Pour l’annuel et tant attendu spectacle FeminiX, des DJ de tous horizons se succèderont aux platines le dimanche 4 août afin de vous faire danser toute la soirée. Au menu, un trio de feu : la vétérane de la scène québécoise DJ Lady McCoy, la DJ d’origine libanaise et reine de l’underground techno montréalais Kris Tin, sans oublier la renommée Misstress Barbara. Afin de savoir à quoi s’attendre, entretien avec celle qui se chargera d’ouvrir la soirée : Pascale McCoy.
« Je suis plus mature », me confie d’entrée de jeu Pascale, au sujet d’accorder des entrevues. Il faut dire que la dernière fois que l’artiste s’était prêtée au jeu, en 2019, elle m’avait avoué que l’exercice « la stressait plus que sa gig », alors qu’elle ouvrait pour nulle autre que la renommée DJ new-yorkaise Susan Morabito. Il faut dire que Pascale McCoy, qui célèbre cette année ses 25 ans de carrière, est une vétérane de la scène québécoise et qu’ouvrir des shows d’envergure est pratiquement devenu sa spécialité : « Moi, c’est toujours très joyeux, festif, vocal. Je prends goût à l’idée de faire des ouvertures, set the mood comme on dit. Je pense que je peux amener les gens quelque part à ce moment-là, ils sont encore malléables et n’ont pas d’attentes, je peux les prendre par la main et faire un build up. J’ai un peu le beau rôle finalement. Je les réchauffe pour moi et ensuite l’autre DJ prend le relais », explique Pascale en ajoutant qu’elle a l’impression que pour FeminiX, le tout va bien s’enchaîner par la suite avec Kris Tin et Misstress Barbara.
En carrière, DJ Lady McCoy a majoritairement performé pour des publics LGBTQ+ ; Tea Dance pour Fierté en 2019 (un de ses plus beaux souvenirs devant 16 000 personnes qui dansent), mais aussi le Boulevard des Rêves, jadis, sans oublier des bars (comme le Sisters et le Magnolia), et particulièrement pour les femmes de la communauté, une clientèle plus difficile appuie Pascale : « On n’a pas la chance d’avoir suffisamment d’endroits où il y a des sous-cliques ; par exemple, un bar disco pour femmes plus âgées, un autre bar pour les jeunes femmes qui aiment le hip-hop, etc. Donc lorsqu’on fait un évènement, il n’est pas rare que des femmes de 20 à 70 ans soient là, et il n’est pas facile de plaire musicalement à un public aussi large. Elles veulent toutes que tu joues pour elles, sentir qu’elles sont uniques et vues et c’est très difficile de faire du all dressed qui plaît à tout le monde ; l’une veut I Will Survivre, l’autre une nouveauté, etc. » Bien sûr, chaque gig est différente, précise Pascale, mais elle envisage que FeminiX lui permettra d’être DJ avec ses sonorités et non pas qu’un simple juke-box !
Les nouvelles technologies ont beaucoup modifié le monde de la musique, la façon de la faire et de la consommer. Celle qui gagne sa vie comme graphiste, tout en revêtant son rôle de DJ la nuit, en parallèle, avoue que les playlists Spotify de ce monde ont concurrencé le monde du deejaying. « Je me suis adapté à la vie. Par exemple, durant la pandémie, c’était difficile de continuer lorsque les bars étaient fermés », avoue la DJ de 47 ans. « La façon dont les gens consomment la musique et perçoivent les DJ, leur importance, cela a beaucoup changé. Avant nous étions perçus comme des artistes qui faisaient découvrir des musiques, des ambiances, créaient des happenings, et aujourd’hui j’ai parfois l’impression dans certaines soirées d’être engagée pour le look, car ce qu’on me demande finalement c’est d’être une playlist. Il m’est déjà arrivé de dire, selon la demande d’un client, paie-moi
pour te faire une playlist, au lieu de m’engager, car ce que tu veux c’est une playlist.
Un juke-box », explique Pascale en soulignant que les bars ne sont plus ce qu’ils étaient. Soulignons qu’être DJ, c’est aussi être spectateur de la communauté. « Avant, rencontrer des gens, ça se passait dans les bars. Aujourd’hui, tu n’as pas nécessairement besoin de sortir de chez toi pour le faire. Ainsi, les façons de se rencontrer et de consommer de la musique ont changé et, de ce fait, mon métier a changé. » Malgré les changements probants, DJ Lady McCoy n’a pas perdu la flamme. Après 25 ans de métier, spinner derrière les tables tournantes est toujours un plaisir renouvelé. « J’aime encore la musique house et je tripe encore sur des nouvelles tounes (Offaiah dans ses écouteurs présentement !) et je rêve du party où je vais pouvoir les mettre. J’écoute les Indigo Girls, j’aime autant le folk que le house. C’est la musique qui me garde passionnée ! » Vos oreilles, comme vos hanches, auront la chance de le constater à FeminiX !
INFOS | FÉMINIX prendra la forme d’un T-dance, le dimanche 4 aout, de 17h à 23h, sur la Scène Loto-Québec de l’Esplanade Tranquille du Quartier des Spectacle, au 1442, rue Clark. En plus de DJ Lady McCoy (à 17h), on pourra y danser sur des sets de Kris Tin (19h) et Misstress Barbara (21h).
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