Mardi, 18 mars 2025
• • •
    Publicité

    My buddy : World War II Laid Bare

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, chaque journée est bien souvent perçue comme étant la dernière d’un soldat. La mort ravage alors les rangs et on peut comprendre à quel point l’établissement de liens de camaraderie s’avère essentiel pour ces derniers.

    Cette fraternité se traduit dans un  support qui peut tout aussi bien s’incarner au combat que dans la simplicité et la liberté propres aux accalmies qui entrecoupent les affrontements. Ces moments de rémission laissent également place à une quotidienneté souvent faite d’un vigoureux doigt d’honneur brandi en regard des horreurs qui les attendent et c’est dans ce contexte que la nudité fait son apparition. Quoi de plus je-m’en-foutiste, en effet, qu’un groupe de soldats hilares qui se font photographier nus, étendus sur le toit d’une bicoque délabrée?

    My buddy : Wolrd War II Laid Bare / Dan Hanson – Extrait

    Les photographies sont représentatrices d’un mélange de confiance absolue en ses compagnons d’armes, d’une foi en l’avenir, mais également du partage d’un niveau important d’intimité. On serait facilement tenté d’y lire une homosexualité latente ou, même, clairement évoquée, mais une telle interprétation  ne serait souvent basée que sur une lecture superficielle des images.

    Non pas que les relations homosexuelles ne soient pas présentes chez les soldats. On sait, au contraire, que de nombreux hommes ont réalisé la nature de leur inclination en cette occasion et que pour d’autres, une homosexualité de situation est explorée. Cependant, ces hommes étaient issus d’une société qui condamnait de telles pratiques et il aurait été inimaginable que des photographies publiques soient prises d’un contexte gai sans que cela vire rapidement en rixe.

    My buddy : Wolrd War II Laid Bare / Dan Hanson – Extrait

    Peu de photographies ont survécu au passage des années. En partant, il y avait peu d’appareils-photo ou de films en circulation, mais nombre des photos furent par la suite également détruites par des héritiers pudibonds.

    Le photographe Michael Stores a consacré de nombreuses années à retrouver la majorité de ces dernières : environ 400 clichés.  Le tout est présenté dans un ouvrage magnifiquement illustré, publié aux éditions Taschen,  agrémenté de textes d’auteurs aussi divers que Gore Vidal, James Jones, E.B. Sledge,  Allan Bérubé et d’un texte, en français, de Scotty Bowers portant le titre évocateur « Y a pas de tapettes chez les Marines ».

    Une splendeur!

    My buddy : Wolrd War II Laid Bare / Dan Hanson. Köln : Taschen, 2014. 320p.

    Du même auteur

    SUR LE MÊME SUJET

    LEAVE A REPLY

    Please enter your comment!
    Please enter your name here

    Publicité

    Actualités

    Les plus consultés cette semaine

    Publicité