Samedi, 1 novembre 2025
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    Qui était Charlie Kirk, l’activiste d’extrême droite tué aux États-Unis ?

    Charlie Kirk, mort mercredi à 33 ans après avoir été abattu lors d’une conférence à l’Utah Valley University à Orem, était le fondateur de l’organisation de jeunesse de droite Turning Point USA, créée en 2012 alors qu’il n’avait que 18 ans. Lui et son mouvement sont rapidement devenus des acteurs majeurs de la sphère conservatrice américaine. Voici un portrait de celui qui s’imposait comme l’une des figures les plus polarisantes de la droite contemporaine.

    Les origines de Turning Point USA
    Né dans la banlieue de Chicago, fils d’un architecte, Kirk a grandi loin des élites universitaires qu’il aimait pourtant défier. Il a fréquenté un collège communautaire en banlieue, qu’il a rapidement quitté, et il a été refusé à l’académie militaire de West Point, selon la BBC. Il s’amusait d’ailleurs souvent à rappeler, avec un certain cynisme, son absence de diplôme universitaire lorsqu’il débattait avec des étudiants et professeurs sur des sujets abstraits comme le postmodernisme.

    En 2012, il fonde Turning Point USA avec l’appui financier de l’activiste du Tea Party William Montgomery. L’organisation, centrée sur le recrutement dans les écoles secondaires et sur les campus universitaires, connaît des débuts difficiles, rapporte l’Associated Press. Mais l’ardeur de Kirk à provoquer la gauche académique finit par séduire des donateurs conservateurs influents.

    Des enjeux fiscaux aux guerres culturelles
    À l’origine, Turning Point prônait surtout une fiscalité allégée et un gouvernement limité. Mais au fil des ans, l’organisation a embrassé des positions plus tranchées dans les guerres culturelles, en s’opposant à l’égalité LGBTQ+ et au droit à l’avortement.

    Kirk, évangélique convaincu, mettait aussi de l’avant son image familiale : marié à une ex-Miss Arizona, père de deux enfants, il se présentait comme le visage du futur militantisme conservateur — pour ses partisans comme pour ses détracteurs.

    La montée en puissance de Kirk coïncide avec l’ère Trump. Turning Point a soutenu Donald Trump dès 2016, et Kirk a travaillé auprès de Donald Trump Jr. pendant la campagne. Il devient une présence régulière à la télévision et partage la scène avec Trump père et fils lors de nombreux événements. Plus jeune orateur à la Convention républicaine de 2016, il ouvre aussi la convention de 2020. En 2024, il milite de nouveau pour Trump et décrit l’affrontement contre Kamala Harris comme « une bataille spirituelle », affirmant : « C’est un État chrétien, et je veux qu’il le reste. »

    Animateur du Charlie Kirk Show, diffusé en balado et à la radio nationale, auteur de plusieurs livres et chroniqueur, il multipliait les tribunes pour défendre ses idées.

    Un empire militant
    Sous sa direction, Turning Point USA s’est imposé comme la plus grande organisation de jeunesse conservatrice du pays. Selon son site web, elle compte une présence sur plus de 3 000 campus, plus de 650 000 membres étudiants à vie et 450 employés à travers les États-Unis.

    Des attaques contre les personnes LGBTQ+
    Kirk s’est fait remarquer par ses propos virulents contre les personnes LGBTQ+, particulièrement les personnes trans. En 2022, il affirmait que croire aux identités transgenres revenait à croire qu’on pouvait « imprimer de la richesse » sans fondement économique.

    En 2024, il a raillé les émeutiers du 6 janvier 2021, disant qu’ils auraient dû « avoir des relations sexuelles homosexuelles » pour faire face à moins de poursuites. Il a aussi minimisé la violence de l’assaut, qualifiant les manifestants de « largement pacifiques », ce qui est faux.

    La même année, il est invité au balado du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, qui a suscité la controverse en semblant approuver son opposition à la participation des athlètes trans aux compétitions féminines.

    En 2023, il s’en est pris aux politiques de diversité, d’équité et d’inclusion, les décrivant comme « anti-blanches, anti-américaines et antichrétiennes », qualifiant même ces initiatives de « cheval de Troie marxiste ».

    Peu avant d’être tué mercredi, il avait répondu à une question du public en insinuant que « trop » de tireurs de masse étaient transgenres — une affirmation démentie par les faits, puisque la grande majorité des tireurs de masse sont des hommes cisgenres.

    Une rhétorique incendiaire
    Kirk s’est aussi illustré par son intransigeance sur la question des armes. En 2023, il déclarait que « la mort de certaines victimes par balle chaque année » était un prix acceptable pour préserver le deuxième amendement de la Constitution. 

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