À l’occasion de son édition 30e anniversaire, Cinemania présentera du 6 au 17 novembre 120 films, parmi lesquels de nombreux titres en primeur internationale, nord-américaine, canadienne ou québécoise, sélectionnés parmi le meilleur du cinéma francophone de l’année. Durant 12 jours, le 7e art francophone, court, moyen et long, sera célébré dans 6 cinémas de la ville.
C’est Bergers, le 6e long-métrage de la cinéaste québécoise Sophie Deraspe, qui ouvrira le festival le 6 novembre. La réalisatrice y aborde avec délicatesse et intelligence la dure réalité du monde pastoral, en suivant le personnage de Mathyas, jeune publicitaire troquant sa vie montréalaise pour partir en Provence pour devenir berger.
« Bergers est pour nous une magnifique occasion de retrouver Sophie Deraspe, qui avait présenté ANTIGONE en 2019 en pré-ouverture de Cinemania. Son nouveau film aborde les désillusions du monde agricole, les beautés de la transhumance, ses traditions ainsi que les hommes et les femmes qui la font. La France étant le pays à l’honneur de cette 30e édition, cette coopération transatlantique entre une cinéaste et une équipe québécoise en coproduction avec une équipe française reflète l’essence et la raison d’être de Cinemania» déclare Guilhem Caillard, Directeur général et artistique du festival. Onze jours plus tard, le 16 novembre, Le roman de Jim des réalisateurs français Jean-Marie et Arnaud Larrieu, viendra clôturer le festival. Cette adaptation du roman éponyme de Pierric Bailly met en vedette Karim Leklou, Laetitia Dosch, Sara Giraudeau et Bertrand Belin dans une odyssée sur la paternité.
Avec la France comme pays à l’honneur pour fêter les 30 ans du festival, les amoureux du cinéma pourront retrouver des productions issues de la francophonie québécoise et internationale dans une sélection de longs et courts métrages riche en émotions. Au fil des ans, le festival s’est imposé comme un rendez-vous incontournable pour les spectateurs dans la découverte de primeurs présentées par des invités de renom.
Cette année, le public aura rendez-vous avec une cohorte d’invités exceptionnels qui feront le déplacement à Montréal pour échanger avec eux. Ainsi, la réalisatrice Patricia Mazuy accompagnera son film La prisonnière de Bordeaux; Cyrielle Raingou présentera Le spectre de Boko Haram, Tigre d’or au Festival international de film de Rotterdam en 2023; Julie Delpy accompagnera son dernier opus, Les Barbares; Julie Gayet sera également présente pour la première internationale du film Olympe, une femme dans la révolution, tout comme Florent Bernard pour son premier film Nous, les Leroy mettant en vedette Charlotte Gainsbourg. Franck Dubosc présentera quant à lui son troisième film à titre de réalisateur, Un ours dans le Jura.
L’actrice et réalisatrice française Céline Sallette accompagnera son premier film, NIKI. Sur la vie de la célèbre peintre et plasticienne Niki de Saint Phalle dont l’art a toujours embrasser tous les humains, la nature et le cycle de la vie. L’artiste durant sa carrière a su utiliser la joie comme stratégie de résistance et contribuer à la justice sociale par différents engagements : la lutte pour les droits des femmes, le combat contre le racisme ou encore le soutien précoce donné aux malades atteints du sida. La réalisatrice du film, Céline Sallette sera accompagnée de la québécoise Charlotte Le Bon qui incarne avec brio Niki de Saint Phalle et de Damien Bonnard.
Ce dernier est également de la distribution de La Pampa, une première œuvre queer, que le festival image+nation présentera à Cinemania en plus de 3 autres films pour souligner les 30 ans du festival de films francophone, Cinemania.
Des œuvres queer de qualité
La Pampa
La Pampa est la chronique de l’amitié entre Jojo et Willy, dans les campagnes du département du Maine-et-Loire. Jojo prépare, sous le joug d’un père autoritaire, un championnat de motocross, et Willy se prépare pur l’université, en essayant de surmonter une adolescence introvertie et le deuil de son père. Le réalisateur Antoine Chevrollier filme l’adolescence si justement qu’on pense parfois à un documentaire vérité, porté par une histoire qui évite les clichés et surprend, tant pour le tracé des personnages que pour l’essai sur l’amitié indéfectible qu’elle dépeint. Un petit bijou qui a séduit la dernière Semaine de la Critique de Cannes.
Vivre, mourir renaître
Dans Vivre, mourir renaître les corps et les destins, le bonheur et le malheur, de deux gars et une filles se mêle durant les années sida — nous sommes en 1990 — et c’est lumineux. Un photographe branché évoluant dans le milieu queer parisien (Victor Belmondo), qui enchaîne les aventures, tombe éperdument amoureux de son nouveau voisin (Théo Christine) en couple avec une femme. Gaël Morel réinvente le triangle amoureux à la François Truffaut, dans un essai sur le deuil qui fait écho à son Après lui avec Catherine Deneuve. Un devoir de mémoire cinématographique sur la génération SIDA d’avant la trithérapie et une ode à l’amour — tous les amours — sans que le droit de les vivre ne soit un enjeu.
Les Reines du drame
Dans un univers futuriste à l’imagerie hautement queer, un vidéaste (Bilal Hassani) raconte l’ascension à la gloire et le déclin de Mimi Mamadour, une mégavedette qu’il continue d’aduler et de traquer avec sa caméra. Le cinéaste Alexis Langlois revisite dans Les reines du drame tous les moments pop culture et queer qui ont marqué sa génération (Star Academy, Alizée, RuPaul’s Drag Race, Perez Hilton) dans un film à la signature visuelle très personnelle, porté par le magnétisme du duo Louiza Aura/Gio Ventura. Un film qui pourrait bien marquer la jeune génération queer par un style et un érotisme en synchro avec elle, et ravira les plus anciennes avec des dialogues référencés parfaitement amenés.
Langue Étrangère
Le voyage linguistique scolaire de Fanny en Allemagne et la rencontre avec sa correspondante locale vont se transformer en une histoire d’amour fusionnelle et toxique. Avec Langue étrangère, Claire Burger utilise l’universalisme du premier voyage seul à l’étranger à l’adolescence pour disserter sur la fragilité de la personnalité, et ce qu’elle peut avoir de mouvance dangereuse quand elle est influencée, ou contrôlée. Mais en seconde lecture, la cinéaste filme aussi la force d’engagement d’une génération, de la radicalité de ses actions, et du manque de réflexion approfondie dont elles résultent. Chiara Mastroianni et Nina Hoss offrent des figures adultes très appréciées en miroir avec l’immaturité de leurs filles de cinéma.
On le voit, cette année encore, le festival célèbrera des œuvres queer en invitant le public à explorer et à apprécier la richesse des réalisations issues de la communauté LGBTQ+. « Dans le cadre de son engagement à faire croître l’équité et l’inclusion au sein de l’industrie, le Fonds des médias du Canada (FMC) a noué des partenariats avec de nombreux festivals de film et des organismes qui donnent une voix aux groupes sous-représentés dans le milieu», explique Mathieu Chantelois, premier vice-président, Marketing et Affaires publiques au FMC. «Nous sommes heureux de soutenir à la fois le festival image+nation et Cinémania et de voir ces deux festivals collaborer pour faire découvrir, acclamer et adorer les nombreuses histoires que nous offrent les membres de la communauté LGBTQ2S+. C’est formidable de voir ces deux grands festivals travailler ensemble.»
Autre film qui devrait attirer l’attention des lecteurs de Fugues (d’ailleurs le magazine présente ce film): La mer au loin de Saïd Hamich Benlarbi, nous fait entrer dans la vie de Nour, un immigré clandestin à Marseille, qui va changer radicalement de vision du monde grâce à deux rencontres fortes. Le cinéaste franco-marocain poursuit avec ce second film l’essai politique abordé sur Retour à Bollène, se permettant un retour historique sur la génération issue de l’immigration maghrébine des années 90, âge d’or du raï et de l’entremêlement des cultures, dans une France post-manifestation des revendications de 1983. Sublime, Ayoub Gretaa porte le film, secondé par Grégoire Colin et Anna Mouglalis.
Des courts métrages
Le court métrage sera aussi à l’honneur, puisque deux soirées lui seront consacrées, celle du court québécois et celle du court international. Parmi le cours métrages, notons Un invisible été d’Arnaud Dufeys qui nous montre Clément, 16 ans, qui ment sur son âge sur une application de rencontres pour une première date en personne…
À la Soirée Kino, les kinoïtes seront invités à relever le défi mensuel sous la thématique Avoir 30 ans.
Côté documentaires
Une jeunesse française, de Jérémie Battaglia, sera le film d’ouverture de la compétition des documentaires. Ont aussi été sélectionnés La peur au ventre, de Léa Clermont-Dion, et
La Passion selon Béatrice, de Fabrice du Welz. En plus de ce documentaire où elle se rend sur les lieux de tournage de Pasolini, Béatrice Dalle accompagnera Maldoror, drame sur un fait divers ayant bouleversé la Belgique du même réalisateur. Le garçon coréalisé par Zabou Breitman et Florent Vassault invitera à voir une enquête familiale vertigineuse, où réalité et fiction se mêle. Le public pourra découvrir Averroès et Rosa Parks de Nicolas Philibert dans lequel le cinéaste, par le biais d’entretiens individuels et de réunions « soignants-soignés », tente de montrer une certaine psychiatrie. Le réalisateur gai Sébastien Litshitz présentera le quotidien de Madame Hofmann, responsable d’une unité de soins palliatifs à Marseille, dans des journées tonitruantes entre hôpital et foyer, équilibrant les fortes charges émotionnelles quotidiennes de sa profession. Comme à son habitude, le cinéaste se fait le porte-parole cinématographique de celles et ceux qu’on applaudit parfois, mais dont on oublie souvent l’héroïsme.
Par ailleurs, afin de célébrer son 30e anniversaire, le festival inaugurera le volet Cinemania VR, où seront présentées six œuvres immersives, dont Otto’s Planet. Produit par le Luxembourg, le Québec et la France, ce court métrage en réalité virtuelle et mixte de Gwenael François a obtenu le prix spécial du jury de la section Venice Immersive à la Mostra.
INFOS | https://festivalcinemania.com
Les billets sont en vente aux tarifs suivants : entre 8$ et 14,50$ selon la catégorie
CARNET ET PASSEPORTS
CARNET 6 FILMS – 75.00$
PASSEPORT ILLIMITÉ – 200.00$
PASSEPORT ILLIMITÉ 30 ANS ET MOINS – 120.00$
PASSEPORT ILLIMITÉ INDUSTRIE – 150.00$
Au Cinéma Cineplex Odeon Quartier latin, au Cinéma du Musée, au Cinéma du Parc,
au Monument-National, à la Cinémathèque québécoise ainsi qu’au Cinéma Moderne.
Notez que les films Les reines du drame et Langue étrangère seront aussi
présentés dans le cadre du festival image+nation.