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    La tragédie de L’orangeraie en version opéra

    EN PREMIÈRE MONDIALE LES 19, 20 ET 21 OCTOBRE 2021

    L’orangeraie de Larry Tremblay suit l’histoire de frères jumeaux, Amed et Aziz, devant affronter la cruauté et l’absurdité de la guerre. Après l’adaptation théâtrale de son roman L’orangeraie, présentée en 2016, Larry Tremblay en tire maintenant un livret d’opéra, dont la musique est signée Zad Moultaka, compositeur francolibanais qui a lui-même connu la guerre. La première mondiale aura lieu en octobre à Montréal.

    Fidèle à sa mission de création de nouvelles formes d’opéra, la compagnie lyrique de création CHANTS LIBRES soulignera, avec cette 17e création, son 31e anniversaire sous la direction artistique de Pauline Vaillancourt, cofondatrice de la compagnie. Le livret de Larry Tremblay est inspiré du roman du même nom, plusieurs fois récompensé par la critique et traduit, depuis sa parution, en arabe, hébreu, slovène, macédonien, ukrainien, croate, tchèque, danois, coréen, chinois, espagnol, turc, suédois, grec, catalan, néerlandais, anglais, italien et allemand.

    Dans ce drame campé au Moyen-Orient, un obus provoque la mort d’un couple âgé. Leur fils décide que l’un de ses enfants, des jumeaux, vengera ce crime en devenant kamikaze. Ainsi se referme le cercle de la violence dans cette région où, pour reprendre l’expression consacrée, il y a trop d’Histoire et pas assez de territoire. Dès les premières notes, dès les premiers mots, la table est mise pour la tragédie.

    Car l’orangeraie, implanté dans le désert de jadis, sera le témoin d’un dilemme déchirant qui sépare les familles et les force à trancher entre deux horreurs : lequel des frères jumeaux faut-il sacrifier et transformer en kamikaze, Aziz ou Amed? Chaque scène nous amène à suivre le parcours tragique des jumeaux pris malgré eux dans l’engrenage de la guerre. À l’origine, L’orangeraie devait être créé et présenté en octobre 2020. Le contexte pandémique ayant rendu les conditions de production et de diffusion incertaines, un spectacle exploratoire numérique intitulé Prélude à l’opéra a permis plus tôt cette année au public confiné de découvrir quelques extraits de la partition. Lors de sa première webdiffusion, notre collègue Michel Joanny-Furtin avait écrit : «Par instants, les voix se complètent, chantent à l’unisson, en canon, puis se séparent, s’opposent, et hurlent la douleur des émotions contraires. Presque obsessive, une mélopée embrasse l’espace et embrase l’esprit. Efficaces, de longues plages de musique amènent lentement, insidieusement, l’aspect inéluctable de ce drame, le destin des enfants soldats.» La facture de ce Prélude laissait déjà entrevoir une solide production qui montre le gouffre entre les deux mondes : celui du Moyen-Orient qui doit inventer la paix, et celui de l’Amérique, qui ne connait pas la guerre, les djihadistes, ces fous et folles de dieu que l’on sacrifie au nom d’un paradis à venir. L’orangeraie nous emporte de la désolation lointaine au Moyen-Orient vers un avenir meilleur à Montréal, où les survivant.e.s voient de l’espoir au sortir de la terrifiante spirale de la vengeance.

    Pour la scénographie et la vidéo de L’orangeraie, la metteure en scène Pauline Vaillancourt a fait appel à l’univers de l’artiste visuelle Dominique Blain et a renouvelé sa complicité avec la cheffe Lorraine Vaillancourt, directrice musicale du Nouvel Ensemble Moderne (NEM) et coproducteur de L’orangeraie. Parmi les interprètes, deux femmes — la mezzo-soprano Stéphanie Pothier dans le rôle de Dalimah, et la soprano Nathalie Paulin dans le rôle de Tamara, sœur de la première – et sept hommes – dans le rôle de Mikaël, le comédien Jean Maheux; dans celui d’Amed, le contreténor Nicolas Burns; dans celui de Soulayed, le baryton Dion Mazerolle; dans celui d’Halim, le baryton Alasdair Campbell; dans celui de Zahed, le baryton Jacques Arsenault; dans celui de Kamal, le baryton Simon Chaussé et, dans celui d’Aziz, le ténor Arthur Tanguay-Labrosse.

    Les représentations auront lieu au cœur du Quartier des spectacles dans la grande salle Ludger-Duvernay du Monument-National de Montréal, les 19, 20 et 21 octobre 2021, ainsi qu’en reprise les 5 et 6 novembre 2021 au Diamant à Québec dans le cadre de sa série Art Lyrique.

    L’orangeraie - photo Denis Martin
    L’orangeraie – photo Denis Martin

    L’orangeraie, une fable actuelle
    Amed et Aziz vivent avec leurs parents dans l’orangeraie que leur grand-père paternel a fait surgir du désert. Une nuit, un obus tombe sur la maison des grands-parents et les tue. Soulayed, le chef armé d’un village voisin, vient demander à Zahed de venger la mort de ses parents : il a apporté avec lui une ceinture d’explosifs. L’un des jumeaux devra la porter et aller détruire les campements de l’ennemi. Zahed devra choisir entre Amed et Aziz celui qui deviendra un enfant kamikaze. Il n’est pas question pour lui de choisir Aziz, qui souffre d’une maladie mortelle. Ce serait insulter Dieu. C’est Amed qui partira. Tamara n’accepte pas le choix de son mari.

    Elle demande à Amed de prendre la place de son frère. L’échange entre les deux frères a lieu, mais Amed est pris de remords et révèle la vérité à son père, qui l’expulse de la maison. Amed devra s’exiler en Amérique où il sera accueilli par Dalimah, la sœur de Tamara. Dix ans plus tard, en Amérique, Amed participe à un tournage. Mikaël, le réalisateur, propose à Amed de jouer le rôle de Sony, un enfant qui fait face à un mercenaire. Amed refuse de jouer ce rôle, qui lui rappelle trop son passé douloureux. Pour justifier son refus, Amed révèle à Mikaël la véritable mission de son frère Aziz, qui s’est fait exploser au milieu d’une centaine d’enfants. Il ne jouera pas. Le dernier jour de tournage, Amed surprend tout le monde en réapparaissant et en tenant son rôle. Il s’adresse au mercenaire. Pour un moment, il est Sony, Aziz, Amed. Il a vaincu les fantômes de son passé tragique. Il parle enfin de paix.  


    INFOS | L’ORANGERAIE, LES 19, 20, 21 OCTOBRE 2021

    Billetterie du Monument National

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    Site Internet du Monument National
    ENT-NTS.CA/FR/MONUMENT-NATIONAL

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