Ce troisième roman mettant en scène le personnage de Jas Anderson, un détective privé exerçant à Glasgow, s’avère particulièrement bien ficelé. En fait, l’intrigue est à ce point prenante qu’il est impossible de déposer le roman avant d’en connaître la conclusion.
Évidemment, la trame policière suscite immédiatement l’intérêt du lecteur, mais, en l’espèce, ce sont surtout les états d’âme des personnages qui captivent sur-le-champ.
Dans le premier roman, Freeform, Jas Anderson occupait le poste de policier jusqu’à ce qu’il soit soupçonné du meurtre de son conjoint tué de manière brutale. Il était en effet connu que Jas avait des relations S&M avec celui-ci.

Dans Banged Up, accusé d’un crime par erreur, il se retrouve en prison et partage une cellule avec Steve McStay incarcéré pour avoir violemment battu deux hommes gais. Pour survivre, Jas devra apprivoiser Steve et former une alliance avec ce dernier.

Dans le troisième volet, Jas partage dorénavant sa vie avec Steve et est embauché par la police afin de réaliser une enquête interne sur certains officiers. Il tente d’élucider une affaire de gay bashing qui secoue les municipalités environnantes.
Mais l’ancien inspecteur s’interroge également sur la nature de sa relation avec Steve, les enfants et l’ex-femme de ce dernier. Jas est incapable de verbaliser ses sentiments et fait paradoxalement face à un homme qui semble avoir effectuer un cheminement plus important que le sien.
Steve déclare l’aimer alors même qu’il a sur sa conscience des actes de brutalité envers deux hommes gais. Il a également tué un homme pour venger l’honneur de Jas violé par un gardien de prison.
Comment Jas pourra-t-il jamais avoir confiance en lui? Steve pourrait-il faire un jour montre de violence à son égard? Peut-être même est-il responsable des actes de violence qui surviennent ponctuellement dans la municipalité.
Un roman complexe à souhait, avec des personnages riches en émotion qui prennent à la gorge par leur intensité et leur réalisme. On ne peut que souhaiter une traduction française de ces romans.
Pour ceux qui maîtrisent la langue de Shakespeare, un avertissement : le roman est écrit en slang écossais et il faut quelques pages avant d’en comprendre le vocabulaire.
Some Kind of Love / Jack Dickson. Londres : Gay Men Press, 2002. 326 p.