Lundi, 24 mars 2025
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    Coldheart Canyon

    Le nouveau Clive Barker est un grand cru à la mesure du talent de cet auteur qui a réussi encore une fois à créer un univers complètement fantasmagorique capable de tenir le lecteur en haleine de la première à la dernière page.


    Todd Pickett est la grande tête d’affiche du cinéma américain depuis maintenant plusieurs années. À la suite à la sortie de son dernier film d’action qui s’avère un navet complet, certains grands bonzes de l’industrie lui susurrent à l’oreille qu’il commence à vieillir et que, s’il désire continuer à occuper le haut du pavé, il doit subir une chirurgie plastique.


    Les choses tournent toutefois bien mal, et l’acteur doit se réfugier — se cacher — dans une propriété abandonnée construite au début du siècle par l’actrice du muet Katya Lupy. Là-bas, son visage pourra se cicatriser et sa peau retrouver sa fraîcheur d’antan avant qu’il n’affronte à nouveau le regard du public et de ses pairs.


    Mais voilà, la propriété n’est pas réellement abandonnée. Katya Lupy y vit, toujours aussi belle, jeune, froide et manipulatrice qu’elle l’était dans les années 20. Et elle n’est pas seule… En effet, elle y vit entourée des âmes de tous les acteurs célèbres de l’époque qui fréquentèrent son domaine et pénétrèrent dans l’Antre du diable : une pièce située dans la cave de la propriété et qui donne accès à une dimension où le temps est figé et où les phénomènes les plus innommables se produisent.

    Quiconque y pénètre, voit son âme changée à jamais. Chacun se voit alors libre d’explorer ses fantasmes les plus secrets et, à cet égard, il me faut souligner l’extrême virtuosité de l’auteur à créer un environnement chargé d’une sexualité des plus débridées.

    Todd se retrouve absorbé par cet univers qui semble être la réponse à tous ses désirs (incluant quelques fantasmes homosexuels), mais qui cache cependant des pièges sinistres. C’est alors qu’entre en scène Tammy Lauper, présidente directrice générale de son fan-club et complètement toquée de ce dernier. Elle s’inquiète de sa disparition et entreprend de le retrouver. Un personnage au départ plutôt agaçant, mais qui s’avère pour le moins surprenant par la suite.

    Un excellent roman, chargé de tension, mais qui constitue également une critique sociale assez acerbe du star-system américain. On peut regretter que Clive Barker n’intègre pas de thématiques gaies autrement que par la bande. Soulignons toutefois l’excellent film d’horreur The Nightbreed où un parallèle troublant peut être fait entre la condition d’un peuple de monstres qui se cachent de l’humanité et l’histoire des relations entre les communautés gaies et hétérosexuelles.

    Coldheart Canyon : a Hollywood ghost story / Clive Barker. New York : Harper Collins, 2001. 676p.

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