Un premier vidéoclip pour le groupe montréalais In Saïgon Près d’un mois avant la pandémie, entre l’écoute des derniers mixtes et la préparation du lancement et de la promo, le quatuor de rock expérimental In Saïgon s’affairait aux derniers préparatifs entourant le lancement de leur l’album No Signal. Mais voilà que le groupe montréalais, composé d’Anne-Marie Soucy (voix, clavier), Jacob Cadieux (voix, guitare), Julien Fournier (guitare) et Thomas Rousseau (basse) a dû changer ses plans. Entrevue « post-COVID19 ».
Avant la pandémie, In Saïgon s’apprêtait à sortir son premier album (LP), mais voilà que la COVID19 a déplacé vos projets de lancement. Comment avez-vous réagi dans l’immédiat?
Sur le coup, c’est sûr qu’on était déçus, parce qu’on avait travaillé fort sur la création de l’album, la production du lancement et tout ce qui venait avec… On avait hâte de partager le fruit de nos efforts avec les gens et de fêter ça en grand! Par contre, quand on pense à tout ce qui se passe dans le monde, en ce moment, on ne peut clairement pas se plaindre… Alors au lieu de s’apitoyer, on a décidé de se donner de nouveaux défis pour rester motivés!
Et voilà que votre premier extrait, le clip Dirt Road, aborde « le thème du combat que nous livrons tous contre nous-mêmes dans les périodes sombres de notre existence ». Ceci semble être une référence directe à la pandémie que nous venons de traverser…
Est-ce aussi pour cette raison que vous avez choisi cette chanson comme premier extrait?
En fait, toutes nos chansons parlent d’un certain mal de vivre, donc peu importe celle qu’on aurait lancée, en premier, elle aurait eu du sens en ces temps étranges. Pour enregistrer des chansons traitant d’angoisse et de solitude, il faut plonger à l’intérieur de soi et revisiter les moments où l’on a vécu de tels sentiments…
Le clip était-il déjà tourné avant le confinement?
On avait commencé le tournage du vidéoclip au tout début de la pandémie, avant que la crise ne touche le Québec. Avec l’arrivée des mesures de confinement, on a dû s’adapter, parce qu’on ne pouvait plus se voir en personne. On produit nous-mêmes nos vidéoclips, ce qui a peut-être joué en notre faveur. Dans le groupe, comme pour la création musicale, la création vidéo se fait de manière collective. Jacob, réalisateur du vidéoclip et co-chanteur, a une approche esthétique liée aux théories du glitch, misant sur l’intuition et l’erreur plutôt que sur la technique pure. Ensuite, lui et Thomas, le bassiste, s’occupent du montage. Cette situation a donc bel et bien influencé notre processus créatif, car elle nous a forcés à modifier notre concept initial.
Le déconfinement se fait lentement, mais il semblerait que la saison des festivals musicaux est morte pour cette année, sans compter que les bars sont encore fermés (au moment de faire cette entrevue). Quels sont vos plans pour le futur?
On s’est donné comme objectif d’utiliser cette période à notre avantage. On en profite pour produire des vidéoclips pour chacune des chansons de notre nouvel album (le prochain clip sortira à la mi-juillet). En parallèle, on tourne à distance des vidéos de reprises de chansons connues et on avance sur la composition du prochain album. On travaille aussi à la construction d’un spectacle conceptuel, qui fusionnera différents médiums de manière expérimentale. Bref, il s’en brasse, des idées! Quand on pourra remonter sur scène, le moment venu, ce sera tout un concert!
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