Comme chaque rentrée culturelle, il suffit de se pencher sur la programmation des nombreux théâtres à Montréal pour se rendre compte que nombre de dramaturges et de metteurs-euses en scène questionnent nos identités qu’elles soient sociales, culturelles ou de genre. Enfin, même si la pandémie est derrière nous, on ne lasse toujours pas de se retrouver ensemble dans une salle, une sensation que l’on ne retrouvera jamais assis dans son salon devant un écran. Ne boudons donc pas notre plaisir.
Les programmations de certaines salles n’étant pas dévoilées au moment d’aller sous presse, elles seront relayées sur le site de Fugues (Fugues.com). À tout seigneur, tout honneur au Théâtre de Quat’Sous. On y rend hommage au génial metteur en scène André Brassard, décédé il y aura bientôt un an et dont le nom est indissociable de Michel Tremblay. La dernière cassette revient sur les dernières années d’André Brassard, limité dans ses déplacements et qui réécoute des enregistrements réalisés au cours de sa vie.
Seule en scène, Violette Chauveau, dans le rôle d’André Brassard, dans une mise en scène d’Olivier Keimed (du 5 au 30 septembre). On pourra aussi se familiariser avec l’écriture de Hervé Bouchard dont on présentera Parents et amis sont invités à y assister dans une mise en scène de Christian Lapointe (du 17 octobre au 11 novembre).
Pour celles et ceux qui l’auraient manqué, l’Usine C ouvre la saison avec la reprise de Tableau final de l’amour de Larry Tremblay dans une mise en scène de Angela Konrad. Une autopsie imaginaire et tragique de la relation entre le peintre Francis Bacon et George Dyer, quand la passion dévore tout sur son passage. (du 5 au 16 septembre). Dans une mise en scène épurée, Angela Konrad expose sans filet la violence passionnelle et physique sans filet.
Un autre auteur qui ne cesse de surprendre, est le dramaturge Martin Crimp dont de nombreuses pièces ont été montées sur les scènes montréalaises. Le metteur en scène Christian Lapointe a choisi de présenter Pas une de ces personnes (Not One Of The People), une oeuvre où 299 humains fictifs, générés par une intelligence artificielle, prennent vie (du 28 au 20 septembre). L’Usine C, c’est aussi de la danse et la chorégraphe Mélanie Demers s’est associée à la danseuse interprète Angélique Willkie pour une Confession publique, un spectacle à ne pas manquer (du 23 au 30 novembre).
La saison de l’Espace Libre s’ouvre sur une programmation ficelée par le nouveau directeur artistique, Félix-Antoine Boutin. L’espace Libre comme son nom l’indique se veut un lieu de toutes les expérimentations au-delà de tout conformisme. L’intranquillité y est de mise pour nous garder vivant. Félix-Antoine Boutin signe d’ailleurs la mise en scène du premier spectacle de la rentrée, Vois mes yeux – Battements, une pièce hybride où se rencontre la musique de Vincent Legault et des textes écrits et joués par Évelyne de la Chenelière (du 26 au 30 septembre).
Du doute et de l’ambiguïté au Théâtre du Rideau Vert avec Ombre, une démarche de la
metteure en scène Marie Brassard qui entourée de neuf comédien.ne.s tout juste sortis
d’écoles de théâtre qui exploreront l’ombre pour tenter de rendre visible l’invisible (jusqu’au 9 septembre).
Dès les premiers jours de septembre, Robert Lepage s’installe au TNM, avec Courville, sa dernière création où il est question de l’adolescence, du Québec des années 70 le tout inspiré par le théâtre japonais de marionnettes, le bunraku. Un incontournable de la rentrée (du 12 septembre au 7 octobre). Si vous ne l’avez toujours pas vu, Hedwig et le Pouce en Furie un show rock n roll s’installe sur les planches du TNM. Une histoire racontée en chansons de ce personnage ni drag, ni trans, interprétée par un impressionnant, Benoît McGinnis, dans une mise en scène de René Richard Cyr (du 20 au 28 octobre).
S’il ne fallait voir qu’une seule pièce cet automne au Théâtre Jean-Ducepe, ce serait N’essuie jamais des larmes sans gants d’après le roman de Jonas Gardell. Alexandre Fecteau signe la mise en scène de cette tragédie annoncée. Des jeunes gais qui aspirent enfin à sortir du carcan de la société de l’époque sans se douter qu’un invité non désiré se présentera : le sida. À voir ou à revoir pour ne pas oublier (du 6 au 16 décembre).
Mais aussi
L’Amoure Looks Something Like You de Éric Noël une production de la compagnie de théâtre ExLibris présentée au théâtre Denise-Pelletier (Voir notre article).
La traversée du siècle d’après Michel Tremblay dans une mise en scène d’Alice Ronfard. Une pièce fleuve, plus de 12 heures, qui tournera dans sept théâtres montréalais au cours de la saison 2023-24. (VOIR NOTRE AFRTICLE).
INFOS | Théâtre de Quat’Sous / https://www.quatsous.com
Usine C / https://www.usine-c.com
Centre du Théâtre d’Aujourd’hui / https://www.theatredaujourdhui.qc.ca
Espace Libre / https://www.espacelibre.qc.ca
TNM / https://www.tnm.qc.ca
Théâtre Jean-Duceppe / https://www.duceppe.com
Théâtre Denise-Pelletier / https://www.denise-pelletier.qc.ca