En cette époque de Star académie, la télé-réalité envahit de plus en plus les ondes. Il n’était donc pas surprenant qu’un auteur s’attaque au sujet pour le tourner en dérision.
En l’espèce, l’action tourne autour d’une compagnie de production spécialisée dans le genre qui est sur le bord de la faillite. En dernier recours, la direction décide de tourner une série dans un quartier de Londres réputé pour sa pauvreté et sa faune hétéroclite.
On réunit donc des personnages qui sauront captiver l’auditoire : la jeune fille pure qui veut s’en sortir, l’Adonis rustre qui vient de quitter l’armée, la bimbo qui débute une carrière dans le porno, les deux folles — pour ajouter une touche irrévérencieuse — et une vieille dame pour attirer la sympathie.
On pénètre bientôt dans les coulisses de la production pour y découvrir les jeux de pouvoir qui s’y cachent et comment on y manipule l’auditoire. Mais tout ne va pas comme il se devrait : chacun des protagonistes a en effet son propre agenda et est prêt à tout pour occuper l’écran.
Certains ne sont pas si hétéro que l’on serait porté à croire, certains ne correspondent pas au sexe que l’on croit et plusieurs sont prêts à y laisser leur peau pour obtenir leurs 15 minutes de gloire.
Un curieux mélange qui navigue entre la franche rigolade et une critique sociale très clinique. L’ensemble s’avère des plus divertissants, l’auteur réussissant à rendre chacun des personnages des plus attachants malgré leurs travers.
Fly on the Wall / Rupert Smith. Londres : Gay men’s Press, 2002. 313p.