De l’extérieur, le village olympique n’est pas accessible de votre compte Grindr. À la demande de Paris2024, l’application de rencontres pour hommes a pris soin d’empêcher la géolocalisation des athlètes qui y logent pour la durée des JO de Paris 2024, afin de les protéger d’un outing.
Dès l’annonce de l’ouverture du village olympique, le 18 juillet : impossible de voir qui se connecte à Grindr, si on n’y est pas. En effet, lorsque l’on y centre la géolocalisation de la fonction « Explorer », la grille de l’application de rencontre reste vide.
Empêcher que l’on puisse géolocaliser les athlètes, dont certains viennent de pays où l’homosexualité est criminalisée, est une mesure bienvenue, quand on se rappelle certains cas à Tokyo et
Dans un post publié le 24 juillet sur son blog, l’application a ainsi annoncé qu’elle a désactivé les fonctions de géolocalisation dans le village olympique. «Être un athlète LGBTQ+ comporte son lot de défis, en particulier pour ceux qui viennent d’endroits où les droits fondamentaux et les protections pour notre communauté font défaut», écrit Grindr. «Notre objectif est d’aider les athlètes à se connecter sans craindre de révéler involontairement leur position ou d’être reconnus».
Et pour cause, non seulement la sexualité des athlètes relève de leur vie privée, mais l’homosexualité est surtout encore punie par la loi, parfois par la peine de mort, dans certains pays. Selon un décompte de l’Ilga (Association internationale des lesbiennes, gais, bisexuels, trans et intersexes) de mai 2024, 62 pays à travers le monde criminalisent l’homosexualité, principalement en Afrique et en Asie.
UN DANGER POUR LES SPORTIFS
Lors des derniers Jeux olympiques d’été à Tokyo en 2021, certains internautes avaient également tenté de chercher des profils d’athlètes sur Grindr pour les afficher sur les réseaux sociaux. Face aux dangers pour les sportifs, Grindr avait pris la décision de bloquer leurs profils, le temps de la compétition.
C’est pourquoi cette décision a de nouveau été prise pour les JO de Paris 2024, au grand regret de certaines personnes honnêtes et bienveillantes, qui espéraient simplement trouver l’amour au coeur du village olympique. Notez que les athlètes, entraineurs et accompagnateurs peuvent toutefois quant à eux se géolocaliser librement dans Paris pour rencontrer l’amour s’ils le souhaitent.
UN ARTICLE POLÉMIQUE EN 2016
L’origine de cette mesure remonte aux Jeux de Rio (Brésil) en 2016. Le site américain The Daily Beast avait publié un article sur l’utilisation de cette application par des athlètes olympiques. Dans l’article, leurs noms n’étaient pas clairement cités, mais plusieurs sportifs avaient quand même été identifiés par les internautes. Face à la polémique et au scandale suscité par la publication, l’article avait été supprimé.
Et en 2021 encore, l’identité sexuelle de quelques sportifs avait aussi été dévoilé contre leur gré.