Jeudi, 16 janvier 2025
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    Une exposition printanière pour le 40e anniversaire des Archives

    Dans le cadre des 40 ans des Archives gaies du Québec (AGQ), cet organisme nous offre une exposition des œuvres de Michel Daigneault et Stephen Schofield, artistes et professeurs, une exposition basée sur les archives et les écrits de l’auteur français Yves Navarre (1940-1994). Du samedi 18 mars au dimanche 14 mai, les locaux des AGQ, sur la rue Atateken, accueilleront 24 dessins inspirés des archives, lettres, photographies, films, romans, etc., d’Yves Navarre. Les AGQ détiennent d’ailleurs des archives ayant appartenues à cet écrivain puisque celui-ci a résidé à Montréal durant quelques années. Auteur prolifique, Yves Navarre a écrit plus d’une trentaine de romans entre 1971 et 1994.

    «Yves Navarre est un auteur dont plusieurs textes se rattachent à la condition de vie homosexuelle. Il s’est mérité le Prix Goncourt 1980 pour son livre  Le Jardin d’acclimatation. Il a vécu à Montréal de 1989 à décembre 1991. C’est à la suite de ce séjour que les AGQ détiennent notamment quelques lettres de l’auteur. Pour leur part, Les Archives nationales du Québec, rue Viger à Montréal, ont un Fonds Yves Navarre qui conserve entre autres son ‘’Journal intime’’ et plusieurs documents personnels. Ce ‘’Fonds d’archives Yves Navarre’’ a été mis en place par Jacques Prince, le président des AGQ, alors qu’il était archiviste à la Bibliothèque nationale du Québec. Jacques Prince prêtera d’ailleurs pour cette exposition quelques documents personnels», explique Claude Gosselin, le commissaire de cette
    exposition. 

    «Cette exposition est le fruit d’une relation entre l’association ‘’Les Amis d’Yves Navarre’’ en France et les AGQ, poursuit Claude Gosselin. Elle vise à rappeler le passage de l’auteur à Montréal, de ses liens avec les communautés LGBTQ2S+ et souligner les documents qui sont dans des collections publiques. Après une visite aux Archives nationales du Québec sur la rue Viger pour consulter le Fonds substantif d’Yves Navarre que la BAnQ détient, les artistes Schofield et Daigneault se sont rendus en France en juin 2022 pour rencontrer les membres de l’Association Les Amis d’Yves Navarre et consulter le Fonds d’archives Yves Navarre de la ville de Montpellier. Leur appréciation de ce qu’ils ont vu et documenté se retrouve dans cette exposition. […] Les artistes Schofield et Daigneault ont une pratique soutenue du dessin et un intérêt pour les écrits de Navarre qu’il ont lus il y a quelques années et repris récemment. Pour sa part Yves Navarre a été tout au long de sa vie un fervent passionné d’arts visuels. Il a côtoyé les artistes et les expositions quand il était à Montréal.» 

    Claude Gosselin, qui est aussi le directeur du Centre international d’art contemporain de Montréal, et Pierre Pilotte, le coordonnateur des AGQ, ont rencontré et échangé avec Navarre. Ils se souviennent des visites que Navarre a faites aux expositions des «Cent jours d’art contemporain de Montréal», en 1989 et 1990, et des fêtes qu’il a tenues chez lui. Yves Navarre a aussi fait des achats d’œuvres, il avait une petite collection.

    Mais qu’est-ce qui a le plus marqué dans les archives de Navarre et qui a aidé les artistes à créer les dessins de l’expo ? «En plus des dessins créés en réponse à nos lectures des romans d’Yves Navarre, nous avons également répondu aux documents visuels dans les archives, ses photos personnelles, les photos de sa jeunesse, les photos de ses vacances et de ses fêtes et finalement, sa collection d’images sensuelles et sexuelles d’œuvres d’art classiques», répond Stephen Schofield. «Dans les archives d’Yves Navarre à Montpellier, j’ai surtout remarqué des photos de sa maison dans le Lubéron où on le voit jardiner. On peut aussi voir des pots de confiture fait maison sur une table près de la cuisine. [… ] Pour moi, ces différentes archives témoignent du plaisir de vivre et du rapport à la nature qu’Yves Navarre a eu à ce moment-là. Ces photos m’ont inspiré une palette de couleurs vivantes et ainsi qu’un espace de dessin dynamique», rajoute Michel Daigneault. On sait qu’Yves Navarre était ouvertement gai – c’est d’ailleurs une thématique récurrente dans ses écrits  – , cela a-t-il inspiré encore plus les artistes ? «J’étais particulièrement frappé par le contraste entre les photos d’Yves Navarre comme garçon où il cachait ses mains et tordait ses jambes, et celles de l’auteur comme adulte où ses gestes ont été particulièrement élégants et sensuels et surtout affirmés, poursuit Stephen Schofield. Il donne l’impression d’avoir été bien dans sa peau comme homme gai. Dans de nombreuses photos et nombreux films, on peut voir qu’il se touche avec une belle tension entre la langueur et la retenue. Ses gestes m’ont incité à produire une série d’aquarelles sur les gestes d’Yves Navarre.»

    «Initialement, cette exposition était prévue dans le cadre de l’entente d’échange France-Québec, mais nous sommes très heureux de la présenter pour les festivités du 40e anniversaire des AGQ cette année», de souligner pour sa part Pierre Pilotte, le coordonnateur des Archives.

    INFOS |  Archives gaies du Québec (AGQ), 1000, rue Atateken, bureau 201-A, Montréal.
    Tél. 514-287-9987 ou [email protected] / Site web : www.agq.qc.ca

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