Nous venons d’apprendre que l’auteur et poète trans José Claer, aussi connu sous le nom de Josué Jude Carrier, est mort le 4 janvier. L’annonce a été faites par l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais (AAAO), par le biais d’une publication sur les réseaux sociaux. Sans préciser les causes du décès, l’organisme souligne que l’artiste était atteint de la Covid longue.
Sa disparition survient quelques jours avant la publication d’un nouveau recueil de poésie aux éditions L’Interligne, L’entrée enceinte des femmes, sous le nom de José.e Carrier. Ce recueil regroupe des textes écrits au moment de l’adolescence, dans lesquels José Claer joue avec les mots, avec les genres, avec son genre
, souligne la maison d’édition sur son site Internet.
L’artiste originaire de Mont-Laurier effectue sa transition dans les années 1990. Il est l’auteur de trois romans, d’un recueil de nouvelles et de recueils de poésie. En 2021, il a fait partie des finalistes pour le prix de l’artiste de l’année en Outaouais.
Un auteur audacieux
José Claer aura permis à plusieurs artistes d’être pleinement ce qu’ils et elles étaient, autant dans la façon d’écrire, que de s’habiller et de se présenter durant les performances. Malgré les immenses défis qu’il a affrontés, il a choisi de vivre pleinement, trouvant une joie infini dans les connexions avec d’autres créateurs.
Fugues l’a interviewé à deux reprises. En 2019, lors de la sortie de Mordre jusqu’au sang dans le rouge à lèvres), il confiait, «[j]’ai commencé à écrire en 1977. J’écrivais tout le temps, comme une boulimie. Je le faisais parce que je ne pouvais pas vivre. Dans mes écrits, je parlais de moi au masculin, alors que dans la réalité je ne pouvais pas».
Puis en 2023, il expliquait aux lecteurs de Fugues pourquoi il avait choisi le style du roman, au lieu de la poésie, pour Ainsi soit-iel : «Pour le souffle. Je voulais étirer cette histoire dans le temps et la traiter comme une poupée russe. Tout est parti d’une nouvelle vue à la télé : la disparition d’un enfant afro-québécois en mars 2018. Cette image-là m’a frappé. Je ne savais pas que j’allais la macérer au point que ça devienne le thème central du roman.»