À seulement 28 ans, Mathieu Caron possède déjà une feuille de route impressionnante. En plus d’animer une émission diffusée dans 34 stations de radio, il dirige une entreprise qui met en lumière d’innombrables artistes de la chanson et il vient de produire un album de Noël, dont une partie des profits sera remise à la Société québécoise de la schizophrénie.
Lorsque tu étudiais à Promédia en 2013, quelles étaient tes ambitions?
J’espérais animer à la télévision après mes études. Mais plus ça avançait, plus je me tournais vers la radio. J’aime parler aux gens, et comme je suis un grand amateur de musique, je trouvais que c’était le meilleur médium pour partager ma passion et faire découvrir de nouveaux talents..
Tu enregistreras bientôt la 150e émission de Studio M, qui est diffusée au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick. Quel est le concept?
Chaque semaine, je reçois un invité (auteur-compositeur-interprète, chanteur, humoriste, auteur, acteur) pour parler de ses projets et de son univers musical. Les artistes aiment beaucoup ça, parce qu’on prend une heure pour présenter leur matériel et discuter de l’histoire des chansons. J’accueille autant des artistes très connus – dont certaines légendes – que des jeunes artistes émergents. C’est beaucoup de travail, mais ça me rend tellement heureux de le faire chaque semaine!
Il y a quatre ans, tu as aussi fondé la boîte Un Par Un Communications pour soutenir les artistes musicaux.
Oui, je fais du pistage audio, soit la création de communiqués de presse et la soumission d’extraits radio aux directeurs musicaux des stations, pour des artistes comme Dany Bédard, Marc-André Sauvageau, Noir Silence, Valérie Clio et Julie Lefebvre. Quand un artiste sort une nouvelle chanson, ça prend une équipe qui la défend pour s’assurer qu’elle soit entendue, mise en rotation et qu’elle entre dans les palmarès. J’ai toujours été intrigué par le volet représentation d’un artiste. Comme j’adore la musique, si je crois en un artiste, c’est facile pour moi d’aller le vendre. Je fais aussi des relations de presse et du travail de distribution digitale pour les plateformes comme Spotify et iTunes. Il ne manque que la gérance et le booking de spectacle pour dire que mon entreprise est une maison de disques. Avec l’état de l’industrie actuel, ce serait un gros risque de lancer un label, mais la porte n’est pas fermée.
Tu as lancé en novembre dernier l’album Voix de Noël, qui réunit 14 interprètes féminines, dont Marie-Pier Perreault, Ariane Laniel, Valérie Clio et Annie Major-Matte. Pourquoi as-tu ajouté ce projet à tout le reste?
À Noël en 2017, j’ai eu envie de créer un album en trouvant des chansons qui conviendraient vraiment à chaque artiste. J’ai aussi réalisé qu’en 2018, ça ferait 20 ans que j’ai perdu ma mère, qui s’est enlevé la vie deux ans après avoir reçu un diagnostic de schizophrénie. Je me suis dit que ce serait un beau projet pour lui rendre hommage et pour amasser des sous pour la Société québécoise de la schizophrénie. Au début, je devais seulement investir pour produire l’album, mais comme je m’impliquais énormément dans chaque aspect (choix des interprètes et des chansons, approbation des mix et des arrangements), j’ai décidé de le réaliser aussi. Au final, il y a neuf classiques des Fêtes et quatre chansons originales.
Es-tu conscient que tu as réalisé beaucoup de choses pour ton âge?
Jamais je n’aurais pensé accomplir tout ce que j’ai fait jusqu’à présent, quand je suis arrivé à Montréal il y a sept ans, en ne connaissant personne, pas même mon coloc! Étant donné que j’ai eu une enfance difficile, je crois très humblement que je suis la preuve vivante que nous pouvons faire de grandes choses lorsqu’on suit notre passion, qu’on fait les choses sans compter et surtout qu’on n’attend pas que le téléphone sonne pour les faire!
Quels défis as-tu affrontés durant ton enfance?
En plus de sa maladie, ma mère avait des problèmes d’alcool et de consommation. Tout comme mon père. J’ai un peu été laissé à moi-même… Si personne ne s’occupait de moi, il fallait que je le fasse moi-même. Je suis donc devenu adulte très jeune. Aussi, puisque ma mère s’est suicidée quand j’étais enfant, j’ai vécu l’une des plus grandes pertes qu’on peut vivre très jeune. Après ça, je me suis dit que je ne pourrais rien vivre de pire. Ça m’a donné une drive, sans peur d’avancer. J’ai aussi été souvent intimidé à l’école en Abitibi. Tout ça a forgé mon caractère. Et durant toutes ces années, la musique a été mon refuge. C’était logique pour moi de travailler là-dedans.
L’album «Voix de Noël» est réalisé et produit par Mathieu Caron / Un Par Un Communications et comprend 4 chansons originales (interprétées par Ariane Laniel, Annie Major-Matte, Marie-Pier Perreault et May Wells) et 9 classiques des fêtes (interprétées par Geneviève Racette, Julie Lefebvre, Elyann Quessy, Marilou Martin, Carissa Vales, Valerie Clio, Mégane Cyr, Charlène Blanchette, Koraly et Mélina Laplante).
Pour chaque album vendu, 5$ iront directement à la Société québécoise de la schizophénie.