Mercredi, 12 février 2025
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    Claude Chalifoux et Yvon Lafrance, un 50e anniversaire de couple pour cette Saint-Valentin

    Le 13 février 2025 marquera pour Yvon Lafrance, fondateur du mythique club LimeLight, et Claude Chalifoux, son conjoint, leur 50e anniversaire de vie commune. Comment ce couple a-t-il résisté au temps, aux aléas de la vie ? On a discuté avec eux pour le savoir…

    Maintenant d’un âge avancé, Claude Chalifoux et Yvon Lafrance forme un couple assez exceptionnel pour sa longévité, dans la société d’aujourd’hui où l’égo semble très souvent l’emporter facilement et que cupidon est relégué prestement (enfin, presque…).

    Les deux hommes se sont rencontrés au LimeLight. Claude était un client de la discothèque, « puis il est devenu mon amant et ensuite mon conjoint » explique Yvon Lafrance. « Je l’ai engagé comme employé, par la suite et on a travaillé ensemble. Il n’y a rien qu’il n’a pas fait au club, il a touché à tout. Beaucoup de gars voulaient être mon amant à l’époque, mais j’étais avec Claude et c’était très bien comme ça ! »

    Situé au centre-ville, au 1254 rue Stanley, le LimeLight a été de la fin 1973 aux années 90, une légendaire discothèque. C’est là qu’a œuvré, de 1973 à 1981, le grand manitou du disco montréalais, le DJ Robert Ouimet, élu meilleur DJ nord-américain par le magazine Rolling Stone, en 1976, puis DJ de l’année, en 1977, par le magazine Billboard. Le concept du LimeLight a servi de référence en matière de décor, de style musical et d’ambiance luminaire pour plusieurs établissements du genre en Amérique du Nord dans les années 1970 à 1980 et a permis de définir un style de composition et de mixage musical qui persiste à ce jour. D’une certaine manière, le LimeLight de Montréal a changé la donne.

    Yvon et Claude ont donc travaillé ensemble, vécu ensemble et voyagé ensemble. « Nous allions à Fire Island, c’était un endroit merveilleux. Il y avait beaucoup de gars célibataires, mais nous étions-là ensemble et ça finissait là ! »

    Qu’est-ce qui a fait que cela a pu perdurer dans le temps et traversé cinq décennies, leur a-t-on demandé ? « Ce n’est pas si compliqué que ça, la vie de couple. Il ne faut pas réagir émotivement à tout. Il faut prendre les choses plus rationnellement. Et… les deux ne peuvent pas avoir raison tout le temps », estime Yvon Lafrance. « Il faut faire des compromis et mettre de l’eau dans son vin. Mais dans la réalité, ce n’a pas été si difficile que ça, pour nous. »

    « La base, je le dis instinctivement, c’est de vivre et de s’accepter mutuellement et que les deux le comprennent et le pratiquent. Comme ça, nous n’avons jamais eu de conflits majeurs dans notre vie. On peut discuter de quelque chose, ne pas être entièrement d’accord, mais on peut atteindre le même but, par des chemins différents. Je crois que c’est ça, la recette du bonheur de la vie à deux. » « Il faut se comprendre et dialoguer… Après 50 ans, je crois que c’est une recette valable et elle fut viable pour nous. »

    L’époque du LimeLight
    On ne peut évidemment dissocier ce couple du bar qui a connu un succès international et ce, bien avant le Studio 54 de New York ! Les plus jeunes LGBTQ+ ont peut-être entendu parler de ce bar ou peut-être pas. Un club qui attirait des vedettes telles que Gloria Gaynor, James Brown et Grace Jones, pour ne nommer que celles-ci. C’était la belle époque du disco, des partys, des soirées où les gens s’y présentaient déguisés pour se distinguer des autres. Yvon Lafrance en aura été le propriétaire, pendant dix ans, de septembre 1973 jusqu’en 1983. « Et Nous sommes encore propriétaires de la marque LimeLight.

    Le couple a aussi possédé «la discothèque Le Jardin, avec Jean Laflamme en tant que directeur; le piano bar Hollywood, avec Réjean Tremblay comme pianiste résident; sans oublier, également, le populaire BUD’S, avec comme directeur feu Gaston Morin», rappelle Yvon Lafrance.
    Pour Claude Chalifoux et Yvon Lafrance, le LimeLight, avec sa centaine d’employés, a été une aventure extraordinaire. Ils ont été côte-à-côte pour gérer le bar, soir après soir, et s’épauler l’un l’autre dans les diverses tâches et activités.  « Ce n’était pas toujours facile à l’époque. Il n’y avait pas la même liberté et mixité qu’aujourd’hui. Je voulais un LimeLight ouvert à tout le monde : les gais, les femmes, les hétéros, tout le monde était bienvenu. C’était un endroit où les gais pouvaient se sentir en sécurité, et c’était important pour nous. Je voulais montrer qu’à Montréal, qu’au Québec, il n’y avait pas de problèmes entre les gais, les hétéros et les femmes, etc. Que tout le monde pouvait s’y rencontrer aisément et sans frictions », souligne Yvon Lafrance.

    «Le Club a été vendu à d’autres investisseurs, en 1983. Ils l’ont opéré jusque dans les années 1990, mais ce n’était plus la même chose…», se désole Claude Chalifoux.

    «Parfois, les gens disent n’importe quoi, mais moi je sais qu’il y a eu 3,5 millions de clients au LimeLight dans les premiers 10 ans parce que ces gens-là ont payé leur entrée! Il y a eu plus de personnes que ça dans les faits, avec les invités, oui, mais le chiffre exact des entrées payantes est 3,5 millions», indique fièrement Yvon Lafrance, qui se démenait comme un diable dans l’eau bénite pour renouveler à chaque fois les systèmes de son et d’éclairages, les décors, etc. « Nous étions très avant-gardistes pour l’époque. Nous voulions avoir ce qui était le plus nouveau, le meilleur son, la meilleure ambiance. »

    Nous avions entendu dire qu’il se préparait quelque chose pour 2025, qu’un projet LimeLight était en préparation. Effectivement, un ou des événements pourraient voir le jour, en rappel du LimeLight et de son époque marquée par le disco et le DJ résident Robert Ouimet (décédé il y a trois ans). «Nous seront partenaires de quelque chose, d’un événement, qui pourrait très bien avoir lieu cette année. Mais comme rien n’est encore signé, on ne peut pas en parler encore », spécifie Yvon Lafrance. «Je précise toutefois qu’il ne s’agit pas de l’ouverture d’un bar. »

    « Le nom LimeLight est, encore aujourd’hui, très sollicité par beaucoup de gens », continue-t-il, signe que l’établissement à réellement marqué plusieurs générations qui l’ont connu. « Il nous faut protéger sa réputation internationale. On ne peut pas prêter le nom à qui que ce soit, sans savoir de quoi il s’agit au juste. Il faut faire bien attention, d’où le fait qu’on ne peut pas annoncer quoi que ce soit à ce stade-ci. On est encore à l’étape des discussions en ce moment. »

    À la retraite dans leur maison de Rosemère, Yvon et Claude sont fiers de ce qu’ils ont accomplis et de la longévité de leur amour et de leur union. Une relation qui, espèrent-ils, servira d’exemple pour plusieurs jeunes… D’ailleurs, le couple songe d’ailleurs à écrire un livre, une biographie, sur leurs vies passionnantes sans oublier, bien entendu, leurs accomplissements au LimeLight. 

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