Dans le but de faire en sorte que tous les membres se sentent « en sécurité et protégés » et d’améliorer la diversité et l’inclusion au sein du ministère de la Défense nationale (MDN), le personnel aura plus d’autonomie quant à son apparence. Une note de service vient de nous apprendre que le MDN introduira des uniformes non sexistes que les membres pourront choisir et qui «les rendront les plus confortables».
La décision intervient après une réforme radicale des politiques non sexistes dans différentes branches des organisations de sécurité du Canada. En juillet 2020, la Garde côtière canadienne a introduit des uniformes qui s’adaptent en fonction de l’identité de genre, de la taille et de l’ajustement.
Et la Marine royale canadienne, une branche des FAC, a changé sa désignation de grade subalterne en 2020 pour créer un environnement plus inclusif après que 75 % des répondants à un sondage auprès de près de 18 000 membres du personnel ont indiqué qu’un changement de désignation de grade était attendu depuis longtemps.
Bien qu’il ne soit pas clair à quoi les nouveaux uniformes ressembleront, le MDN a déclaré que les accessoires sexospécifiques comme les casquettes melon pour femmes ne seraient plus nécessaires.
Ces changements surviennent alors que les FAC accordent la priorité au recrutement de jeunes nouveaux membres et à l’amélioration de la sécurité au travail. En 2015, un examen externe a été lancé pour enquêter sur les inconduites et le harcèlement sexuels dans les forces armées. L’examen a révélé d’une «culture sous-jacente dans les FAC qui est relativement hostile aux femmes et aux membres LGBTQ».
En décembre dernier, deux ans après un règlement de recours collectif de 2019 qui promettait que des excuses seraient présentées publiquement, des représentants du MDN ont exprimé leurs regrets et des excuses pour les cas d’abus dans ses rangs. Le recours collectif comptait près de 19 000 réclamations soumises par des militaires actuels et anciens, dépeignant la culture omniprésente de préjugés et d’harcèlement dans les FAC.
Les conclusions du groupe de consultation de soutien aux survivants des FAC 2021 révèlent que les membres LGBTQ2S+ restent plus à risque de subir toutes les formes d’inconduite sexuelle. Selon le Sexual Misconduct Response Center, quatre rapports du SMRC sur cinq en 2021 provenaient de femmes, même si ce groupe représente moins d’un cinquième des membres des FAC.
Le harcèlement fondé sur le sexe et l’inconduite sexuelle ne sont pas propres aux Forces armées canadiennes, loins de là. L’armée américaine a fait l’objet d’une enquête en 2020 après le meurtre de Vanessa Guillén, 20 ans, à Fort Hood au Texas. Elle a été portée disparue après avoir parlé à sa famille du harcèlement sexuel qu’elle subissait à la base. Environ une femme vétéran sur trois aurait signalée ou déposé une plainte suite à un abus ou un traumatisme sexuel pendant son service militaire.
Bien que les uniformes des FAC ne constituent pas un changement de politique qui cible directement le harcèlement, l’initiative vise à aider à créer un environnement plus sûr pour tous les membres.
La note de service des FAC souligne explicitement qu’elle aidera les soldat-e-s, marin-e-s et équipages non binaires à choisir leurs propres vêtements. Cela s’ajoute aux nouvelles politiques de l’armée canadienne sur l’accueil des troupes transgenres, établies en 2019.