Mercredi, 18 septembre 2024
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    Offrandes musicales

    L’écriture de ce recueil a débuté aux premières heures de la pandémie (mars 2020) par un Michel Tremblay qui se demande s’il pourra jamais à nouveau profiter d’un spectacle en salle. Il faut dire – on l’apprend au fil des récits –, qu’il est sourd d’une oreille et que la seconde nécessite même l’aide d’un appareil auditif.

    Le plaisir des concerts d’antan n’est donc plus le même pour lui puisque la qualité du son n’est plus au rendez-vous : il ne va plus écouter un concert, mais bien plutôt le voir. Pourtant, la magie du submergement propre au spectacle opère toujours pour lui et le contexte du confinement l’amène à porter son regard sur les spectacles qui ont marqué son imaginaire, en bien ou mal.

    La même démarche s’était déjà mise en place pour le théâtre (Douze coups de théâtre) et le cinéma (Les vues animées), et c’est avec impatience et curiosité qu’on ne pouvait qu’attendre les souvenirs de l’auteur en lien avec le quatrième art. De la fin des années 50 jusqu’à la clôture des années 2010, Offrandes musicales offre à la fois une incursion sur la scène musicale des diverses époques visitées et un regard critique sur le milieu culturel qui l’abrite. On peut notamment citer Le chanteur de Mexico, mettant en vedette Luis Mariano, qui révèle bien des vérités sur l’importance toute relative qu’accordaient les producteurs français de l’époque au passage dit «obligé» au Québec.

    Grand amateur d’opéra, la musique classique occupe bien évidemment une place de choix dans ses mémoires, mais Michel Tremblay ne se départit cependant jamais de sa plume acerbe et n’hésite pas à pourfendre les clichés et lieux communs associés à une production (hilarant Un ballo in maschera). Ses souvenirs peuvent donc tout aussi bien porter sur le meilleur comme le pire qu’il lui a été donné de contempler. Il confie aussi un terrible secret entourant le premier concert de Barbara auquel il a assisté, de même qu’un constat surprenant qu’il effectue à la conclusion d’un concert de Céline Dion. L’ouvrage se termine par deux petites codas où l’auteur quitte ses propres souvenirs pour offrir une brève incursion dans ceux de la Duchesse de Langeais (Édouard) alors qu’il assiste, dans un premier temps, à un concert d’Édith Piaf et découvre, dans un second, le Boléro de Ravel. Une incursion délicieuse et fascinante à travers les époques et les souvenirs.


    INFOS | Offrandes musicales / Michel Tremblay. Montréal; Paris : Leméac; Actes Sud, 2021. 167 p.

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