Deux fois par mois, ce sont une vingtaine d’hommes qui se rencontrent pour « jaser » entre eux autour d’un thème choisi en commun. Parfois un invité pimente la soirée, parfois c’est simplement entre eux qu’ils discutent du thème choisi. Le Cercle de discussion a été mis sur pied par Réal Ménard. L’ancien député et ancien élu municipal est à l’initiative de ce Cercle de discussion partant du constat que beaucoup de gais vivent une forme de solitude sociale, grandissante à mesure qu’ils prenaient de l’âge.
Les plus anciens se souviennent peut-être du Groupe du mercredi (GDM), disparu depuis quelques années. « On ne renie pas la filiation avec le GDM, avance Réal Ménard, on a repris la même philosophie ». Tout cela est venu d’un constat devant la disparition des espaces de discussion que l’on pouvait encore trouver au début des années 2000. « Je rencontrais des gens qui disaient qu’ils vivaient de la solitude, continue l’ancien député fédéral, et ancien élu municipal, qui disaient que les bars, entre autres, ne répondaient plus à leur besoin, qui cherchaient en fait un réseau pour se rencontrer et partager, leurs expériences, et je dois dire qu’au fil du temps, c’est un peu devenu comme une famille, les gars se connaissent, connaissent leur vie, peuvent s’exprimer en confiance sans peur d’être jugé. C’était très important pour nous dès le début d’instaurer un cadre dans lequel on sente à l’aise pour parler ».
Environ 25 hommes fréquentent régulièrement le groupe, dont la moyenne d’âge se situe dans les 50 ans et plus. Peut-être ceux qui sont le plus à même de souffrir d’isolement ou de solitude. Si quelques lesbiennes sont venues à ce rendez-vous, force est de constater que le groupe est constitué que d’hommes gais.
Un des points forts de ces rencontres toutes les deux semaines, ce sont les sujets abordés, qui touchent les réflexions et les questionnements de chacun des participants. « Nous préparons chaque session de rencontre avec des thématiques, dont la présentation est faite par un de nos animateurs, rappelle Réal Ménard, et qui ouvre la porte à la discussion. Pour ne citer que deux exemples, nous avons abordé comme sujet, les thérapies de conversion, l’utilisation des réseaux sociaux, et cela demande de la préparation de la part des animateurs qui travaillent les sujets avant les rencontres, et les sujets abordés sont très variés avec toujours à l’esprit le lien à faire avec la communauté gaie ».
Le Cercle de discussion se distingue d’autres groupes sociaux où des sorties de groupes sont organisées, on célèbre des moments particuliers de l’année comme à l’arrivée de l’été ou encore lors des fêtes de fin d’année. « Nous nous retrouvons pour un souper au restaurant par exemple, mais l’objectif premier est de se retrouver pour échanger et partager », ajoute Réal Ménard.
Le Cercle de discussion fêtait ses 5 ans d’existence lorsque nous nous sommes présentés pour les rencontrer. Une ambiance légère et bon enfant. On plaisante, on se donne des nouvelles, certains sont en couple, d’autres sont aussi des amis endehors de ces rencontres, tous apprécient cet espace convivial qu’ils ont instauré. Comme en témoigne l’un des participants : « Nous sommes un bon groupe, nous sommes très respectueux les uns des autres, il n’y a pas d’animosité, c’est toujours très agréable de venir à ces rencontres ». Pour d’autres, c’est aussi réfléchir. « Quand je connais la thématique à venir, je vais y réfléchir dans les jours qui précèdent la rencontre. Je me demande comment dans ma vie, je me positionne comme sujet, comme gai, par rapport au thème qui sera abordé, précise un autre participant, j’apprends beaucoup dans ces rencontres et, parfois, ce qui se dit me fait changer d’idée, c’est très enrichissant ».
Si le groupe ne dépasse pas les trente personnes, c’est tout simplement lié à l’espace physique. « Nous sommes accueillis dans les locaux de la CSN. Donald Picotte a servi d’intermédiaire pour que la CSN nous prête une salle mais nous ne pouvons accueillir plus de 30 personnes, précise Réal Ménard. Nous espérons l’année prochaine obtenir une seconde salle, ce qui permettra d’élargir le nombre de participants ».
Pour autant, toute personne intéressée par ce lieu d’échanges placé sous le signe de la
convivialité, peut contacter le groupe, il est à peu près sûr qu’il lui sera fait une place.
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