Les personnes Autochtones bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers (2ELGBTQ+), ainsi que leurs allié.e.s s’interrogent sur la façon dont leurs droits pourraient changer sous l’administration Trump aux États-Unis.
Alex Wilson, de la Nation crie Opaskwayak au Manitoba, est une militante pour les droits des personnes queers, transgenres et bispirituelles. Elle a déclaré qu’elle voit les tendances anti-transgenres se développer au sud de la frontière. Rappelons qu’en janvier, le président américain Donald Trump a signé un décret selon lequel les États-Unis ne reconnaîtront que deux sexes, masculin et féminin, qui sont inchangeables.
«C’est un cycle qui se produit lorsqu’une politique autorise la poursuite de la violence ou la tolère, en quelque sorte, et qu’on voit les gens s’en emparer et adopter ces comportements», estime Alex Wilson. «Ils ne reconnaissent pas qu’il existe une diversité de genres ou même une diversité sexuelle. Et nous constatons que cette mouvance se transmet ici aussi.»
Alex Wilson considère ces mesures comme un danger pour la souveraineté autochtone : «Elles nient le fait que nos nations ont toujours eu de nombreux genres, pas seulement deux ou trois mais de nombreuses conceptions du genre et de nombreuses sexualités. Cela fait même partie de certains de nos récits de création.»
David Herrera, cofondateur et directeur général de la Montana Two Spirit Society, est d’origine métisse et Blackfeet d’adoption. Il rappelle qu’ «en 2023, la Montana Two Spirit Society et des membres de la communauté transgenre et intersexuelle ont intenté une action en justice devant le tribunal de district du comté de Missoula pour contester le projet de loi 458 du Sénat du Montana, qui devait définir les termes homme (male) et femme (female) comme étant binaires en fonction de la présence de chromosomes XY ou XX. Ils ont fait valoir que cette loi allait porter atteinte aux droits des gens 2ELGBTQ+ ainsi qu’à l’importance culturelle et spirituelle des personnes bispirituelles.»
Le mois dernier, les plaignants ont obtenu gain de cause et le projet de loi a été déclaré inconstitutionnel.
Selon David Herrera, les tentatives politiques de ce type — enlever des droits à certaines communautés autochtones — n’ont rien de nouveau et ont joué un rôle culturel préjudiciable dans l’histoire coloniale, qui a tenté d’effacer les identités autochtones 2ELGBTQ+.
«Nous n’allons pas disparaître et nous allons continuer à nous défendre», affirme M. Herrera.
D’après un article de Sid Sundance Horschig, de CBC News