Samedi, 15 mars 2025
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    Publicité

    Films à voir à Image+Nation… aujourd’hui et dans les prochains jours

    Pour sa 36e édition, qui se déroule jusqu’au 26 novembre, le festival pionnier montréalais Image+Nation propose une programmation variée, avec des films à saveur LGBTQ+ d’ici et d’ailleurs. Voici les suggestions de l’équipe de Fugues…

    —————– Le Samedi 25 novembre —————–

    Summer Qamp

    De Jennifer Makkowitz, Canada
    Dans le fin fond des bois albertains se trouve le camp fYrefly, un refuge pour les adolescent·es 2SLGBTQ+ loin de la féroce bataille politique qui fait actuellement rage contre l’expression queer et l’identité de genre. Summer Qamp invite le public à retrouver l’innocence et les joies des étés au loin avec des ami·es, sans toutefois perdre de vue le courage de ces jeunes protagonistes dont l’existence même est contestée dans leur quotidien.

    par Karl Mayer

    INFOS | Seulement en salle au cinéma J.A. De Sève le 25 novembre 2023 à 13h.

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    Éviction

    De Mathilde Capone, Canada

    Un appartement de la rue Parthenais abritait depuis plus de dix ans de nombreuses personnes issues de la communauté queer montréalaise. Certain·es y ont résidé pendant des années, d’autres n’y étaient que de passage, mais il s’agissait d’un logis synonyme de safe space pour plusieurs. Alors que de nouveaux propriétaires achètent le logement, ses locataires devront faire leur deuil du lieu et de ce qu’il a pu représenter à travers les années. Avec un titre qui ne prend aucun détour, Éviction documente les derniers jours de locataires à la recherche d’une nouvelle résidence en pleine crise du logement. Il explore le vaste et intime univers de ses personnages haut·es en couleur, se révélant à la fois une déclaration d’amour envers la marginalité et un manifeste pour la protection des locataires. par Logan Cartier

    25 NOV 13H15 | BILLETS DISPONIBLES AU CINÉMA DU PARC | SEULEMENT EN SALLE

    ÉVICTION | Quartier des spectacles

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    Norweghian Dream

    De Leiv Igor Devold, Norvège

    Robert, 19 ans, immigrant polonais, travaille dans une usine de poisson en Norvège pour gagner de l’argent et payer les dettes de sa mère qui vit toujours en Pologne. Il se lie d’amitié avec Ivar, un collègue ouvertement gai qui fait du voguing et est attiré par l’univers des drags. Pris entre ses sentiments pour Ivar et sa peur de perdre la sécurité d’une place dans le groupe ouvrier polonais, il cache son orientation sexuelle et garde secrète sa relation avec Ivar pour lequel il développe des sentiments amoureux. Lorsqu’un conflit de travail éclate à l’usine, Ivar, membre du syndicat des travailleurs, aide les travailleurs polonais à déclencher une grève pour de meilleures conditions de travail. Robert est donc confronté à une décision difficile : il doit choisir entre continuer à travailler pour résoudre ses problèmes financiers ou se joindre à la grève avec Ivar. Situé dans un contexte de migration économique, le premier long métrage de Leiv Igor Devold, Norwegian Dream, est un drame queer réaliste et nuancé sur le passage à l’âge adulte, la recherche d’identité, la honte intériorisée et la difficulté d’aimer les autres quand on ne peut pas s’accepter soi-même. par Yves Lafontaine

    INFOS | En salle au cinéma Impérial, les 24 novembre 2013, à 21h15, et 25 novembre 2023, 14h. / En ligne le 26 novembre.

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    The Venus Effect 

    De Anna Emma Haudal, Danemark

    La nature relie Andrea, un esprit libre et maladroit, et Liv, une véritable enfant-fleur qui travaille dans la ferme horticole familiale de la campagne danoise. Mais la nature, c’est aussi le lieu où les toiles d’araignées s’accrochent et où les escargots suintent. Alors que l’été se transforme en automne, la fécondité en jachère, la nature a sa façon bien à elle de mettre les choses à nu.

    INFOS | EN SALLE AU CINÉMA J.A. DE SÈVE | 25 NOVEMBRE 19H / EN LIGNE ( DISPONIBLE LE 26 NOVEMBRE )

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    Venus Envy: The House of Venus Story

    Michael Venus, Canada

    Célébration d’un mouvement clandestin, ce film raconte l’histoire unique du collectif d’artistes canadiens multidimensionnel connu sous le nom de « The House of Venus ». Depuis leurs humbles débuts en organisant des soirées à thème et des défilés de mode, jusqu’à leur parcours de création d’une culture et d’une communauté queer de renommée mondiale, nous suivons les Venus Kids alors qu’ils se préparent pour le 25e volet de leur performance et festival d’art portable Wiggle, qui se déroulait au Musée des Beaux-Arts de Montréal, en 2019, dans le cadre de l’exposition Thierry Mugler : Couturissime.

    Quelques-uns des designers, des interprètes, des stylistes et des mannequins les plus innovateurs de la ville étaient de cet événement avant-gardiste. Unissant des performances innovatrices et avant-gardiste, ce film est une célébration qui en décoiffera plus d’un. par Karl Mayer

    INFOS | En salle au cinéma Impérial le 25 novembre 2023, à 19h. / En ligne le 26 novembre 2023.

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    Rivière

    De Hughe Hariche, Suisse

    À 17 ans, Manon doit gérer une mère instable et négligente. Jusqu’au jour où elle fugue et quitte sa Suisse natale pour retrouver le père qui l’a abandonnée. Cependant, arrivée sur place, elle constate que celui-ci demeure absent, laissant derrière lui la nouvelle famille qu’il a fondée. Alors que sa belle-mère et elle tentent toutes deux de s’apprivoiser malgré les conflits, Manon, têtue et talentueuse, poursuit son rêve de rejoindre une équipe de hockey professionnelle et tombe amoureuse pour la première fois. Au-delà de sa violence, Rivière est un récit d’apprentissage, de responsabilités que l’on prend et, parfois, que l’on est forcé d’assumer, de découvertes et de chassés-croisés amoureux. par Chantal Cyr

    INFOS | En salle au cinéma J.A. De Sève, les 18 et 25 novembre 2023, à 21h15 / en ligne du 19 au 26 novembre.

    —————– Le Dimanche 26 novembre —————–

    Out of Uganda

    De Rolando Colla et Josef Burri, Afrique du Sud

    Quatre jeunes Africains LBGTIQ sont directement touchés par l’homophobie dans leur pays d’origine. Trois d’entre eux parviennent à s’enfuir en Suisse. Comment s’y adaptent-ils ? Et comment la transsexuelle Shammy, qui est restée en Ouganda, survit-elle ? Out of Uganda de Rolando Colla et Joseph Burri raconte leur histoire… par Logan Cartier

    INFOS | En salle et au cinéma J.A. DeSève, le 26 novembre 2023 à 13h30.

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    Drifter

    De Hannes Hirsch, Allemagne
    Moritz déménage à Berlin avec son petit ami Jonas. C’est alors le début d’une nouvelle vie. Mais peu de temps après son déménagement pour rejoindre son petit ami, Moritz, 22 ans, se retrouve célibataire contre toute attente. Ayant du mal à comprendre cette rupture soudaine, il se retrouve seul dans un endroit inconnu, ne sachant pas quoi faire ensuite. Alors qu’il trouve lentement ses marques, Moritz explore la scène festive queer underground de la ville, établissant de nouvelles relations, expérimentant la drogue et élargissant ses horizons sexuels. Antidote bienvenu aux innombrables films sur le passage à l’âge adulte, dans lesquels le sexe, la drogue et autres plaisirs hédonistes sont présentés comme des tentations pécheresses, le film de Hannes Hirsch ne perd pas son temps dans la moralisation. Alors que Moritz se promène à travers les bars animés, les raves technos en sueur, les espaces fétichistes et les chambres de divers amants, nous assistons à un monde de possibilités et de contradictions dans lequel les personnages ne se définissent pas par des décisions individuelles, mais par la tapisserie enchevêtrée de la vie. par Yves Lafontaine

    INFOS | Seulement en salle au cinéma Impérial, les 17 novembre à 21h, et 19 novembre à 17h, 2023.

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    Hailey Rose

    De Sandi Somers, Canada

    Hailey (Em Haine), une jeune femme dans la vingtaine, a fui sa mère (Kari Matchett) et sa petite ville côtière de la Nouvelle-Écosse il y a une dizaine d’années. Elle est sans emploi et commence à manquer d’excuses pour ne pas emménager avec son petit ami. Un jour, sa sœur Rose (Caitlynne Medrek), un peu surexcitée, l’appelle et insiste pour qu’elle vienne à la maison. Rendue sur place, une surprise l’attend. Avant qu’Hailey puisse retourner à sa petite vie paisible plus à l’Ouest, elle est confrontée à certaines vérités étonnantes à propos de ses parents, des effets de son départ sur sa sœur et du sort d’un vieux bateau de pêche en piteux état. Ce récit tragicomique et touchant porte sur la fuite, le passé qui finit par nous rattraper et l’acceptation des gens que l’on aime depuis longtemps ou depuis peu.

    INFOS | Seulement en salle au cinéma J.A. DeSève le 26 novembre à 15h.

    Pour lire notre entrevue avec SANDI SOMERS

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    Who I am not

    De Tunde Skovran, Romanie, Canada et Allemagne

    Who I Am Not est la voix de la communauté intersexuée, longtemps ignorée et la plupart du temps silencieuse. C’est un regard intime sur la difficulté de vivre dans un monde homme-femme, quand on naît entre les deux. Une exploration personnelle et intime de la vérité, la foi et l’appartenance. Le film suit Sharon-Rose et Dimakatso dans leur quête d’accepter leurs corps uniques en Afrique du Sud et examine la manière dont leur genre non binaire affecte leur vie quotidienne. par Caroline Lavigne

    INFOS | Seulement en salle au cinéma J.A. De Sève, le 26 novembre 2023, à 17h.

    —————– Accessibles en ligne et/ou déjà présentés en salles —————–

    The Floating Man

    De Michael V. Smith, Canada

    Alors que la rhétorique anti-trans et drag queen fait rage à travers le monde, The Floating Man, le documentaire intime du cinéaste et artiste canadien Michael V. Smith, retrace son parcours radical en tant que drag queen et personne genderqueer.

    INFOS | SEULEMENT EN LIGNE du 16 au 26 novembre

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    Marinette

    De Virginie Verrier, France
    Pour son second long métrage, la réalisatrice Virginie Verrier (À deux heures de Paris, 2018) s’attaque à un sujet d’envergure avec un film biographique sur Marinette Pichon. Première joueuse de soccer (lire de « foot » français) à signer un contrat avec la ligue professionnelle américaine, elle établira également le record du nombre de buts par match et de sélections en équipe de France. Bref, Marinette Pichon est considérée comme la première vedette française du foot féminin. Le film est d’ailleurs inspiré de l’autobiographie de Marinette Pichon Ne Jamais rien lâcher, publiée en 2018 chez First Éditions. Remarqué au plus récent Tribeca film festival, Marinette est un drame sportif qui suit la carrière puis l’ascension de la joueuse de soccer professionnelle, où le talent de l’actrice Garance Marillier (nommée pour le César du meilleur jeune espoir féminin pour Grave), est mis de l’avant dans le rôle-titre. À n’en point douter, la vie de Marinette Pichon n’a rien d’un conte de fées : d’une enfance difficile avec un père violent et une mère abusée, le foot a été pour Marinette une bénédiction. Si c’est ce qui la sauvera de ce milieu pauvre et difficile, cette dernière n’a certainement rien lâché ! Elle fait d’ailleurs partie des premiers couples de même sexe en France à se marier avec sa conjointe, avec laquelle elle fondera une famille. par Julie Vaillancourt

    INFOS | En salle au Cinéma Impérial, le 16 novembre 2023, à 19h. / En ligne (du 17 au 26 novembre).

    Le paradis

    De Zeno Graton, Belgique

    Placé dans un centre pour mineurs délinquants, Joe avance jour après jour, comme perdu dans une mer d’uniformes, tour à tour anesthésié par la répétition des tâches quotidiennes et exalté par sa soif de liberté. Il navigue tant bien que mal l’océan agité de ses émotions, jusqu’à ce que débarque un nouveau, William, avec qui le coup de foudre est immédiat, une vraie onde de choc. Une deuxième chance s’offre à Joe, mais laquelle ? La liberté ou le désir ? C’est la question que pose ce premier long métrage de Zeno Graton. Joe et William sont terrassés par la passion, surpris de s’être laissés prendre quand l’amour surgit là où l’on ne l’attendait pas, mais incapables de résister à ces pulsions de vie plus grandes qu’eux. La liberté qui attend Joe, c’est un paradoxe, car elle est aussi un renoncement. Zeno Graton fait le choix de précipiter une passion amoureuse au cœur d’un lieu qui pourrait y être hostile, mais où finalement les plus grands obstacles à cette passion revêtent une complexité inattendue. Ce n’est pas tant le monde extérieur qui s’y oppose, que le temps lui-même, l’impossible patience requise pour y laisser libre cours. C’est une histoire d’amour et de désir assez simple, portée par deux jeunes interprètes, Khalil Gharbia et Julien de Saint Jean, stupéfiants de grâce et d’intensité. Ils sont magnifiés par le travail à l’image d’Olivier Boonjing, qui culmine dans les très belles scènes où les jeunes du centre découvrent l’art de la camera obscura. Différentes pratiques artistiques viennent d’ailleurs ponctuer le récit, offrant quelques moments suspendus, lorsque William dessine à l’encre noire, sur les murs ou sur la peau de Joe, quand ce dernier aussi se laisse emporter par la musique magnifique du franco-libanais Bachar Mar-Khalifé. par Yves Lafontaine

    INFOS | A été présenté en salle au cinéma Impérial le 17 novembre 2023, à 19h.

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    Polarized

    De Shamim Sarif
    Dès les premières images, sur le classique de Nina Simone, I Put a Spell on You, jusqu’aux dernières, Polarized envoûte par la beauté des prairies ensoleillées du Manitoba, sans oublier celle de ses actrices, la Torontoise Holly Deveaux, ainsi que Maxine Denis, d’origine libano-canadienne, vivant à Montréal. Deveaux incarne Lisa, une aspirante auteure-compositrice-interprète qui se voit forcée de travailler dans une nouvelle ferme urbaine après que celle de sa famille d’agriculteurs ait été saisie. Elle y fait la rencontre de Dalia (Maxine Denis), sa patronne, auprès de laquelle elle tient des propos racistes, ce qui mènera à son licenciement immédiat. Néanmoins, comme le destin qui vous répond, les deux femmes finiront par se retrouver au sein d’une relation complexe et passionnée. Si Shamim Sarif s’est récemment tournée du côté de la réalisation de séries télévisées, la réalisatrice et productrice britannique d’origine indienne et sud-africaine est connue pour ses premiers films lesbiens qui se sont illustrés en festivals : pensons aux primés The World Unseen en 2007, mais également à I Can’t Think Straight, sortie l’année suivante, où elle tourne avec les deux mêmes actrices sur un sujet tout autant lesbien. Cette romance saphique, qui oppose deux femmes de différents milieux, cultures, ethnicités et personnalités, est également le thème du drame Polarized. Bref, pour son plus récent film, la réalisatrice demeure fidèle à ses premières amours en les mettant en scène au Canada. par Julie Vaillancourt

    INFOS | En ligne du 18 au 26 novembre 2023. A été présenté en salle au Cinéma J.A. de Sève le 17 novembre 2023, à 19h).

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    Silver Haze

    Sacha Polak, Royaume Unis , Pays-Bas

    Marquée par une mystérieuse brûlure, Francky est une jeune infirmière rongée par un désir de vengeance. Elle vit avec sa sœur Leah et toutes les deux sont encore hantées par l’absence d’un père démissionnaire.  En quête de stabilité, Francky fréquente un homme qu’elle n’aime pas, jusqu’à ce qu’elle croise la route de Florence, une patiente.  Les amours plurielles, la liberté, les autres rapports au monde qu’elle découvre grâce à cette relation incandescente, lui permettent peu à peu d’entamer un long parcours de guérison. Deuxième collaboration entre la Sacha Polak et l’actrice non professionnelle Vicky Knight, l’histoire est basée sur des improvisations et des souvenirs d’événements réels de la vie de Vicky Knight. Un film aux images brutes et réalistes, mais aussi délicatement poétiques. par Caroline Lavigne.

    INFOS | En ligne du 18 au 26 novembre (a été présenté en salle au cinéma le 17 novembre 2023 à 21h15).

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    All the Colours of the World are Between Black and White

    De Tunde Apalowo, Nigéria

    Bambino est chauffeur-livreur à Lagos. Il est apprécié du voisinage qu’il n’hésite pas à aider si besoin. Lorsqu’il rencontre le charismatique Bawa, tous deux s’entendent immédiatement. À l’occasion d’un concours photo, les deux hommes parcourent la ville ensemble régulièrement. Tandis que Bawa le regarde à travers l’objectif de son appareil-photo, il devient vite clair qu’il voit en Bambino bien plus qu’un excellent modèle. À l’aide d’une composition colorée discrète, le réalisateur nous raconte l’histoire du lent rapprochement de deux hommes dans une société où les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont considérées comme taboues et passibles de poursuites. Un film nigérian sensuel et politiquement important. Un très joli coup de cœur ! par Karl Mayer

    INFOS | Seulement en salle au cinéma impérial le 18 novembre 2023, à 15h.

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    Lesbiennes, quelle histoire?

    De Marie Labory, France

    Réalisé par Marie Labory, Lesbiennes, quelle histoire? débute par la narration d’une femme qui découvre dès son jeune âge son attirance pour les autres femmes lors d’un séjour à la plage en France. Une découverte qu’elle ne croyait guère possible, puisqu’à l’époque on n’en parlait pas, on ne prononçait pas le mot « lesbienne », donc ça n’existait pas. Le documentaire se propose ainsi de raconter l’histoire lesbienne, en mettant de l’avant les lesbiennes ayant existé jadis parce que c’est «une histoire qu’il faut chercher», exprime avec justesse la narratrice. Le film débute par « Les pionnières » de la Belle Époque (1900-1914) avec Natalie Clifford Barney et Renée Vivien, puis continue avec les Années folles, la mode de la garçonne, avec celles qu’on nomme « Les rebelles » (1918-1945) et la visibilité de Suzy Solidor, Marlène Dietrich, ou encore la censure du livre Le puits de solitude de Radclyffe Hall : « procès du livre, mais procès du lesbianisme », soutient l’historienne Florence Tamagne. Enfin le film ne fait pas fi des « Guerrières » (1964-1982), avec les Violette Leduc, Simone de Beauvoir, ou encore Monique Wittig, en passant par le MLF, les Gouines Rouges et les bars lesbiens de Paris. Ce documentaire de 60 minutes est agrémenté d’images d’archives, de citations et de témoignages de militantes, historiennes et autrices françaises, dont Suzette Robichon, Christine Bard et Florence Tamagne. Enfin, pour avoir écrit le livre Archives Lesbiennes, publié par le RLQ en 2023, je ne peux que souligner que Lesbiennes, quelle histoire? constitue un excellent complément audiovisuel au livre et vice versa. Sans conteste, de tels documents mettent en lumière cette tendance à enfin parler du lesbianisme au grand jour et en synchronisme (dans la francophonie, plus précisément), bref de nommer le mot «lesbienne» et sortir de l’ombre l’amour saphique. par Julie Vaillancourt

    INFOS | En ligne du 19 au 26 novembre 2023. (a été présenté en salle au cinéma J.A. de Sève, le 18 novembre 2023, à 15h30.)

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    Liuben

    De Venci Kostov, Bulgarie & Espagne

    Premier film LGBT2SQ+ à être réalisé en Bulgarie, Liuben met en lumière l’histoire de Victor, un homme retournant dans les Balkans après douze ans d’absence, afin de passer l’été auprès de son père. Il est alors confronté à ses racines sur cette terre rurale de la région des Balkans bien différente de la trépidante Malaga qui l’a vu s’émanciper. Dans ce coin où les préjugés sont légion, Victor croise le jeune Liuben, issu de la minorité tzigane qui rêve d’une vie meilleure et aspire à devenir coiffeur en Allemagne… Malgré des univers que tout oppose, et l’hostilité née de leur amitié, Victor et Liuben vont vivre une idylle et trouver refuge l’un en l’autre. par Yves Lafontaine

    INFOS | Ev salle au cinéma Impérial, le 18 novembre 2023, à 19h et le 26 novembre 2023 à 16h30

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    Studio One Forever 

    De Marc S. Salterelli, États-Unis

    De la bouche d’anciens barmans et clients, de la marionnette émeutière de Wayland Flowers, de légendes de la Motown jusqu’à Chita Rivera elle-même, nous découvrons l’intérieur du sanctuaire qu’était le Studio One, alors que le bâtiment historique se trouve aujourd’hui à califourchon entre préservation et démolition. 

    INFOS : EN LIGNE DU 19 AU 26 NOVEMBRE (EN SALLE À STOCK & SODA | 18 NOVEMBRE 19H /

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    In Bed (Keilu Ein Mahar)

    De Nitzan Gilady, Israël
    Guy (28 ans) et sa meilleure amie Joy (31 ans) profitent pleinement du défilé de la Fierté à Tel-Aviv, quand la célébration est brutalement interrompue par une fusillade blessant mortellement des personnes venues célébrer. Alors que le tireur n’a pas été arrêté, ils décident de se réfugier dans l’appartement de Guy et emmènent Dan, croisé au défilé de la fierté et qui est en état de choc. L’alcool et la drogue aidant, ils entrent dans une nuit pleine de sexe, d’extase et de paranoïa favorisées par la variété de drogues consommées. Réalisateur israélien, Nitzan Gilady a écrit, produit et réalisé les films documentaires In Satmar Custody, Jerusalem Is Proud to Present, The Last Enemy et It runs in the Family avant de réaliser In Bed, un second long métrage de fiction, mené à tambours battant. À travers la nuit d’excès suscitée par la peur des jeunes adultes de ce film, il révèle les monstres qui se cachent dans leur tête. Le genre de nuit d’excès qui révèle aussi que les monstres sont parfois là où on ne les attend pas. par Logan Cartier

    INFOS | En ligne du 19 au 26 novembre 2023 (En salle au cinéma Impérial le 18 novembre 2023 à 21h15)

    —————– Le Dimanche 19 novembre —————–

    Queerying Nature

    D’Aline Magrez
    Depuis une vingtaine d’années, les scientifiques, armés d’un regard neuf et libéré, ont révélé un monde animal où sexualités, genres et familles riment avec diversité. La nature décrite aujourd’hui est incroyablement diverse et variée, et peine à coller aux étiquettes humaines. On y trouve des milliers de cas d’oiseaux homosexuels, de poissons transgenres, d’animaux non binaires, de familles polyamoureuses… Être queer, c’est maintenant naturel ! Que s’est-il passé ? Notre regard a-t-il changé ? Pourquoi et comment ? Queerying Nature entrelace les paroles de Vinciane Despret, philosophe, des artistes Camille Pier et et de biologistes et éthologues pour exploser l’idée d’une norme sexuelle ou de genre. D’une rencontre à l’autre, le film entremêle les réflexions et les émotions de ces deux artistes inspirées par cette nature queer et la pluralité des comportements animaliers imagés poétiquement. À travers l’intime et le réflexif, Queerying Nature s’interroge : le récit animalier est-il l’écho de notre société ? par Logan Cartier.

    INFOS | En salle au cinéma J.A De Sève, le 19 novembre 2023, à 13h30. / En ligne du 20 au 26 novembre 2023.

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    Since the last Time we Met (Desde La Ultima Vez Que Nos Vikmos)

    De Matias de Leis Correa, Argentine

    Victor, un solitaire agité à l’aube de la quarantaine, se voit sortir de sa torpeur addicte au travail lorsqu’il croise David devant son appartement de Buenos Aires. Ils décident de « rafraîchir » leur relation torride passée, essayant de distancer les sentiments blessés et de suivre l’excitation du moment.

    INFOS | EN SALLE AU CINÉMA IMPÉRIAL | 19 NOVEMBRE 15H / EN LIGNE ( DU 20 AU 26 NOVEMBRE )

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    Day Dream

    De Mael Cabaret, France et Canada

    Un jeune réalisateur français de Rennes, Mael Cabaret, propose avec ce documentaire un portrait intimiste de l’univers de Julien Cliche, qu’on connaissait surtout sous le nom de Dream. Figure marquante du milieu de la drag au Québec — on se souviendra, entre autres, des soirées Dream Académie, des galas des Dreamies rendant hommage à la relève des drags et de son implication à la Fête Arc-en-ciel de Québec —, Julien alias Dream est décédé début 2022. Si être drag, est un métier de passion, c’est aussi une vie difficile au jour le jour, qui a débuté pour Julien en 2003. Mais ce monde le consume peu à peu et pendant dix ans, Julien va tenter de prendre ses distances avec cet univers qui représente pourtant sa seule raison d’exister. par Étienne Dutil

    INFOS | En salle au cinéma J.A. De Sève le 19 novembre 2023, à 15h. / En ligne du 20 au 26 novembre 2023.

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    A Big Hairy HIT — Where The Bears Are

    De Eduardo Aquino, États-Unis
    De 2012 à 2018, l’équipe composée de Rick Copp, Joe Dietl et Ben Zook, a écrit, produit et réalisé Where the Bears Are, une websérie comique et mystérieuse qu’on peut décrire comme le croisement improbable entre The Golden Girls et Murder she Wrote, qui serait peuplé de beaux gros nounours gais. La série a été vue par plus de 60 millions de personnes depuis sa première en 2012 et a remporté plusieurs prix depuis. Elle compte des fans dans le monde entier et reste incroyablement populaire même si elle s’est terminée il y a déjà 5 ans. Le documentaire A Big Gay Hairy Hit: Where the Bears Are, revisite les origines et les moments forts de cette série phénomène à travers de nouvelles entrevues avec les acteurs et l’équipe ainsi que de nombreux extraits de la série. Le film, écrit et réalisé par Eduardo Aquino, raconte l’histoire incroyable de ces trois vétérans du show business frustrés et désireux de créer quelque chose de nouveau et de frais, sans qu’aucun grand réseau ou studio hollywoodien ne leur dise : « Non, vous ne pouvez pas faire ça ». par Karl Mayer

    INFOS | En salle au cinéma J.A. de Sève, le 19 novembre 2023, à 17h. / En ligne du 20 au 26 novembre 2023.

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    Liuben

    De Venci Kostov, Bulgarie & Espagne

    Premier film LGBT2SQ+ à être réalisé en Bulgarie, Liuben met en lumière l’histoire de Victor, un homme retournant dans les Balkans après douze ans d’absence, afin de passer l’été auprès de son père. Il est alors confronté à ses racines sur cette terre rurale de la région des Balkans bien différente de la trépidante Malaga qui l’a vu s’émanciper. Dans ce coin où les préjugés sont légion, Victor croise le jeune Liuben, issu de la minorité tzigane qui rêve d’une vie meilleure et aspire à devenir coiffeur en Allemagne… Malgré des univers que tout oppose, et l’hostilité née de leur amitié, Victor et Liuben vont vivre une idylle et trouver refuge l’un en l’autre. par Yves Lafontaine

    INFOS | Seulement au cinéma Impérial, le 26 novembre 2023 à 16h30 et en salle au cinéma J.A. DeSève, le 18 novembre 2023, à 19h et

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    1946: The Mistranslation That Shifted a Culture

    De Sharon Roggio, États-Unis

    Le documentaire 1946: The Mistranslation That Shifted a Culture (1946: L’Erreur de traduction qui a fait basculer toute une culture) se penche sur la mystérieuse façon dont le concept d’homosexualité, absent à l’origine de la Bible a été introduit dans les traductions, sous l’influence de la théologie, l’histoire, la culture, ainsi que par les politiques internes à l’Église. Ce n’est surement pas le seul mot dont la traduction est inexacte dans la Bible, mais dans ce cas-ci, une erreur historique sur un seul mot a influencé le mouvement anti-gais que tant d’églises américaines soutiennent encore aujourd’hui si fermement comme qu’il s’agit de la parole de Dieu… par Karl Mayer

    INFOS | Seulement en salle au cinéma J.A. DeSève le 18 novembre 2023, à 17h.

    Close to you

    Dominic Savage, Canada, Royaume Unis

    Salué pour son talent depuis déjà 25 ans – notamment pour ses performances dans les excellents Inception et Juno — l’acteur Elliot Page entame une nouvelle phase de sa carrière au grand écran avec Close To You, un projet très personnel qui s’est nourri de sa propre expérience en tant qu’homme trans. Fruit d’une étroite collaboration avec le scénariste-réalisateur britannique Dominic Savage (Page a co-écrit et produit le film), Close To You développe de manière fictive certains des thèmes abordés dans Page Boy, la biographie que l’acteur vient de faire paraître récemment. Dominic Savage a un historique de collaboration étroite avec ses acteurs. Et il clair que cela a été aussi le cas avec Close To You. Il s’est appuyé sur l’expérience de Page pour développer cette histoire d’un jeune homme trans reprenant contact avec sa famille dont il s’était éloigné et quelques éléments non-résolus de son passé. En arrivant dans la maison familiale, Sam se retrouve submergé par sa famille qui agit comme s’il n’était jamais parti. Peu à peu, il parvient à interagir plus avec les différents membres de la famille. Son père Jim (Peter Outerbridge) admet avoir eu peur des changements survenus dans la vie de Sam, mais semble capable de se rapprocher de lui, tandis que sa mère Miriam (Wendy Crewson) admet sa confusion, trébuche maladroitement sur les pronoms, puis laisse échapper : « Je te considère toujours comme ma petite fille. Tout en montrant les parents de Sam comme bloqués dans leur capacité à le comprendre, le film les présente avec sympathie, mais les choses prennent une note plus dure dans la position conflictuelle avec Paul, son futur beau-frère. L’implication étroite de Page dans la conception du projet donne à Close To You une authenticité vécue. Le film apparaît comme une illustration du genre de problèmes familiaux qu’une personne trans comme Sam, ou même Page, pourrait régulièrement affronter. Mais surtout, la performance de Elliot Page est à couper le souffle. Ce drame, parfois éprouvant sur le plan émotionnel, porte la marque d’une intégrité indéniable et constitue un moment charnière dans la représentation des réalités que vivent des hommes trans.

    par Yves Lafontaine

    INFOS | Seulement en salle au cinéma le 18 novembre 2023 à 19h.

    —————– Le Lundi 20 novembre —————–

    Big Boys

    De Corey Sherman, États-Unis


    Sans en avoir l’air, ce film attachant raconte avec pudeur, beaucoup d’humour et de doigté quelques moments clés de croissance personnelle d’un jeune adolescent en surpoids qui développe une attirance pour le nouveau copain de sa cousine, lors d’un week-end de camping. Jamie est un intello grassouillet de 14 ans, un peu complexé, qui vit avec sa mère célibataire et son frère aîné, Will, qui a tendance à s’acharner sur lui. Les deux frères partent avec leur cousine, Allie, et le nouveau copain de cette dernière, Dan — un vrai beau spécimen de gars costaud —, qui n’est pas sans rappeler les voisins gais que Jamie regarde avec insistance par la fenêtre de sa chambre. L’adolescent est maladroit et mal à l’aise dans son corps, qui a grandi et grossi trop vite et ne s’est pas adapté à sa nouvelle taille. Il y a une pureté dans la personnalité de Jamie, qui transparaît dans son enthousiasme pour le dessin et la cuisine et dans sa soif irrésistible d’approbation de Dan. Jamie n’a aucune idée comment quelqu’un comme lui pourrait devenir — et encore moins être avec — un homme viril comme ceux qu’il admire. Les débuts délicieusement inconfortables de cet adolescent contiennent de nombreux ingrédients habituels aux films gais de passage de l’adolescence à l’âge adulte. J’en ai visionné beaucoup durant ma vie, mais je n’ai jamais vu auparavant quelqu’un comme le personnage principal de ce film, qui avec subtilité et une économie de mots, nous montre la difficulté avec laquelle cet adolescent différent navigue en essayant de se comprendre. Interprété de manière naturelle par Isaac Krasner (la découverte extrêmement sympathique du film), Jamie ne sait pas quoi penser de son identité. À un moment donné, aux prises avec des désirs contradictoires, il s’assoit seul avec son cahier et énumère les raisons pour lesquelles il n’est peut-être pas gai : « J’ai eu le béguin pour les filles. Je ne me soucie pas de la mode. Je n’ai pas de zézaiement ». Mais Jamie est gai, et bien qu’il n’ait jamais réalisé ses fantasmes, il a un type très spécifique : il aime les gars costauds, les hommes avec de la barbe et une petite bedaine. Le réalisateur Corey Sherman est assez intelligent pour laisser bien des choses en sous-texte, fournissant juste assez de contexte pour que le public sente que le personnage, qui a grandi sans père ni modèles masculins positifs, a du mal à concilier des messages contradictoires sur la masculinité, et ce, malgré le fait que pratiquement tout le monde l’accepte. La stigmatisation de la honte corporelle envers les enfants queers dans les premiers stades de leur évolution est un territoire sous-exploré, examiné de manière rafraîchissante, ici, moins dans son isolement social que dans sa libération naissante — via le temps passé avec un gars qu’il admire et qui respire une masculinité sexy, confiante, tout en faisant montre de beaucoup d’empathie. Le film capture avec une sensibilité et une immense douceur des sentiments probablement familiers à de nombreux adolescents queers qui ne savent pas encore qui ils sont, faits d’insécurité, de questionnements et de béguins vertigineux pour des objets de désir souvent inaccessibles. Un de mes coups de cœur de la programmation de cette année. par Yves Lafontaine

    INFOS | Seulement en salle au cinéma Impérial, le 20 novembre 2023, à 19h.

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    Queerment Québec 1 : courts métrages présentés

    LES CROTTÉS Au milieu de l’agressivité et des tensions dans le vestiaire des garçons après un cours de gym, un lien inconfortable se dévoile alors que Manu fait de son mieux pour se rapprocher de Lou, timide et discret.

    RIOPELLE WAS NON-BINARY Au travers d’un dialogue fictif avec Jean Paul Riopelle, ce film expérimental met à jour l’héritage du peintre en essayant de le relier à la génération d’aujourd’hui. Entre l’hommage et l’autoportrait, Riopelle was Non-Binary est surtout une réflexion intime sur le courage d’être soi-même.

    JE M’EXCUSE (I’M SORRY) Louis, 24 ans, emménage avec son petit-ami Sam, 35 ans, dans une maison en banlieue achetée en secret par ce dernier.

    NÉS UN DIMANCHE MATIN (BORN ON A SUNDAY MORNING) Le jour précédent le départ de son frère pour l’université, Massimo découvre un secret qui pourrait changer sa famille pour toujours.

    TEST SEQUENCE Un remix de sons et d’images issus des archives Prelinger qui expose la technologie et les machines.

    SORRY MOM Samuelle a 16 ans, et elle a un secret. Étouffée par sa mère, elle tente d’échapper à sa situation. L’alcool et les drogues ne suffisent pas. Les seuls moments où elle se sent bien, c’est avec ses trois meilleur·es ami·es, surtout Rosalie. Sam va-t-elle lui avouer son secret?

    LES TERRAINS VAGUES Les terrains vagues est une fenêtre sur un espace temps étiré, d’où émanent les voix de cinq individus. Tournant autour de leurs dialogues intérieurs, le film prend la forme d’une vaste conversation sur les modèles et idées préconçues qui impactent la manière dont iels vivent leur sexualité.

    INFOS |  En salle su Centre Phi, le 20 novembre à 19h / En ligne du 21 au 26 novembre 2023.

    —————– Le Mardi 21 novembre —————–

    Femme

    De Sam H. Freeman Ng Choon Ping, Grande-Bretagne

    Jules (Nathan Stewart-Jarrett), mieux connu comme Aphrodite Banks, son nom de scène, est l’une des artistes de drag les plus acclamées de Londres. Après un spectacle, Jules sort pour acheter des cigarettes, lorsqu’il est brutalement agressé par une bande de voyous homophobes, vêtus de polos noir et jaune, et portant tous le même tatouage. Physiquement, Jules arrive à s’en remettre, mais les blessures psychologiques sont plus lentes à guérir et il décide d’abandonner la drag pour de bon. Quelques mois s’écoulent, et, un jour, dans un sauna gai, au travers d’un rideau de vapeur, Jules reconnaît un visage : celui de son agresseur. Poussé malgré lui à approcher cet homme et à faire sa connaissance, Jules ira même jusqu’à fréquenter le dénommé Preston (George MacKay), qui semble extrêmement refoulé. Tous deux deviennent amis et Jules intègre le cercle social hétéro de Preston, tout en planifiant sa vengeance. Ce thriller londonien stupéfiant construit autour de l’identité, du genre, de l’orientation sexuelle, de la race et des idéologies, notions très complexes et aux codes souvent fluides, est porté par deux acteurs sensationnels. Ici, le thème du traumatisme est réinventé de manière subversive, tandis que l’aspect performatif inné et spectaculaire de la drag est vu comme un puissant mécanisme de survie. Scénario de revanche queer émotionnel, angoissant, captivant, FEMME fait partie de ces films qu’il faut avoir vus. par Yves Lafontaine

    INFOS | Seulement en salle au cinéma Impérial, le 21 novembre 2023, à 19h.

    —————– Le Mercredi 22 novembre —————–

    Fireworks (Stranizza d’amuri)

    De Giuseppe Fiorello, Italie

    À travers ce film, son premier film comme réalisateur, le populaire acteur Giuseppe Fiorello, vedette de l’écran en Italie a voulu rappeler à la mémoire des gens un tragique fait divers, à savoir le meurtre de deux garçons qui s’aimaient dans la Sicile des années 1980, un crime connu comme le “delitto di Giarre”.

    Le résultat de cette première expérience derrière la caméra pour Fiorello est une fresque sur le sud profond de l’Italie dans les années 1980 : les hommes qui passent la journée au bistrot, les chansons que jouent les radios, les iconiques mobilettes et surtout la mentalité archaïque, les préjugés. Un jour, Gianni et Nino se rencontrent, ou plutôt s’affrontent avec leurs mobs respectives. Nino se sent coupable d’avoir coupé la route à Gianni et se met à le chercher, puis l’invite chez lui et lui propose un travail. Entre les deux garçons naît une belle amitié. Gianni retrouve le sourire et commence à entrevoir une vie différente, pour lui et sa mère. Elle aussi retrouve le sourire, comme on le voit dans une scène intense, à la maison, où elle danse avec son fils : le bonheur est contagieux. 

    L’amitié entre les deux garçons est déjà devenue quelque chose de plus, et ils ne s’en cachent pas. Ils n’ont pas peur, ils sont amoureux et se montrent ensemble. Les gens commencent à murmurer, mais les pires réactions vont venir de ceux auxquels on ne s’attendait pas. Retour sur l’affaire Giarre qui a fait scandale dans les années 80, Fireworks nous emmène dans les paysages brûlés et balayés par le vent de la Sicile de 1982. Là, deux adolescents commencent à vivre leur amour au grand jour dans une culture machiste, malgré les conséquences explosives qu’une telle relation ne manque pas de s’attirer.  par Yves Lafontaine

    INFOS | En salle au cinéma Impérial, le 22 novembre 2023, à 19h / En ligne, du 23 au 26 novembre 2023.

    —————– Le Jeudi 23 novembre —————–

    Opponent (Motstandaren)

    De Milad Alami, Suède

    Dans l’attente qu’une décision soit prise concernant leur demande d’asile, Iman et sa famille sont ballottés d’un foyer à l’autre, livrant des pizzas pour survivre. Afin de prouver sa volonté d’intégration, Iman décide de reprendre la lutte qu’il pratiquait en Iran de manière professionnelle. Sa femme s’oppose à cette décision qui fait remonter à la surface des secrets profondément enfouis. Film sur le destin d’une famille de migrants, venue d’Iran, et tentant d’obtenir l’asile en Suède, Opponent de Milad Alami s’ouvre sur l’arrestation d’un membre d’une équipe de lutte et la fuite d’un autre. Une scène choc où, face à la tentative de délation d’un automobiliste qui l’aperçoit courant, l’homme réagit par une explosion de violence envers le délateur, dont le visage détruit et en sang apparaîtra ponctuellement par flashs, tel le trauma obligeant à une soudaine fuite. Intelligemment, le scénario se garde bien de dévoiler les motifs du départ précipité de la famille.

    Jouant le chaud et le froid tout au long du métrage, autour des conflits internes du mari, face à son attirance pour les hommes, le réalisateur propose une étude de caractère convaincante sur un homme qui se bat avec force et obstination contre de multiples adversaires, à l’intérieur et à l’extérieur de lui-même, tout en dressant le portrait d’une Europe de plus en plus frileuse à accueillir les personnes, même les plus fragiles. Le film peut compter sur deux interprètes principaux de haut vol : Payman Maadi, qui exprime un impressionnant mélange d’instinct de survie et de panique retenue, et Marall Nasiri, dont le regard en dit souvent plus que tous les mots. Une vraie réussite, à l’intensité persistante. par Yves Lafontaine

    INFOS | Seulement en salle au cinéma Impérial, le 23 novembre 2023, 19h.

    —————– Le Vendredi 24 novembre —————–

    Our Son

    De Bill Oliver, États-Unis

    Dans Our Son, Gabriel (Billy Porter) et Nicky (Luke Evans) sont en couple depuis treize ans. Mariés depuis que le mariage homosexuel est légalisé aux États-Unis, ils partagent également un fils de huit ans, né d’une mère porteuse. Éditeur de livres à succès, Nicky est le père biologique. Gabriel, un acteur qui a mis sa carrière sous veilleuse, joue le rôle du père au foyer. C’est lui qui s’occupe au jour le jour de leur enfant. De retour d’un souper avec des amis, le couple se dispute : Nicky reproche à Gabriel de surprotéger Owen, alors que Gabriel lui reproche d’être trop pris par son travail et de ne pas être suffisamment investi dans la vie de leur garçon. Lorsque Gabriel révèle qu’il est impliqué dans une relation extraconjugale, Nicky prend la nouvelle durement, se remet en question et promet d’être un meilleur mari et un meilleur père. Mais Gabriel a déjà consulté un avocat spécialisé en divorce et entamé une procédure. Car même si cette sa liaison s’est terminée rapidement (l’amant n’étant pas intéressé à développer une véritable relation avec Gabriel), l’insatisfaction de Gabriel à l’égard de Nicky demeure. Nicky engage donc, lui aussi, son propre avocat, ce qui conduit les deux à une bataille pour la garde de leur enfant. Avec ce film, Bill Oliver dresse un portrait réaliste de la vie d’une famille homoparentale américaine de la classe moyenne supérieure et pose les questions existentielles sur comment régler les questions en lien avec la parentalité quand le couple ne va plus bien : Qu’est-ce qui fait un parent ? Le temps passé à s’occuper de l’enfant et de la maison ou l’argent gagné pour faire vivre la famille? Ni l’un ni l’autre ou les deux? Our Son tente de répondre à ces questions d’une manière qui transcende l’orientation sexuelle et se penche sur ce qui est le plus important : l’amour entre les êtres humains… même quand ils sont parents et que le couple n’est plus. par Yves Lafontaine

    INFOS | Seulement en salle au cinéma Impérial, les 24 novembre 2023, à 19h, et 26 novembre 2023 à 14h30.

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    Fancy Dance

    d’Erica Tremblay, États-Unis

    À la suite de la disparition de sa sœur, Jax (Lily Gladstone, à l’affiche de Killers of the Flower Moon de Scorsese) kidnappe sa nièce Roki qui vit chez ses grands-parents blancs et s’occupe d’elle dans une réserve de l’Oklahoma. Elle souhaite emmener sa nièce à un événement de danse pow-wow dans l’espoir de préserver ce qu’il reste de sa famille. Quand elle ne passe pas ses nuits dans une boîte lesbienne, cette lutteuse consacre son temps libre à la recherche de sa sœur disparue, tout en aidant Roki à se préparer pour un prochain pow-wow. Craignant que son père ne gagne la garde de sa nièce, elle l’amène avec elle sur la route dans l’espoir de retrouver la mère de Roki à temps pour le pow-wow.

    Ce qui commence comme une recherche se transforme progressivement en une quête bien plus profonde sur les complexités et les contradictions des femmes autochtones évoluant dans un monde où elles sont à la merci des colons et d’un système judiciaire défaillant. D’une manière presque documentaire, Erica Tremblay met en évidence dans Fancy Dance le sort des Autochtones des États-Unis, qui sont perdants d’avance ou presque, aujourd’hui comme hier, leur situation devant l’administration et la police n’ayant rien à envier à celle des Afro-américains. Le film montre bien que les femmes, ici cherokees, sont encore plus maltraitées que les hommes par les services sociaux et perçues d’emblée de façon négative par leur environnement. Une grande réalisatrice et une merveilleuse découverte. par Chantal Cyr

    INFOS | Seulement en salle au cinéma J.A. DeSève, le 24 novembre 2023, à 19h.

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    My Animal

    De Jacqueline Castel, Canada

    Enfermée les soirs de pleine lune, une adolescente marginale, qui peine à s’imposer comme gardienne de but au hockey, s’éprend d’une jeune patineuse artistique. Heather (Bobbi Salvör Menuez) n’est pas une fille comme les autres. Et ce n’est pas parce qu’elle rêve de devenir la gardienne de but de l’équipe de hockey masculine de sa ville ou parce qu’elle est queer. Non. La jeune adolescente rousse, réservée et maladroite, est différente parce qu’elle est atteinte de lycanthropie, un gène que lui a transmis son père. À chaque pleine lune, Heather est enchaînée à son lit, pour la sécurité de tous.

    Elle a jeté son dévolu sur Jonny (Amandla Stenberg), une jolie patineuse artistique avec un désagréable copain et un père autoritaire à la recherche de gloire et de fortune à travers le talent de sa fille. Résister à l’amour de Jonny est trop difficile et Heather succombe finalement à ses désirs, au risque de révéler son secret. La chimie entre Stenberg et Menuez est indéniable. Les deux actrices livrent une interprétation à la fois sobre et puissante de filles qui découvrent leur sexualité, leur force et leur identité dans un environnement hostile. Le premier long métrage de Jacqueline Castel donne à une histoire de passage à l’âge adulte un air nouveau. par Caroline Lavigne.

    INFOS | Seulement au cinéma J.A. de Sève le 24 novembre 2023, à 21h.

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    Norweghian Dream

    De Leiv Igor Devold, Norvège

    Robert, 19 ans, immigrant polonais, travaille dans une usine de poisson en Norvège pour gagner de l’argent et payer les dettes de sa mère qui vit toujours en Pologne. Il se lie d’amitié avec Ivar, un collègue ouvertement gai qui fait du voguing et est attiré par l’univers des drags. Pris entre ses sentiments pour Ivar et sa peur de perdre la sécurité d’une place dans le groupe ouvrier polonais, il cache son orientation sexuelle et garde secrète sa relation avec Ivar pour lequel il développe des sentiments amoureux.

    Lorsqu’un conflit de travail éclate à l’usine, Ivar, membre du syndicat des travailleurs, aide les travailleurs polonais à déclencher une grève pour de meilleures conditions de travail. Robert est donc confronté à une décision difficile : il doit choisir entre continuer à travailler pour résoudre ses problèmes financiers ou se joindre à la grève avec Ivar. Situé dans un contexte de migration économique, le premier long métrage de Leiv Igor Devold, Norwegian Dream, est un drame queer réaliste et nuancé sur le passage à l’âge adulte, la recherche d’identité, la honte intériorisée et la difficulté d’aimer les autres quand on ne peut pas s’accepter soi-même. par Yves Lafontaine

    INFOS | En salle au cinéma Impérial, les 24 novembre 2013, à 21h15, et 25 novembre 2023, 14h. / En ligne le 26 novembre.

    Pour vous procurer des billets https://www.image-nation.org

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