Vendredi, 29 mars 2024
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    Piégé à cause de ses données sur Grindr, un responsable de l’Église catholique démissionne

    La conférence des évêques américains a dénoncé un comportement  «indécent» du prêtre, qui utilisait la célèbre application de rencontres entre hommes Grindr.

    Avertie que le site d’informations catholique The Pillar allait dévoiler que Jeffrey Burrill, membre du diocèse du Wisconsin, avait régulièrement utilisé, entre 2018 et 2020, l’application de rencontres entre hommes Grindr et que son téléphone portable avait été géolocalisé près d’établissements fréquentés par des hommes gais, la conférence des évêques catholiques des États-Unis, présumant un possible comportement indécent de son secrétaire général, Monseigneur Jeffrey Burrill, lui a demandé de démissionner, «afin d’éviter que cela détourne l’attention des opérations et du travail de la conférence», ajoutant qu’elle prenait « au sérieux toutes les allégations de conduite inappropriée».

    L’Église catholique américaine, qui a été au cœur de plusieurs énormes scandales de pédophilie ces dernières années, a pensé utile (!*!?&) de souligner que ces allégations «ne concernaient pas de conduite indécente envers des mineurs».

    Nommé en 2016 secrétaire général-adjoint de la conférence des évêques catholiques des États-Unis, puis secrétaire général deux ans plus tard, Jeffrey Burrill était notamment chargé de coordonner la réponse de l’Église face aux accusations d’abus sexuels visant le cardinal américain Theodore McCarrick, révélées en juin 2018. L’influent cardinal retraité avait été finalement été défroqué en 2019.

    Le rédacteur en chef de The Pillar, JD Flynn, a défendu mercredi la publication de l’article. Dévoiler les informations privées concernant Monseigneur Burrill relevait, selon lui, «de l’intérêt général», a-t-il soutenu, même si Jeffrey Burrill n’a semble-t-il pas enfreint la législation américaine. Pour le site The Catholic Reporter qui dénonce «le manque d’éthique et les sous-entendus homophobes» de l’enquête menée par média d’information, cette affaire à tout d’une chasse aux sorcières 2.0.

    Pourtant, à y regarder de plus près l’histoire de l’évêque outé par ses données personnelles sur Grindr devrait inquiéter les 5 millions d’utilisateurs quotidiens de l’application de rencontres gaies. Pourquoi? Tout simplement parce que les données qui ont permis d’identifier l’évêque sont des «données disponibles commercialement». Des informations personnelles vendues à des revendeurs de données, qui les marchandent pour faire de la publicité ciblée en fonction des goûts et des habitudes des internautes. Bien qu’officiellement, elles ne contiennent pas d’information sur l’identité des utilisateurs, retrouver l’identité d’une personne n’est pas si compliqué que ça pour qui sait lire ces mines d’information : des adresses très fréquentées sont facilement identifiables comme le domicile et le travail de l’internaute. À partir de là, retrouver l’identité d’un profil devient un jeu d’enfant.

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