Au fil des pages et des saisons, Victor Bégin évoque les hommes qui ont constellé sa vie, à la fois tous semblables et différents. Chacun à leur manière, ils marquent ainsi une cartographie de son parcours sentimental et c’est ce portrait envoutant de l’homo erectus qu’il partage ici.
En un simple paragraphe agrémenté d’un titre en marquise, il résume l’essentiel d’une rencontre, d’un souvenir anecdotique ou d’une émotion marquante : un peu comme s’il présentait au lecteur un instantané, littéralement pris sur le vif, d’un point d’ancrage de son intimité. Chaque page présente ainsi deux de ces points de suspension, alternant moments cocasses, histoires sans lendemain, dragues soutenues ou décontractées, réflexions philosophiques et contacts épidermiques.
« J’ai la réputation de pouvoir rendre les gars hétéros intéressés à moi. Il s’agit d’une tâche que je prends très au sérieux. Je préfère tenter la séduction sans orientation. »
« L’hiver s’étale à perte de vue, aucune rue de la ville n’y échappe. Tu as de grands pieds et tu me laisses marcher dans tes traces. On me dit souvent que j’ai les pieds froids, mais Zerbib, tu préfères me réchauffer contre ton ventre plutôt que de t’éloigner dans ta propre neige. »
Accompagné de magnifiques illustrations de Cole Degenstein, le recueil se déguste avec un immense plaisir, générant sourires complices, regards intérieurs et rêveries libidineuses.
ENTREVUE de Victor Bégin
INFOS | Les garçons interludes / Victor Bégin ; illustrations de Cole Degenstein. Montréal : Hamac, 2022, 80 p. (Hamac-illustré)