Mercredi, 26 mars 2025
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    L’université de Shanghai veut dresser une liste d’étudiants LGBT+ pour une «enquête»

    Cette enquête de campus suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté LGBT+ chinoise, qui craint d’être victime d’un nouveau ciblage et de discriminations.

    C’est une directive interne de l’université de Shanghai qui a fuité sur les réseaux sociaux: demandant à ses différents collèges et départements de mener une enquête au sujet de leurs étudiants LGBT+, l’université chinoise souhaiterait établir une liste de noms, assortie d’un rapport sur l’«état d’esprit» des personnes concernées.

    Cette enquête de campus, qui se présente comme une recherche ayant des «exigences pertinentes», demande aux départements d’enquêter sur leurs étudiants identifiés comme personnes LGBT+, afin de fournir des informations sur leurs positions politiques, leurs contacts sociaux, leur condition psychologique et leur état de santé mentale.

    Depuis que la circulaire a été publiée sur Weibo et d’autres plateformes de réseaux sociaux comme Twitter, l’université de Shanghai n’a pas encore souhaité réagir pour confirmer ou infirmer la nature de cette enquête.

    Cette dernière a toutefois suscité de vives inquiétudes au sein de la communauté LGBT+ chinoise et des associations féministes présentes sur les campus, compte tenu des mesures de répression habituelles des autorités chinoises à l’égard des personnes LGBT+, qui ont durci leur politique au début des années 2010 et se sont renforcées sous la présidence de Xi Jinping.

    Alors que des militantes féministes et queer sont régulièrement arrêtées ou harcelées en Chine, la communauté LGBT+ a été de plus en plus marginalisée ces dernières années. En témoigne l’arrêt de la Pride de Shanghai, seule grande marche des fiertés du pays, qui a annoncé sa fermeture l’année dernière.

    En juillet 2021, ce sont plusieurs dizaines de comptes d’étudiants et d’associations LGBT+ comptant des dizaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux qui ont été bloqués puis supprimés. Si l’objectif de l’enquête demandée par l’université de Shanghai est encore flou, il fait craindre aux étudiants et activistes chinois un nouveau ciblage des minorités, à travers la collecte d’informations personnelles.

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