Ah l’amour, l’amour… Oui, le mois de février est le mois de la Saint-Valentin, celui du cupidon qui va lancer ses flèches sur quelques individus qui, heurtés par ses pointes, vont tomber amoureux. Mais scientifiquement comment cela fonctionne cette «chimie de l’amour» ? Le coup de foudre, l’attirance, le désir, l’amour, etc., tout cela est régulé par des hormones qui s’activent dans différentes zones du cerveau, qui s’éveillent et s’appuient les unes les autres. Eh oui, le désir impétueux du corps de l’autre n’est, en somme, que la résultante de plusieurs hormones qui ne prennent pas congé et qui, bien au contraire, vont travailler très fort pour que vous ressentiez des sentiments intenses.
Une série de réactions chimiques et neurologiques complexes se déclenche dans le cerveau lorsqu’on tombe en amour. Oui, l’amour est le sentiment de vouloir être avec l’autre, être proche de lui, le sentir, être peau contre peau, mais c’est aussi et beaucoup un phénomène biologique et neurologique ! Désolé de gâcher votre désir passionnel mais il faut lire le reste.
«Saviez-vous que le cerveau est l’organe sexuel le plus actif ? À partir du tout premier moment du désir et jusqu’à l’acte sexuel lui-même et bien au-delà, une cerveau déclenchent toute une cascade de qui, les hormones qui jouent un rôle essentiel ici sans lequel il n’y aurait pas d’amour, pas d’acte sexuel, etc.», explique le Dr Pierre Côté de la Clinique médicale urbaine du Quartier Latin. «L’amour sollicite plusieurs zones au niveau du cerveau, continue-t-il. Entre le désir et l’acte sexuel, d’autres facteurs comme le stress, la fatigue ou l’état peuvent interagir et au final aboutir à des réactions fort différentes, pas nécessairement ce dont on aurait souhaitées.» Eh oui, il y a plusieurs étapes et une diversité d’hormones qui se succèdent ou se libèrent pour que l’amour devienne un sentiment excitant et bénéfique.
Le bonheur de connaître l’amour est engendré par une hormone appelée phényléthylamine qui se dégage «lorsqu’il y a un coup de foudre par exemple entre deux personnes, qu’on n’arrive plus à dormir, qu’on n’a pas d’appétit, qu’on souhaite seulement être avec l’autre, c’est la phényléthylamine qui en est souvent responsable», dit le Dr Côté. Cette hormone se retrouve à de fortes concentrations dans le cerveau des amoureux. Certaines drogues comme la MDMA contiennent la phénylléthylamine également. Bon à savoir, on en retrouve aussi à dose plus faible dans le chocolat noir (le cacao), d’où peut-être l’association entre la Saint-Valentin et le chocolat ? On la découvrira aussi, mais en beaucoup plus curieusement des petites doses dans les lentilles, les noix, la dinde et les œufs, entre autres. Cette hormone est reconnue pour être un stimulant du système nerveux.
«Dans les préliminaires, par exemple, on va retrouver la lulibérine, c’est une des hormones du bonheur. Elle est associée aux préliminaires sexuels, elle prédispose à l’acte sexuel pour laisser sa place à l’endorphine qui est l’hormone de l’orgasme», souligne le Dr Pierre Côté.
Mais il y en a une autre qui a toute son importance dans une relation : l’ocytocine. Vous ne connaissez pas ? C’est bien. Moi non plus ! Non, je n’en avais jamais entendu parler avant cet entretien avec ce sympa médecin. «L’ocytocine est souvent appelée l’hormone de l’amour, du rapprochement, de l’attachement, de l’amour à long terme, souligne cet omnipraticien. On la retrouve lors des moments d’intimité comme les caresses ou les baisers. Elle est, peut-être de façon un peu étonnante, secrétée pendant l’orgasme. L’ocytocine transformerait l’orgasme en amour. Elle joue un rôle crucial dans la création de liens affectifs pour que l’amour puisse se poursuivre à long terme. N’est-ce pas romantique…»
Tout le monde ou presque a déjà entendu parler de la dopamine. Mais à quoi sert-elle au juste lorsqu’on parle d’amour ? « C’est l’hormone du plaisir. Elle agit comme une drogue, elle te donne envie de découvrir des choses, de découvrir l’autre, elle stimule, elle motive, dit ce docteur. Elle te donne envie de revoir la personne, d’être avec elle. C’est elle qui donne une sensation d’euphorie. Elle reste bien en mémoire au cerveau. Une fois qu’on y a goûtée, on veut ravoir à nouveau cette sensation de plaisir comme au début, tout comme une drogue. Une photo, une caresse, un baiser, un simple souvenir peut stimuler la sécrétion de dopamine, comme peut le faire la consommation de certaines drogues. On cherche recréer ce sentiment de plaisir, des fois en prenant un verre d’alcool ou par la consommation de certaines drogue, ce qui procurent de la dopamine.» Elle peut rendre certaines personnes plus vulnérable, plus à risque de dépendance. La dopamine est également libérée pendant l’acte sexuel, créant une sensation d’excitation et de plaisir. Si vous vous sentez stressé, que vous vous posez des questions au début d’une relation, c’est l’adrénaline qui rentre en ligne de compte ici. Évidemment, celle-ci baisse ou augmente dépendant des personnes et, bien entendu, des relations. Dopamine, adrénaline, on en a tous entendu parler, de même de la sérotonine. «La sérotonine agit notamment dans la régulation de l’humeur, de l’alternance veille-sommeil, de l’appétit, de la perception de la douleur, de la température du corps, de la libido et de la vigilance», nous informe le site institutducerveau.org.
«La sérotonine fait partie des hormones du bonheur. On pourrait aussi dire l’hormone de l’équilibre. Au cours d’une relation, elle se stabilise un peu plus avec le temps», indique le Dr Pierre Côté.
Peut-on se préparer à l’amour ? «Évidemment, l’amour n’est pas linéaire, tout le monde ne vit pas les sentiments d’amour de la même façon, explique-t-il. Il y a le stress, le mode de vie, l’état de santé, etc., qui influencent les comportements humains et les sentiments. Il n’existe certainement pas de recette toute faite ou unique pour se préparer à recevoir cupidon. Mais le fait de travailler sur soi-même avec un esprit positif, «cultiver la sympathie, la générosité, l’empathie, l’ouverture aux autres, ce que tu dégages sincèrement comme sentiment pour l’autre. Il faut laisser place à la surprise au cas où cupidon apparaîtrait sans s’annoncer !»
Une petite pilule ?
Perte de l’appétit sexuel ? Vous souffrez de dysfonction érectile et le Viagra n’est pas une solution pour vous ? Ne désespérez pas, une hormone appelée «kisspeptine» est à l’étude en ce moment. La kisspeptine augmenterait la libido chez l’homme et chez la femme. Selon le site de la BBC, les hommes qui ont reçu une goutte de kisspeptine avant une relation sexuelle ont vu la rigidité de leur pénis augmenter de 56% par rapport à un placébo !
«Mais surtout, elle augmenterait le désir autant chez l’homme que chez la femme. Une première ! Plusieurs formulations de la kisspeptine sont à l’étude, notamment le vaporisateur nasal. On prévoit que ce produit sera disponible et commercialisé dans une dizaine d’années», dit le Dr Pierre Côté. En résumé, l’amour est une composition de plusieurs hormones qui, selon la personne, va établir un lien fort ou faible avec l’autre, c’est selon. On parle ici d’émotions, une personne qui est hyperémotive va avoir tendance à se projeter dans l’amour plus qu’une autre. Pour certains l’amour est plus fort que tout, il faut donc le garder précieusement et prendre soin de cette émotion-là et chérir la personne qu’on aime afin d’alimenter constamment ce feu qu’est l’amour sinon il s’éteint. L’amour peut prendre plusieurs formes, sans nécessairement faire appel au désir sexuel. Elle peut s’exprimer envers un ami, un collègue, un membre de la famille, etc.