En août dernier, la revue scientifique The Lancet publiait un article sur une étude dans laquelle des chercheurs déclaraient avoir identifié une souche de VIH résistante à «pratiquement tous les antirétroviraux» chez deux hommes en France.
Il s’agit, disent-ils, d’un «événement sans précédent», tant la «transmission par voie sexuelle d’un virus aussi résistant aux médicaments n’a pratiquement jamais été répertoriée nulle part dans le monde». Il n’en fallait pas plus créer un vent de panique sur les réseaux sociaux où plusieurs personnes relaient l’article et demandent si la PreP les protège bien de cette souche. Certaines personnes adeptes des théories du complot vont jusqu’à déduire que cette souche ultra-résistante serait due à une mutation du VIH causée par la Prep; ce qui est faux. Il est important de rappeler qu’à ce jour seulement deux personnes infectées par cette souche de virus résistante, ont été identifiées. Cette souche très rare étant résistante au fumarate de ténofovir disoproxil et à l’emtricitabine (Truvada), l’utilisation de la PreP n’aurait pas pu éviter une infection.
Cela dit, la PreP reste un outil très efficace pour empêcher une infection au VIH. Et contrairement à certaines théories qui circulent sur le web, les personnes vivant avec le VIH dépistées et traitées efficacement ne risquent pas une «surinfection». Pour calmer un peu les esprits, ces cas restent isolés et il n’y a pas de circulation communautaire de cette souche. Pour l’instant, cela reste un phénomène rare, mais comme le virus s’adapte et évolue en permanence, on n’est pas à l’abri d’observer ce type de problème émergent. Cette découverte est la fois inquiétante car il y a eu transmission d’une souche multirésistante, même si le phénomène est très rare, mais il y a des éléments rassurants et il ne faut pas qu’on soit alarmiste. À ce jour, il n’y pas d’autres cas et le potentiel de diffusion épidémique n’est pas important.
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