Mercredi, 12 février 2025
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    Sam Cyr : vivre avec ses complexes (et ceux des autres)

    Donner le titre « Sam Cyr : décomplexé » à cet article aurait été trop cliché. Et pourtant, l’humoriste Sam Cyr, connu pour Tout le monde s’haït — un balado qu’il coanime avec Marylène Gendron et qui explore les complexes de leur invité — semble réellement à l’aise dans ses projets et ses positions, lui qui discute bien souvent de ses questionnements dans son contenu. Le duo du balado sera dans les prochains mois sur scène pour présenter Séparés mais ensemble, où ils feront chacun 45 minutes de stand-up. Entrevue.

    Les hommes LGBTQ+ semblent occuper une bonne proportion des hommes invités à votre balado. Y a-t-il une raison pour ça ? Pensez-vous qu’ils ont plus de choses à partager ?
    Sam Cyr : Je pense que Marylène et moi, à la base, on a toujours eu un souci d’avoir des invités diversifiés. Mais, veut, veut pas, on est souvent plus stimulés par des discussions avec des femmes ou avec des personnes queers. On dirait que les dossiers nous intéressent plus avec ces personnes-là. Sans vouloir dire que les hommes hétéros n’ont pas de complexes — au contraire, ils en ont, et certains nous le prouvent en passant à notre podcast. Mais on a instinctivement une envie de mettre la lumière sur les complexes des personnes qui, à la base, peuvent être plus marginalisées. Moi, ça me fait toujours plaisir de pouvoir partager avec une personne de la communauté LGBT. C’est des discours qu’on entend moins, donc c’est sûr que pour moi c’est une ambition de faire porte-voix à ces discours-là.

    D’ailleurs, il n’y a pas de fin annoncée au balado, n’est-ce pas ?
    Sam Cyr : On dirait qu’à chaque année on renouvelle notre vision de ce serait quand la fin. On dirait que, à chaque année, je vois la fin toujours de plus en plus loin. Le gros facteur qui fait en sorte que je ne sais plus c’est quand qu’on le finira, notre balado, c’est que le milieu et le médium du balado, il n’arrête pas d’évoluer. Les nouveaux balados, c’est genre des plateaux de télé. J’ai l’impression que le milieu du balado pourrait évoluer pour se modeler à mes objectifs de carrière d’année en année. J’ai l’impression que ça pourrait ne jamais arrêter, mais, je ne sais pas, peut-être qu’à un moment on va vouloir changer de sujet.

    As-tu peur d’être trop associé à Marylène ? De ne plus pouvoir te présenter comme humoriste sans elle ? J’imagine que vous vous en êtes parlé…
    Sam Cyr : On en parle souvent un peu. C’est une crainte, mais une excitation aussi de voir ça va être quoi l’autre bord de ce projet-là. C’est l’fun travailler en équipe, mais je pense que, à la base, je suis un loup solitaire. Après ça, c’est sûr qu’on va toujours être associés, moi et Marylène. On ne va pas arrêter de travailler ensemble. Je pense qu’on va toujours avoir des projets en duo, mais que graduellement on va pouvoir aller explorer ce qu’il y a à aller chercher en solo.

    Comment te décrirais-tu comme humoriste ?
    Sam Cyr : Je me suis toujours décrit comme un petit chat grognon, mais inoffensif. Mais je ne sais plus si ça me correspond entièrement, parce que je me trouve de moins en moins grognon. Ça fait encore partie de ma personnalité, mais je me trouve plus enfantin. Je suis très bébé. Je suis le petit frère à la grande sœur qu’est Marylène, admettons. J’aurais espoir que, à travers les années, je pourrais devenir plus un adulte. Je ne trouve pas ça sexy d’être un petit chat petit frère. J’aurais l’ambition de grandir, et de devenir plus comme un tigre. Sur mon show de scène, je me demande tout le temps : « Ah, mais là, c’est-tu assez sérieux ? c’est-tu trop bébé ? y a-tu trop de jokes pipi-caca-pénis ? Est-ce que je devrais faire un effort pour avoir un discours qui fait plus réfléchir ? » Mais, à la base, mon témoignage en tant que jeune homme de région ayant vécu une homosexualité refoulée dans les années 2000, c’est encore un discours qui est pertinent, surtout dans l’offre humoristique qu’on a au Québec. On n’est vraiment pas beaucoup. Des fois, je me rends compte que, au Québec, le premier humoriste homosexuel, c’était Alex Perron ou Dany Turcotte. Il n’y en a pas eu des tonnes d’autres.Je suis au moins dans les 10 premiers, je pense.

    Y a-t-il des humoristes ou des personnalités queers qui t’inspirent ?
    Sam Cyr : On dirait que je vais chercher mon inspiration de traits de personnalités plus que de me dire « Oh, cet humoriste-là, j’aime comment il écrit, je m’inspire de lui. » J’écoute beaucoup Drag Race — bien entendu — et j’aime beaucoup la carrière de Trixie Mattel. J’admire beaucoup la quantité de travail qu’elle accomplit, sa spontanéité. Je trouve qu’elle est vraiment forte pour improviser. En podcast, elle me fait beaucoup rire aussi. J’écoutais un extrait de son podcast et elle parlait de faire des auditions par vidéo. Elle disait qu’elle ne faisait pas plus que deux ou trois takes avant d’envoyer ça, et elle disait : « Don’t be precious with your shit ». Puis, moi, je suis vraiment le genre de personne qui est super precious with your shit. Je vais prendre comme une heure et demie à relire une publication avant de peser sur Send, et je veux que tout soit parfait… Dans des petits moments comme ça, on dirait que ça peut m’aider de m’inspirer de personnes qui sont assez différentes de moi et que je voudrais devenir, comme elle.  

    INFOS | Sam Cyr (@samuelcyr)
    https://www.sametmarylene.com
    https://www.koscene.ca/spectacle/sam-cyr

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