Vendredi, 29 mars 2024
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    De la Station C au Bar Apollon, en passant par l’ère du K.O.X.

    Connu autrefois sous le nom de «Station C», l’édifice sera d’abord un bureau de poste conçu, en 1911, dans la plus pure architecture néo-classique typique du début du siècle. Avec le déclin du quartier qui s’amorce dans les années 1950 et des coûts d’exploitation trop élevés, Postes Canada prend la décision de fermer la succursale. La Station C restera inoccupée jusque dans les années 1980 alors qu’un groupe d’artistes le transforme pour devenir le Théâtre Félix-Leclerc. Ils y construisent une annexe en béton. Mais l’aventure est de courte durée et le théâtre fait faillite.

    Il faudra attendre que le K.O.X., ce mythique bar gai ouvert en 1982 sur la rue Montcalm (par Bruce Horlin) y déménage ses pénates en 1992. C’est l’ère de gloire, les soirées à la «new-yorkaise» y font fureur, on ne compte plus les «lineups» ni les DJ internationaux. Le BBCM y tiendra plusieurs partys des plus délirants !

    Au sous-sol, le Katakombes, un bar underground, voit l’escouade de la moralité de la police envahir ses murs, c’était en février 1994. Près de 170 personnes y seront arrêtées cette nuit-là. Le K.O.X. survivra de peine et de misère jusqu’en 1996. Pendant plusieurs années, la Station C demeure une coquille vide. On pense même l’aménager en centre communautaire LGBT, au début les années 2000.

    En 2003, deux hommes d’affaires français y opèrent un centre consacré à l’art actuel. Mais les rénovations sont trop coûteuses et les revenus ne sont pas au rendez-vous. On met la clé sous la porte. À l’été 2006, d’autres entrepreneurs occupent la bâtisse reconvertie en sexclub gai à l’européenne ! C’est que la Cour suprême du Canada venait de statuer sur la légalité de tels établissements. Sexclub ou pas, la clientèle n’afflue pas et, encore une fois, le bel édifice est laissé aux éléments.

    À l’été 2006, alors que la Cour suprême du Canada vient de statuer sur la légalité des clubs échangistes, d’autres entrepreneurs occupent la bâtisse (qui avait été rachetée entretemps par le duo Shiller/Lavy) reconvertie en sexclub gai à l’européenne ! Sexclub ou pas, la clientèle n’afflue pas et, encore une fois, le bel édifice est laissé aux éléments. Après une multitude de projets, qui s’avèrent n’être que des rumeurs, Patrick Legendre, qui avait été de l’aventure du Playground, tente de relancer l’endroit sous le nom du KLOK et convainc (avec le soutien d’une coalition en faveur de la préservation de l’aspect festif du quartier) les autorités responsables que l’édifice doit réobtenir son permis d’alcool. Malheureusement le bar ne fonctionne pas très longtemps.

    Finalement, en 2011, les promoteurs de l’ancien Club Parking y ouvrent deux bars et l’édifice reprend vraiment vie, cette fois-ci avec le club Apollon au rez-de-chaussée et un bar cuir au sous-sol, rebaptisé en l’honneur du premier bar Katakombes.

    L’expérience de l’Apollon se poursuit avec succès pendant quatre ans, avant d’être remplacé par le CODE, puis par le PLAY MONTRÉAL en décembre 2015.

    2012, 1ER anniversaire du Club Apollon : L’extase de la nuit!
    L’ambiance est souvent électrisante, les lumières pulsent, les boules disco brillent de leurs milliers de miroirs, les clubbeurs se balancent les hanches les bras en l’air, on se frôle, les camisoles sont d’un blanc immaculé et les torses nus et humides, les jeans sont à taille très basse, certains portent des casquettes, d’autres non, on arbore ses plus belles marques griffées pour s’amuser alors que la musique hurle à travers les speakers sur lesquels sont juchés de très séduisants jeunes hommes…

    Nous sommes bien au Apollon, et ces « dieux de la nuit » exultent follement, vibrant aux sons des DJ Peter Rauhofer, Stephan Grondin, Paskal Daze, Alain Jackinsky, Ian Key, Stéfane Lippé, Shawn Riker, etc. Les talents pleuvent, le public a l’embarras du choix.

    Après une année d’opération, l’Apollon, qui a une capacité de 600 personnes, compte une quarantaine d’employés. S’il y a eu, tranquillement, des rénovations, sur les colonnes entre autres, de nouvelles sont prévues, dont le nombre de toilettes, justement en raison de l’achalandage.

    2013, Le KTKMBS encore plus masculin et plus fétiche
    Un vent de renouveau souffle sur le bar au sous-sol de l’Apollon. Plus masculin et plus fétiche, le bar Katakombes 2.0, qui s’écrit maintenant KTKMBS, se voit être réaménagé alors qu’on introduira des nouvelles soirées. Côté décoration, «exit» la référence aux dieux grecs anciens on opte plutôt pour un style plus moderne et industriel, avec des grillages et du métal, ce qui sied bien à l’environnement de pierres et de béton. On réaménage la partie à l’entrée pour y installer la table de billard et deux «standing bars». Non loin de la cabine de DJ, les soirées spéciales thématiques se multipliant, on ajoute une estrade pour des spectacles. La salle au fond devient la «Kabane Lounge», avec un look plus chalet, plus rustique de bois, avec une tête d’orignal, etc., qui pourra être réservée pour des événements de 30 à 40 personnes environ».

    La réussite du Apollon réside, en partie, dans la diversité de clientèles qu’il récolte. Il y a une mixité intéressante d’âges et d’orientations – gais, lesbiennes et hétéros – qui le sert bien.

    EN 2014, LE REFLEX VOIT LE JOUR : Un sexclub dans le Village
    Si vous avez voyagé à Paris, à Berlin ou à Amsterdam, vous avez peut-être déjà rendu visite à l’un de ces hauts lieux du Vieux Continent pour les rencontres sexuelles entre hommes que sont les sexclubs. Voilà qu’un établissement du genre ouvrira ses portes au courant du mois de février en plein cœur du Village. Le Reflex, c’est son nom, sera logé au 3e étage de la Station C et comportera tous les attributs qui font «triper» les cousins européens gais…

    Le Reflex, en 2 500 pieds carrés, occupera l’espace du défunt club Sisters, du temps du K.O.X. «Les sexclubs sont très populaires en Europe autant pour la population locale que pour les touristes. Lorsque des visiteurs européens viennent ici, ils demandaient souvent où sont nos sexclubs ? Il y avait donc un manque à ce niveau d’avoir ce type d’endroit à Montréal», de dire un porte-parole du Reflex.

    Évidemment, il sera réservé à la clientèle masculine uniquement, comme un sauna. Bon, on aura saisi que ce n’est pas un monastère, le Reflex comprendra donc tout ce qui fait saliver la clientèle de ce type d’endroits avec des salles de jeu appropriées : dark room, glory holes, labyrinthe, etc. Des soirées thématiques seront développées et révélées sous peu, soit le fruit du labeur d’une équipe expérimentée. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec un sexclub, contrairement aux saunas, on ne s’y déshabille pas nécessairement. On peut y déambuler en costume et cravate, en jeans et t-shirt, en cuir et harnais, en jockstrap ou flambant nu, c’est selon…

    Bien entendu, il n’y a pas de vente d’alcool et le lieu est opéré tel un club privé fonctionnant avec tous les permis et autorisations de la Ville. Le Reflex vous attend afin que vos désirs brûlants puissent s’exprimer librement et sans contraintes…

    Au REFLEX, Danny Godbout et le gérant Pascal Lefebvre – photo Serge Blais


    En 2015, le bar Apollon vendu !
    Les négociations auraient débuté il y a un certain temps, mais c’est vendredi dernier que tout s’est conclu. Pascal Lefebvre, propriétaire du complexe Apollon, a vendu l’emblématique club situé au coin des rues Ste-Catherine et Plessis, dans l’ancien bureau postal, qui fut aussi un théâtre, une discothèque, une galerie d’art, un sex club, avant de redevenir un club.

    « Aujourd’hui je vous annonce que je laisserai bientôt la direction du Club Apollon à une nouvelle équipe jeune et dynamique, qui mettra en place des changements et des rénovations qui feront du Apollon un incontournable du Nightlife Montréalais», écrivait vendredi soir dernier Pascal Lefebvre sur sa page Facebook personnelle.

    L’homme d’affaires ne se retire pas pour autant du nightlife gai montréalais. Il reste le propriétaire de la Taverne Normandie, située sur Amherst près de Sainte-Catherine Est. Il est également propriétaire de l’édifice où se trouve la Taverne.

    On ne sait pas encore si le nouveau propriétaire du bar, qui possède d’autres établissements de ce type à l’extérieur du pays, gardera le nom du bar et quel genre de transformations il prévoit pour le bar.

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