Vinci est un petit faussaire sans grand intérêt qui, lors d’un déplacement, fait la rencontre d’un jeune homme qui le suit soudainement pas à pas.
Un être anonyme, obéissant, muet et affectueux, qui le suit aveuglément et qu’il finira par accueillir chez lui et nommer Chien-Chien.
Mais Chien-Chien veut plus qu’un simple maître: il veut être un objet d’amour. Il désire pouvoir se blottir contre lui et être aimé de celui-ci. Il mettra tout en œuvre pour arriver à ces fins avec des résultats pour le moins tragiques.
Il faut saluer l’intelligence, la maestria même, avec laquelle Luc Lecompte manie la narration de chacun des deux personnages. La complexité du discours de Chien-Chien est saisissante de vérité, voire tout simplement fascinante. Il nous offre en effet l’opportunité d’observer un cerveau dont le fonctionnement s’avère complètement différent de celui du notre.
Bref, un roman bien maîtrisé où l’auteur fait montre d’un talent pour le moins renversant.
L’ombre du chien / Luc Lecompte. Montréal : Les Herbes rouges, 2004. 182p.