Une voix iconique, des performances et des vidéoclips cultes, un style musical qui mélange pop, danse et disco, Kylie Minogue est de retour avec un nouvel album et une tournée mondiale, qui passera par Montréal le 30 mars 2025.
Chanteuse et danseuse australienne, Kylie Minogue a commencé sa carrière en tant qu’actrice dans des séries télévisées dans les années 1980, avant de se lancer en musique. Elle a marqué toutes les décennies et toutes les générations, dès 1987, sous la houlette des producteurs Stock, Aitken And Waterman, en duo avec Jason Donovan, et en solo, avec des succès comme Can’t Get You Out of My Head et Spinning Around. Mais à 56 ans, Kylie Minogue est surtout parvenue à évoluer, tout en gardant sa signature et sans fausse note.
La musique festive de Kylie Minogue ne l’empêche pas d’aborder des thèmes sérieux. Au cours de sa carrière, Kylie, fervente défenseuse des droits LGBTQ, est devenue une alliée et une véritable icône pour nos communautés. Et après avoir surmonté un cancer du sein, elle a mis sa notoriété au service de la recherche et des tests de dépistage.
Avec Tension II elle poursuit l’odyssée lancée par Tension (sorti en 2023), qui avait d’ailleurs été menée par l’efficace (et plutôt viral) Padam Padam. Ce retour fut marqué à titre de nouvelle réinvention de la pop-star, venant injecter une dose d’électropop plus sombre contrastant avec les ambiances joyeuses et hédonistiques de Disco, sorti en 2020. Ainsi, avec Tension II, Kylie Minogue demeure dans la continuité de son prédécesseur, bien à l’aise dans son style et fidèle à elle-même. Le premier titre, Lights Camera Action, rayonne par son refrain instrumental hypnotique et sa mélodie entêtante.
À l’instar de son album pandémique (le temps passe vite, mine de rien), les influences disco résonnent fortement dans ce nouvel album, notamment avec Taboo et ses violons très Gimme Gimme Gimme (A Man After Midnight), ou encore les basses funky et infectieuses des pistes Good As Gone et Dance To The Music. Sur la chanson Diamonds, Kylie Minogue INSISTE pour nous rencontrer dans un endroit à thème disco : « Meet me at the disco, ‘cause you’re never know how it’s gonna go, we can take it fast or slow. » Comme quoi, cette invitation est sans équivoque, et cela est pour notre plus grand bonheur. Plus tard sur l’album, des sonorités modernes viennent s’incruster çà et là avec Hello, agrémentée par un synthétiseur planant et des voix entourées de réverbération. On se croirait en plein centre-ville parmi les néons et les boîtes de nuit modernes. Plus loin, elle nous sert Shoulda Left Ya, qui
troque les rythmes soutenus pour aller vers une production plus atmosphérique. Ces changements fugaces font plaisir et nous gardent attentifs et agréablement surpris.
Cet album est une nouvelle étape dans sa carrière, à la fois personnelle et musicale, un disque totalement influencé par la musique électronique, en collaboration avec la nouvelle génération comme ici dans My Oh My avec Bebe Rexha et Tove Lo.
Après plus de 30 ans de carrière, Kylie Minogue reste une icône absolue de la pop, en perpétuelle évolution.
Alors qu’elle était de passage à Paris pour de la promotion, nous avons pu nous entretenir quelques minutes avec la vedette.
Cet album comporte neuf inédits, dont le simple Lights Camera Action, et vos dernières
collaborations avec d’autres vedettes comme Sia. Pourquoi l’avoir sorti si vite après le
précédent ?
Kylie MINOGUE : Je n’ai jamais fait une suite comme celle-ci auparavant. Ce n’était pas prévu initialement. Nous avons juste eu beaucoup de chansons [en créant Tension, NDLR], il y en avait encore et encore qui méritaient d’être publiées. Alors j’ai dit : faisons un nouvel album. Je pense aussi que Padam Padam m’a ouvert beaucoup de portes, des auteurs et des
producteurs m’ont envoyé des chansons. Il y a eu cette opportunité.
Avec vos deux derniers albums vous mélangez réflexions personnelles, sentiment d’abandon quand on danse dans un club et mélancolie…
Kylie MINOGUE : La mélancolie peut être un endroit joyeux. Il y a beaucoup de chansons dans mon répertoire qui mêlent tristesse et joie en même temps comme All the Lovers (2010). Et nous aimons tous danser avec des larmes aux yeux de temps en temps. Robyn manie cela à la perfection sur des succès comme Dancing on My Own (2010) et Call Your Girlfriend (2011), tout comme Gloria Gaynor sur l’hymne I Will Survive (1978). Ce sont des chansons qui semblent taillées pour la danse, mais sous la surface, il y a plein de choses différentes qui se passent. Quant aux réflexions personnelles, beaucoup de chansons parlent de mon histoire. Le titre Story évoque par exemple les gens qui vous aident à surmonter des moments difficiles et qui, par conséquent, font partie de vous.
Comment expliquez-vous votre longévité dans l’industrie musicale ?
Kylie MINOGUE : Je n’ai pas la réponse à ça, mais je sais que je me sens toujours inspirée par plein de choses, je suis toujours curieuse, et peut-être que c’est ça, ma destinée. Je pense que musicalement, j’ai essayé de rester pertinente et de regarder ce qui m’entourait. Donc, dans les années 90, je me suis inspirée de la scène indie, puis dans les années 2000, de la pop futuriste de l’époque. J’ai l’impression que je suis naturellement [polyvalente] et j’aime être malléable et me métamorphoser. C’est peut-être pour cela que j’ai pu naviguer dans différents styles musicaux.
Vous êtes considérée comme une égérie gaie… à quoi expliquez-vous ça ?
Kylie MINOGUE : Je dirais que dans les années 1990, il y a eu beaucoup de moments où j’ai traversé des moments difficiles, tant au niveau professionnel que personnel. Ce n’était pas un moment agréable. Et j’ai l’impression que durant cette période mon public gai s’est montré solidaire avec moi. Ils m’ont protégée. J’ai essayé de n’offrir que de la bonté et quand vous faites face à de l’injustice, je pense qu’ils sont prêts à te défendre coûte que coûte. Ma première rencontre avec le milieu queer remonte à cette période, lors d’un show « Kylie Minogue » dans un bar de drag queens. En 1990, j’ai appris qu’il y avait eu un spectacle de personnification de Kylie à Sydney. C’est en quelque sorte la première fois où j’ai entendu parler de ce genre de choses. Depuis, j’ai assisté à quelques spectacles de drag queens et, croyez-moi, je suis souvent la moins Kylie dans la salle (Rires.)…
Avec un virage assumé côté électro, vous considérez-vous toujours comme une chanteuse pop ?
Kylie MINOGUE : La musique pop ne cesse de changer, elle est cyclique et composée de toutes sortes de choses. Il y a quelques années, j’avais un album qui ressemblait à de la country pop [Golden en 2018]. Je ne veux pas être enfermée dans quoi que ce soit. Dans ma relation, dans ma façon de penser, dans mes vêtements. Avoir la possibilité de bouger et de changer fait tellement partie de moi. Je pense que j’ai assez bien réussi à évoluer dans ce monde. Ce sont l’évolution et le changement que j’aime.
Vous serez en tournée à partir de février 2025 et de passage à Montréal fin mars. Ce sera votre plus grosse tournée depuis 14 ans. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Kylie MINOGUE : L’adrénaline, l’excitation et la nervosité sont tous des sentiments très
similaires. Je ne suis pas sûre d’en connaître les proportions. Nous allons dans de très
nombreux endroits et je n’ai pas fait ça depuis quelques années. Je suis très excitée de
voir tout le monde, d’avoir de la nouvelle musique à jouer dans le show et de la présenter en personne.
INFOS | Avec la tournée Tension 2025, attendez-vous à un concert inoubliable qui réunira tous les plus grands succès qui ont marqué son incroyable carrière et ses nouveaux titres.
Les albums Tension et Tension II sont disponibles là où on se procure de la musique.
TENSION TOUR, le dimanche 30 mars 2025 au Centre Bell.
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