La Californie, premier État américain à interdire le retrait non consenti d’un préservatif

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Stealthing

La Californie est devenue jeudi le premier État américain à punir le retrait non consenti d’un préservatif pendant une relation sexuelle, a annoncé le bureau du gouverneur démocrate Gavin Newsom en disant vouloir «souligner l’importance du consentement».


La pratique, appelée stealthing aux États-Unis, expose à des risques d’infections sexuellement transmissibles comme le VIH et de grossesse non désirée. De plus en plus dénoncée, elle reste peu souvent punie par la loi à travers le monde. «Les victimes de stealthing pourront poursuivre en justice les auteurs. En adoptant cette loi, nous soulignons l’importance du consentement», a tweeté le bureau du gouverneur de Californie en annonçant la signature de cette loi, adoptée le 7 septembre.

«Heureuse que la Californie guide la nation en ce qui concerne le stealthing. Un État en moins, plus que 49», a tweeté Cristina Garcia, membre de l’Assemblée de l’État de Californie à l’origine du projet de loi, se réjouissant que cela rende ce procédé «non seulement immoral, mais illégal». «Cette lutte a commencé avant ma naissance. Cela n’avait que trop tardé, c’est un euphémisme de le dire.»

Selon la nouvelle loi, une personne commet une agression sexuelle lorsqu’elle «provoque un contact entre un organe sexuel, dont un préservatif a été enlevé, et les parties intimes d’une autre qui n’a pas verbalement consenti au retrait du préservatif».

Le «stealthing» transforme «une relation sexuelle consentie en relation non-consentie» et est «vécu par beaucoup comme une grave violation de la dignité et de l’autonomie», notait Alexandra Brodsky dans un article publié en 2017 dans le Columbia Journal of Gender and Law, qui avait contribué à faire connaître cette pratique aux États-Unis.

Mme Brodsky y soulignait l’existence de forums en ligne proposant des conseils sur la façon de retirer son préservatif sans que son ou sa partenaire ne s’en rende compte. Certains ont depuis été fermés.

En janvier 2017, un Français à qui il était reproché cette pratique avait été condamné par un tribunal de Lausanne en Suisse pour «viol» à douze mois de prison avec sursis, une peine confirmée en appel, mais requalifiée d’«acte d’ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance».

Rédaction avec AFP

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