Mardi, 13 mai 2025
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    L’effet domino arrivera-t-il chez nous?

    Le dimanche 27 février, Steven Davies est devenu le premier joueur international de cricket à révéler son homosexualité. Une semaine plus tard, le joueur suédois de soccer Anton Hysen sortait à son tour du placard. Quelques semaines plus tôt, c’était l’ancien cycliste écossais Graham Obree qui l’avait fait. Difficile de ne pas voir dans ces annonces successives une conséquence positive de la sortie du placard du joueur de rugby Gareth Thomas, en décembre 2009.

    En Angleterre, où le cricket est le 2e sport du pays, l’annonce a fait toutes les manchettes. Steven Davies, toujours en activité, a annoncé dimanche dernier qu’il était homosexuel, «car je pense que plus les gens le feront, plus cela deviendra acceptable», a-t-il dit. Il explique avoir eu envie «d’être honnête avec le grand public» et, surtout, que c’est l’annonce de Gareth Thomas qui l’a motivé. «Cela m’a montré qu’on pouvait le faire. C’était courageux de sa part, et si je pouvais aider quelqu’un comme il m’a aidé lui-même, ce serait très bien.»

    En sortant du placard en décembre 2009, le Gallois a ouvert la porte à d’autres sportifs. Vedette adulée dans un sport censément parmi les plus virils, Thomas a fait tomber une barrière. Comparé au coming out de Martina Navratilova, en 1981, à celui du plongeur Greg Louganis, en 1994, ou même à celui d’Amélie Mauresmo, en 1999, qui l’ont fait fraîchement retraités — ou alors que leur carrière était bien entamée —, avec Steven Davies, c’est un nouveau cap de franchi. Sa carrière est devant lui, car au cricket on joue souvent jusqu’à 40 ans. Le geste est fort. Le faire à cet âge-là (24 ans), c’est génial, et il faut espérer que d’autres le suivront.

    À défaut de coming out de sportifs encore actifs de ce côté-ci de l’Atlantique, il y au moins des déclarations gay-friendly d’encouragement.

    Début février, le hockeyeur des Rangers de New York , Sean Avery, connu pour son caractère et ses frasques en dehors de la patinoire, a lancé un appel dans le Toronto Sun. «S’il existe un jeune joueur au Canada, où que ce soit, qui joue, qui adore ça, qui a envie de continuer mais qui a peur de faire son coming out, alors je lui dis de décrocher son téléphone (…) Je me tiendrai à ses côtés pendant qu’il dira à ses coéquipiers qu’il est gai. Peut-être que si Sean Avery est là, cela leur posera moins de problèmes.» Être gai ne doit plus être un tabou. Et les athlètes professionnels devraient assumer leur préférence. Sans doute, ils joueraient comme s’ils étaient libérés. Ça soulage d’un fardeau. Et les fans vont s’y faire rapidement. Car ce qui importe, c’est la performance livrée par le joueur. C’est évident que le coming out d’un sportif en activité au Canada et aux États-Unis aurait un énorme impact dans la lutte contre l’homophobie. C’est pourquoi il faut encourager, voire soutenir, la sortie du placard de joueurs professionnels et espérer, comme le disait Gareth Thomas en décembre 2009, «que dans dix ans, ce ne sera plus un sujet tabou dans le sport, et que les gens diront : et alors?»

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