Le 6 juin dernier, le Centre de recherche communautaire (CBRC) — avec le soutien de 47 autres organismes communautaires — a envoyé une lettre au ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, demandant une rencontre et réclamant l’établissement immédiat de soutiens financiers et de logement d’urgence ainsi que pour des services d’accompagnement pour les personnes présentant une infection confirmée ou soupçonnée à la variole simienne.
À ce jour, le CBRC n’a toujours pas reçu de réponse formelle de la part du ministre de la Santé à sa demande.
L’apparition récente de la variole simienne au Canada constitue pourtant une menace de santé publique urgente. Rappelons qu’en date du 15 juin, il y avait maintenant plus de 150 cas confirmés et des dizaines de cas soupçonnés de variole simienne au Canada, dont la plupart ont été recensés chez les hommes gais, bisexuels et queer (GBQ).
Bien qu’une amélioration de l’éducation communautaire et de santé publique en lien à la variole simienne ainsi que le déploiement de campagnes de vaccination pour les personnes les plus vulnérables soient encourageants, la CBRC estime qu’il y a un manque d’attention portée aux besoins financiers et de logement des personnes présentant une infection confirmée ou soupçonnée à la variole simienne.
L’une des principales leçons tirées de la pandémie de COVID-19 est que des aides financières, des aides au logement et des aides connexes adéquates sont nécessaires pour que les personnes puissent suivre les directives de santé publique, notamment en matière de confinement. «En ce qui concerne la variole simienne, les personnes dont le cas est confirmé peuvent être tenues de s’isoler chez elles jusqu’à ce que leurs lésions corporelles puissent guérir, ce qui peut prendre de trois à quatre semaines, sinon plus» rappelle le CBRC. «Cela signifie que les personnes présentant une infection confirmée ou soupçonnée ne pourront pas travailler en présentiel ou fréquenter les lieux publics. Pour beaucoup d’entre elles, suivre cette consigne de santé publique signifie ne pas être en mesure de payer le loyer, la nourriture ou les médicaments.»
Dans sa lettre, le CBRC demande au gouvernement fédéral de mettre en œuvre deux recommandations pour soutenir les personnes présentant une infection confirmée ou soupçonnée à la variole simienne, soit un soutien financier d’urgence ainsi que des services complémentaires (p. ex., livraison de nourriture ou de médicaments) offerts par des organisations communautaires et de première ligne. Il est essentiel que ces interventions soient rapidement mises en œuvre et qu’elles comportent le moins d’obstacles possible afin de garantir que les personnes qui doivent s’isoler en raison de la variole simienne puissent le faire.
En l’absence de réponse du ministre, le CBRC a décidé de rendre publiques ces recommandations dans l’espoir qu’une pression accrue puisse inciter le gouvernement à agir et à prendre en compte ces préoccupations. Depuis l’envoi de la lettre, 19 autres organisations ont ajouté leur soutien, un total de 67 organisations signataires.
Le CBRC entend continuer de plaider pour la mise en œuvre de mesures de soutien d’urgence et de financement de services de première ligne et d’organisations communautaires desservant les hommes GBQ, ainsi que les communautés 2SLGBTQ+ plus larges qui pourraient aussi être touchées par la variole simienne. «L’accès aux ressources nécessaires pour le secteur communautaire est primordial si l’on souhaite répondre aux besoins d’éducation et de soutien des personnes et des communautés concernées.»
Les organisations qui souhaitent se aux efforts du CBRC sont encouragées à envoyer un courriel à [email protected].