Dimanche, 16 mars 2025
• • •
    Publicité

    Les couples homosexuels se dépêchent de se marier depuis l’élection de Donald Trump

    Par peur de voir leurs droits s’envoler, des couples de même sexe — gais et lesbiens — se ruent vers les mairies aux quatre coins des États-Unis pour s’unir légalement.

    Depuis le 5 novembre dernier et l’élection pour un second mandat de Donald Trump à la présidence des États-Unis, un vent de panique souffle sur la communauté LGBT+. Inquiets de voir s’envoler leur droit à s’unir légalement, des couples se ruent vers les autels dans les cinquante États.

    C’est le cas de Meghan Fry et Jessica Mancill. Les deux femmes de l’Utah ont vécu l’annonce du scrutin comme un cataclysme. «Nous nous sommes réveillées le lendemain de l’élection et avons vu que Trump avait gagné, et nous avons pleuré», raconte Meghan Fry.

    Ensemble depuis quatre ans, le couple confie au Washington Post avoir prévu de se marier fin 2025. L’avènement de Donald Trump est venu bousculer leur projet. Les deux femmes se sont d’abord dissuadées de réaliser leur rêve d’union. «Nous avions très peur de nous marier et de notre sécurité en général», explique Meghan Fry. Puis, leurs craintes les ont finalement poussées à précipiter la cérémonie. «Tout ce que nous avions toujours espéré risquait de disparaître», déclare Jessica Mancill, la compagne de Meghan.

    Le couple s’est finalement marié le 5 janvier, lors d’une cérémonie privée dans le parc national de Zion, dans l’Utah. Une décision prise dans le but de sécuriser leurs droits avant qu’il ne soit trop tard. «Évidemment, rien ne se passera le jour de l’investiture et je pense que même si quelque chose se produit avec la Cour suprême, ce sera pour encore longtemps. Mais nous n’étions tout simplement pas prêtes à prendre ce risque», livre Meghan Fry.

    Les mairies sont overbookées

    Monique LaBorde et Emily Elmore, ensemble depuis bientôt cinq ans et habitantes de la Californie, ont le même raisonnement. Après avoir pensé à déménager au Canada, le couple a décidé de se rendre dans une mairie à proximité et de se marier. Problème: que ce soit à Los Angeles, Santa Barbara ou Riverside, les mairies «étaient toutes réservées jusqu’au 20 janvier et après».

    Pour cause, ils et elles sont nombreux à avoir le sentiment de devoir verrouiller leurs droits avant qu’il ne soit trop tard. Betsy Albiani, une femme lesbienne qui vit dans le Massachusetts, partage ses réflexions: «J’ai l’impression qu’il est plus difficile de retirer quelque chose que l’on a, plutôt que de dire non à quelque chose que l’on n’a pas.»

    Les experts juridiques mettent cependant en garde contre les mariages précipités. Ils avisent de ne pas se lancer dans la démarche si elle n’était pas envisagée avant la réélection de Donald Trump. «Le mariage est un engagement émotionnel et juridique sérieux, les gens doivent franchir cette étape au moment qui leur convient», déclare Chris Stoll, avocat pour le cabinet de défense des droits des personnes LGBT+ National Center for Lesbian Rights. Il ajoute: «Ne le faites pas dans la panique ou pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’engagement que vous voulez prendre l’un envers l’autre.»

    Reste que les droits qui incombent au mariage ne sont pas la seule source d’inquiétude pour Monique LaBorde et Emily Elmore. Emily est, par ailleurs, non binaire et en transition de genre. Une identité contre laquelle lutte Donald Trump. «Kamala la folle libérale pour iels. Le président Trump pour vous», martelait-il alors qu’il militait contre le «délire transgenre» pendant la campagne présidentielle.

    Du même auteur

    SUR LE MÊME SUJET

    LEAVE A REPLY

    Please enter your comment!
    Please enter your name here

    Publicité

    Actualités

    Les plus consultés cette semaine

    Publicité