Plusieurs ministres français de la Culture ont signé la pétition demandant l’entrée d’Arthur Rimbaud et Paul Verlaine au Panthéon.
Aux grands poètes la ministre reconnaissante: Roselyne Bachelot, en charge de la Culture, s’est dite mercredi 9 septembre favorable à l’entrée d’Arthur Rimbaud et Paul Verlaine au Panthéon.
Son nom est le premier est bas de cette pétition, mais l’entourage de la ministre précise qu’elle n’est pas directement signataire. Elle soutient en revanche l’initiative.
«Ce ne serait que justice de célébrer aujourd’hui leur mémoire en les faisant entrer conjointement au Panthéon, aux côtés d’autres grandes figures littéraires: Voltaire, Rousseau, Dumas, Hugo, Malraux», lit-on dans cet «appel au président de la République», seul habilité à décider.
Il a été lancé à l’origine par un groupe d’intellectuels, académiciens et universitaires passionnés de Rimbaud et Verlaine. Ils ont convaincu de signer entre autres tous les anciens ministres de la Culture, depuis Jack Lang (qui l’avait été à partir de 1981) jusqu’à Franck Riester (qui occupait le poste jusqu’en juillet). Roselyne Bachelot a été enthousiaste pour se joindre à eux, selon les promoteurs de la pétition.
Rimbaud (1854-1891) et Verlaine (1844-1896) sont deux des poètes les plus connus, adulés et commentés de la langue française.
Le premier est enterré dans sa ville natale de Charleville-Mézières (Ardennes), qu’il détestait, et dans le caveau familial, aux côtés, rappelle la pétition, de «son ennemi et usurpateur, Paterne Berrichon», un poète mineur qui épousa sa sœur et fit du tort à sa postérité.
Verlaine repose quant à lui au cimetière des Batignolles à Paris, également dans le caveau familial, «près du périphérique sous d’affreuses fleurs en plastique», selon les signataires de l’appel. «Est-ce ainsi que la France honore ses plus grands poètes?», demandent-ils.
Les deux ont eu des démêlés avec les autorités. En 1873 à Bruxelles, un Verlaine ivre blesse légèrement Rimbaud en lui tirant dessus parce qu’il allait être quitté. Son jeune compagnon le lui pardonnera et refusera toute poursuite judiciaire.
«Mais le parquet belge et la police française ont monté un dossier à charge, dont les archives prouvent désormais qu’il fut lié à son rôle dans la Commune [soulèvement à Paris en 1871] et à son homosexualité. Il est resté 555 jours en prison, quand il aurait dû n’y passer que quelques semaines», estiment les signataires.