’inscrire via le site web d’Interligne, ou encore en appelant au 1-888-505-1010.
L’organisme tient à préciser que cette correspondance pourra se faire en toute sécurité. «En fait, les lettres seront adressées à Interligne qui les fera suivre au correspondant choisi, précise Pascal Vaillancourt, maintenant ainsi la confidentialité des adresses, ce qui peut rassurer toutes les personnes qui souhaitent participer à cette initiative. Nous avons déjà reçu une trentaine de demandes à part égal entre les jeunes et les personnes aînées, ce qui est prometteur.»
La Covid-19 a vu le nombre d’appels augmenter considérablement. Pascal Vaillancourt parle de plusieurs vagues, toutes générations, genres et orientations sexuelles confondues. «Au tout début de la pandémie, en mars dernier, le volume d’appel ou de demandes par clavardage a augmenté entre 30 et 40% puis il y a eu une seconde vague avec le déconfinement fin juin, les personnes s’inquiétaient d’un retour à la normale, enfin une troisième vague cet automne, continue Pascal Vaillancourt, et le plus étonnant, c’est le nombre de jeunes qui ressentaient le besoin de parler, certains ne sentaient pas à l’aise d’être, d’une certaine façon, enfermé.es avec leur famille pas forcément accueillantes face à leur orientation sexuelle. Il faut souligner le grand nombre d’appels concernant la dysphorie de genre, des personnes qui se posent des questions sur leur genre.»
Fait intéressant, l’organisme reçoit environ 15% d’appels en provenance de pays francophones, en majorité de France où il existe un manque criant de services, mais aussi d’Afrique Centrale, du Nord et du Moyen-Orient. Ce qui témoigne de l’utilité d’un organisme tel qu’Interligne. Mais Interligne diversifie sa mission avec de nouveaux programmes pour contrer la violence homophobe ou encore avec des actions pensées pour le milieu de travail afin que celui-ci soit plus inclusif.
Mais, en attendant que vous ayez 25 ans et moins ou 60 ans et plus, ressortez votre papier à lettre, armez-vous de votre plus belle plume et laissez-vous aller à partager ce que vous vivez, ce que vous avez vécu, racontez-vous, partagez et tissez ainsi un lien épistolaire privilégié.
INFOS | Interligne / Trait d’Union Correspondance intergénérationnelle LGBTQ+
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