Une brève mention concernant la publication de la traduction française du roman d’Armistead Maupin, The Night listener, recensé dans ces mêmes pages il y a peu de temps.
Le récit met en scène Gabriel Noone, un auteur radiophonique que le destin met en contact, par l’intermédiaire du téléphone, avec Pete Lomax, un jeune garçon séropositif de 13 ans qui fut violé par ses parents et avec lequel il développe éventuellement une relation quasi-paternelle.
Progressivement, Gabriel en vient à lui confier ses sentiments les plus intimes. Cependant, le doute prend corps en lui : est-ce que Pete existe réellement? Personne ne l’a jamais vu. S’agit-il d’une supercherie?
Un récit quelquefois très émouvant, mais dont la conclusion est on ne peut plus prévisible. Les amateurs de Maupin y trouveront toutefois leur compte, même si le roman ne comporte pas cette étincelle d’humour et de joie de vivre inhérente aux Chroniques de San Francisco et présente même des éléments dès plus bouleversants.
Il s’agit toutefois d’une réflexion intéressante sur notre recherche de certitude et d’absolu : pourquoi nous faut-il à tout prix une preuve de l’amour de l’autre? Ne nous est-il pas tout simplement possible de vivre pleinement le sentiment qui nous habite sans qu’il soit nécessaire d’en trouver le corollaire chez autrui?
Une voix dans la nuit / Armistead Maupin. Paris : Éditions de l’Olivier, 2001.