Craig Major ne chôme pas ! Styliste personnalisé auprès du grand public depuis plus d’une décennie, celui qui a présenté une chronique mode durant quatre ans à la quotidienne de Marina Orsini coanime désormais sa propre émission, La Robe, une compétition avec sa collègue Emmanuelle Rochon afin de trouver la robe parfaite pour de nombreuses femmes et un homme.
Les 10 épisodes de La Robe sont disponibles sur la plateforme Vrai. Comment le projet
est-il né ?
Craig Major : C’est un concept qui nous a été proposé par l’équipe de Sphère Média. J’ai accepté d’y participer, car j’aime travailler devant la caméra. Quand j’étais plus jeune, j’ai fait beaucoup de théâtre et j’ai flirté avec l’idée d’étudier en interprétation au cégep. Donc, de pouvoir animer avec mes habiletés de styliste, c’est comme si je mettais deux mondes ensemble et que ça créait un parfait mélange.
Qui participe à l’émission ?
Craig Major : Il y a une grande diversité dans tous les sens. La plus jeune candidate est une demoiselle de 15 ans avec des racines asiatiques, qui se prépare pour sa graduation. La plus âgée a 77 ans. On a une drag queen, ainsi qu’un homme qui voulait trouver une robe : il n’est pas une personne trans ou un homme qui se costume, mais seulement quelqu’un qui désirait démystifier les tabous associés à la robe. De plus en plus, il y a des robes avec des coupes masculines. Plusieurs marques vendent des robes pour hommes partout dans le monde. J’aimais l’idée qu’on propose cette alternative à certaines personnes qui ont peut-être une vision un peu plus fermée.
Vos interventions ne sont pas lisses ni complaisantes. Vous critiquez vos idées respectives. Pourquoi vouliez-vous inclure cette facette à l’émission ?
Craig Major : Pour sentir la compétition ! Emmanuelle et moi, nous sommes deux stylistes avec de l’expérience, du bagage et un égo, alors la compétition était au rendez-vous.
Ça permettait aussi de montrer deux visions différentes du métier. Chaque personne qui
regarde l’émission va préférer une robe ou une autre, mais selon moi, nos propositions
fonctionnent dans tous les épisodes.
Tu es styliste depuis 15 ans. Comment as-tu commencé ?
Craig Major : À partir de mes 17 ans, j’ai travaillé dans la vente au détail pour Le Château et puis, pour la Maison Simons, en tant que vendeur-styliste, alors j’habille les gens depuis toujours. Pendant mes études en mode au Collège LaSalle, j’étais encore au Simons du centre-ville. Je stylisais les vêtements chaque jour de ma vie. Ensuite, je suis passé d’habiller des mannequins de vitrine à des vraies personnes, en 2008. Durant les premières années, j’assistais de nombreux stylistes à Montréal pour comprendre l’univers, l’esthétisme et l’éthique de travail. Et depuis 2013, je travaille surtout en solo et j’en vis pleinement. Je fais du stylisme personnalisé.
À quel point analyses-tu le style des gens de ton entourage ?
Craig Major : Pas tant que ça. Quand j’organise des soirées à la maison, plusieurs personnes me disent être stressées avant de venir et me demandent si c’est correct ce qu’elles portent. Pourtant, je ne suis pas quelqu’un qui analyse ses proches de façon critique. Quand la personne est ma cliente, c’est autre chose. En général, j’aime aussi partager le message que tant et aussi longtemps qu’on est bien, on peut s’habiller comme on veut. Il y a la mode et les tendances, mais la libre expression dans le look, c’est très important aussi.
Comment la clientèle a-t-elle évolué avec le temps ?
Craig Major : Depuis la fin de la pandémie, les stylistes s’efforcent de ramener du style, un peu plus de finesse et d’audace. La COVID a poussé les gens à adopter des styles plus monotones et davantage orientés vers le confort. Les gens sont plus frileux à porter des vêtements qui sortent de l’ordinaire. Depuis environ 18 mois, les gens se « réhabillent » à nouveau, mais il reste encore une certaine réticence envers les morceaux osés.
On pense souvent que c’est un service réservé aux personnes fortunées. Qu’en penses-tu ?
Craig Major : Je dis souvent que c’est se payer un service personnalisé, comme avoir un.e entraineur.e, un.e nutritionniste, un.e coach de vie ou un.e psychologue. C’est aussi un investissement à long terme. Lorsqu’on fait appel à mes services, je n’habille pas les gens dans l’optique de les revoir dans quatre mois nécessairement. Si je refais une garde-robe complète, c’est un investissement qui va durer longtemps. Je mise toujours plus sur la qualité que la quantité.
En parallèle, quelle place occupe ta carrière de mannequin ?
Craig Major : Une place très importante. Je suis à l’aube de mes 40 ans. Dans la carrière d’un mannequin homme, il y a des fluctuations. Quand la maturité s’installe et qu’on commence à voir les marques du temps, ça vient avec une nouvelle ère de mannequinat. On travaille avec différentes marques. On m’habille plus souvent en veston-cravate qu’avant. Mais je ne travaille pas moins pour autant. Comme je prends soin de mon corps, je collabore encore beaucoup avec les marques de maillots, de golf et de vêtements de sport.
T’imposes-tu une pression afin de maintenir le même corps que tu avais à 30 ans ?
Craig Major : Je suis en paix avec le fait que mon corps ne peut pas être le même qu’avant. Rien ne réagit de la même façon à 39 ans. Je fais attention à ce que je mange et à comment mon corps réagit. Pour le reste, j’ai eu quelques interventions et corrections à droite et à gauche, mais rien de trop fou. Je ne suis pas fanatique des injections. Cela dit, c’est important pour moi de me maintenir et de me sentir beau.
As-tu un projet à venir ?
Craig Major : Cet automne, on pourra me voir à l’écran comme chroniqueur mode invité à l’émission J’aime ton style, sur la chaine ELLES fiction.
INFOS | L’émission LA ROBE, avec le styliste Craig Major, est diffusée sur le canal VRAI
(pour les abonnés de Videotron / Helix)