Le parti québécois, pourtant à l’origine de bien des lois ou amendements qui ont permis aux gais, lesbiennes et personnes trans à être égaux a devant la loi, défend cette abstention prétextant que la motion avait « deux sujets ».
Des membres de la communauté LGBTQ digèrent mal l’abstention du Parti québécois (PQ) lors du vote sur une motion contre l’homophobie déposée la semaine dernière. La motion invitait les parlementaires à dénoncer « la hausse de l’intolérance dans les écoles » (selon un récent rapport du GRIS-Montréal) et à souligner la « grande qualité » du programme d’éducation à la sexualité.
Parmi les nombreuses réactions sur Instagram notons celles-ci :
« Je peine à m’expliquer l’abstention du PQ sur une motion qui souligne la montée de l’intolérance des jeunes envers les membres de la communauté LGBTQ. » – Manon Massé, députée solidaire
« Pour les jeunes qui se font ostraciser présentement en raison de leur identité, ça aurait été apprécié que vous [le PQ] envoyiez un message fort en votant pour. » – Alice Morel-Michaud, actrice
« Dans le contexte géopolitique actuel, ce dont nos communautés ont le plus besoin présentement, c’est un signal fort que nous sommes soutenus par nos élus. » – Daniel Raiche, styliste culinaire
De son côté, le PQ se défend en disant avoir « consenti » à la motion, mais de s’être abstenu parce qu’elle contenait deux sujets :
• l’inquiétude concernant « la montée de l’intolérance », avec laquelle il est d’accord;
• la qualité de « ce qui est enseigné dans les écoles », ce dont il n’est pas convaincu.
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon a tenu à préciser dans une vidéo diffusés sur Instagram et Facebook : « ce qu’ils [Québec solidaire] ont fait pour qu’on ne vote pas avec eux, c’est qu’ils ont mis un élément sur lequel ils savent qu’on a une divergence de point de vue. Nous, au Parti québécois, sur ce qui est enseigné dans les écoles primaires et secondaires, on préconise un réexamen basé sur une commission parlementaire. »
Mais que reproche le PQ au cours d’éducation sexuelle? Dans aucune de ces communications le PQ ne détaille ses réserves concernant « ce qui est enseigné ». Il se limite à expliquer ne pas vouloir « donner de chèque en blanc » à un nouveau « cours de 125 pages » approuvé selon lui « à la dernière minute », demandant une discussion « ouverte et nuancée » sur son contenu. «Le programme actuel fait l’objet de questionnements légitimes»…
Politicaillerie à un peu plus d’un an des élections provinciales? Ou réelle dissension ou divergence de vision de ce que l’on doit/peut enseigner aux jeunes ?
Pourtant quand on demande à des intervenant.es du milieu, comme Marie Houzeau, directrice générale de l’organisme GRIS-Montréal dont le rapport a inspiré la motion de QS, le contenu d’éducation à la sexualité est « neutre » et représentatif de « la réalité telle qu’elle est » et n’est aucunement idéologique.