Elias, 14 ans, vit dans un petit village de Flandre. Lorsque Alexander, son nouveau voisin du même âge venant de Bruxelles, emménage en face de chez lui, Elias réalise qu’il est en train de tomber amoureux pour la première fois. Il devra alors faire face au chaos intérieur provoqué par ses sentiments naissants afin de vivre pleinement son histoire avec Alexander et de la révéler à tous.
Avec son premier film, applaudi à la Berlinale, Anthony Schatteman livre une œuvre d’apprentissage lumineuse dans une veine autobiographique sur un jeune garçon qui découvre l’amour. Désireux de réaliser un film «pour tous», optimiste et réjouissant, il choisit de mettre en scène une histoire d’amour «plus grand que tout» où ses jeunes personnages ne luttent pas tant contre des obstacles extérieurs (comme l’homophobie) que contre des obstacles internes surmontables grâce au dialogue et au soutien familial.
Ce parti pris à la fois populaire et feel good, assez inédit dans le genre du film pour ados et jeunes adultes, se ressent dans la mise en scène : image lumineuse et colorée, musique pleine d’émotions, sans oublier l’interprétation aussi juste qu’attendrissante des deux jeunes héros, Lou Goossens et Marius De Saeger. Dans la lignée de Close de Lukas Dhont (qui est d’ailleurs producteur du film), un film nécessaire, pédagogique et inspirant pour tous les ados (et les plus vieux)…
Nous nous sommes entretenus avec le réalisateur du film Anthony Schatteman.
Qu’est-ce qui vous a inspiré à réaliser Young Hearts ?
Anthony Schatteman : Je voulais vraiment faire un film pour une version plus jeune de moi-même. Quand j’étais jeune, j’avais des problèmes avec mon identité et ma sexualité et je me posais beaucoup de questions. Mais je n’arrivais pas vraiment à trouver de réponses, ni à la maison, ni avec mes amis, ni à l’école, ni dans les livres, ni dans les films, ni dans la culture. Mon objectif était de faire un film où l’on se concentre uniquement sur le point de vue romantique, afin que ce film d’apprentissage puisse également être montré à un très jeune public.
Comment avez-vous développé les personnages et le scénario du film ?
AS : Bien que l’histoire n’est pas autobiographique, la famille est basée sur ma propre famille et l’enfant sur qui j’étais quand j’étais jeune. C’était important pour moi de fictionner les personnages et l’histoire, mais je pouvais toujours faire référence à l’émotion que je ressentais à cet âge. C’était un retour en arrière dans ma jeunesse, mais j’avais très envie de faire le film que j’aurais vécu avec plaisir. Plusieurs scènes, bien sûr, ne se sont pas produites dans la vraie vie, mais c’étaient les scènes que j’aurais souhaité qu’elles se produisent.
Le film aborde les thèmes du jugement social et de l’identité. Pourquoi ces thèmes et quelle signification ont-ils pour vous ?
AS : J’ai grandi dans une société très hétéronormative. Je ne connaissais pas de garçons qui tombaient amoureux de garçons. Mon entourage me démontrait que l’homosexualité était quelque chose de mauvais. Et c’était vraiment difficile. Il y avait un professeur gai dans mon école et tout le monde parlait en mal de lui. Donc, je ne pouvais dire à personne que j’étais comme ça. Je voulais montrer un monde dans lequel tout le monde est d’accord et me concentrer uniquement sur la lutte interne. Avec ce film, je voulais créer quelque chose de différent et montrer aux enfants qu’ils ont le droit de suivre leur cœur et que s’ils sont bien entourés — d’une famille aimante — ils peuvent être qui ils veulent et réaliser tout ce qu’ils veulent.
Comment avez-vous abordé le processus de casting du film, notamment dans la sélection des acteurs pour les rôles d’Elias et Alexander ?
AS : Le plus important était de trouver des acteurs du bon âge. Nous avons interviewé pas mal de garçons entre 11 et 18 ans. Ils ne devaient pas être trop enfantins ni trop matures. Alors quand nous avons trouvé Marius [de Saeger], qui joue Alexander, je savais que c’était le meilleur choix que nous puissions trouver. Il était important pour moi que les adolescents que nous allions trouver soient crédibles, qu’on y croie. Et c’est quelque chose que j’ai trouvé en Marius. Et heureusement, on a rencontré Lou [Goossens] pour [le personnage de] Elias quelques jours plus tard, et quand nous avons fait les tests, le match entre ces deux garçons était tellement beau que je savais que ces garçons allaient incarner parfaitement les deux personnages principaux.
Comment avez-vous travaillé avec les acteurs pour capturer les relations complexes et les sentiments exprimés dans Young Hearts ?
AS : Un de mes bons amis, Oliver Roels, un thérapeute pour enfants et psychologue professionnel, m’a aidé dans tout le processus de casting, m’a aidé à trouver la bonne manière pour parler d’émotions avec les jeunes acteurs. Au lieu de travailler sur des dialogues écrits, nous avons beaucoup parlé d’émotions. Je savais que si les garçons pouvaient, lors de nos discussions, exprimer les émotions que je voulais représenter dans les scènes, qu’ils pourraient plus vraisemblablement jouer ces scènes. Nous n’avons pas parlé du fait que je voulais qu’ils jouent un enfant homosexuel, car il ne s’agit pas de sexualité encore, mais nous nous sommes juste assurés qu’ils comprenaient ce que je voulais dire dans les scènes et ce que nous attendions d’eux. Lorsque nous parlions d’émotions comme l’amour, l’amitié, la tristesse, l’attirance et la colère, nous sentions que nous avions parfois des points de vue différents sur ces émotions. Mais au final, c’était pareil. Ils étaient juste très attentifs, très compréhensifs. Ils ont eux-mêmes proposé certaines choses et ont vraiment compris ce que je voulais créer. Je crois que c’est la raison pour laquelle ces scènes fonctionnent si bien. Nous nous faisions mutuellement confiance et avons vraiment montré nos émotions avant le tournage. C’était vraiment cool.
La relation d’Elias avec son père et son grand-père joue un rôle important dans le film. Qu’est-ce qui vous a inspiré à explorer ces dynamiques familiales et qu’espérez-vous que le public en retienne ?
AS : Quand j’étais jeune, j’ai toujours pensé que j’étais seul avec mes questions, que je grandissais et que je me sentais comme un étranger. En discutant avec mes parents et mes grands-parents quand j’étais un peu plus âgé, j’ai remarqué que chacun d’entre eux avait vécu des moments de solitude émotionnelle. C’était vraiment important pour moi de me concentrer sur différentes générations, car les grands-parents attendent moins d’un petit-enfant que les parents de leurs enfants. Pour moi, c’était vraiment important de montrer ces différentes générations. Mon père et moi n’avons jamais vraiment parlé de nos émotions avant ce film. Mais créer ce film et raconter cette histoire nous a vraiment rapprochés.
Le film YOUNG HEARTS de Anthony SCHATTEMAN sera présenté en salle le 23 n novembre à 15h àa la Salle de projection Jean-Claude Lauzon (J-S1430) de l’UQAM, durant
le festival image+nation en version originale finlandaise, sous-titrée en anglais et en français
INFOS | Image+nation se tient du 20 au 30 novembre 2024, dans 6 salles de cinéma de Montréal et partiellement en virtuel (principalement pour les personnes qui se trouvent au Québec). Pour plus d’infos sur chacun des films ou pour vous procurez des billets pour assister au festival image+nation en personne ou visionnez certains films en version virtuelle, visitez le site du festival image+nation 2024.
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LIEUX DE PROJECTION
• Cinéma J.A DeSève de l’Université Concordia au 1400 boulevard de Maisonneuve Ouest (métro Guy-Concordia)
• Centre PHI au 407 rue Saint-Pierre, Montréal, QC H2Y 2M3 (métro Square Victoria-OACI)
• Salle de projection Jean-Claude Lauzon (J-S1430) | UQAM, 1564 rue Saint-Denis, Montréal Québec H2X 3K2 (métro Berri-UQAM) ENTRÉES | fin de semaine · weekend | Métro Berri-UQAM 1400 rue Berri, Montréal QC H2L 2C4.
• Office national du film du Canada, à l’Édifice Balmoral 1501 de Bleury Montréal Québec H3A 0H3 (métro Place des Arts)
• Sir George Williams Alumni Auditorium (H110) de l’Université Concordia au 1455 de Maisonneuve O. Montréal Québec H3G 1M8 (métro Guy-Concordia).
• Cinéma du Musée au 1379-A rue Sherbrooke O. Montréal Québec H3G 1K3 (métro Peel)
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