Une bande dessinée qui débute dans les prisons vaticanes où Pedro se confie à un prêtre relativement à un crime dont la nature demeure imprécise, mais qui semble avoir été particulièrement répugnant.
Retour en arrière de plusieurs décennies où l’on retrouve le même personnage au cœur d’une petite famille bourgeoise parfaite. Il a tout pour réussir : un beau visage, un corps athlétique, une fiancée compréhensive (Claire) et une carrière qui se dessine dans la firme ancestrale.
Mais rien n’est aussi simple puisque Pedro n’éprouve que peu de chose pour la promise et n’aime rien plus que de réduire en esclavage Cédric, le frère de celle-ci. Pour complexifier encore un peu plus ce nœud de vipères, se présente le séduisant Philipe, un cousin dont la mère vient de mourir dans des circonstances étranges et plutôt malsaines.
La beauté de ce dernier le fascine et il est prêt à tout pour le séduire. Mais les plans les plus soignés se glissent toujours à de petits grains de sable qui font tout dérailler et c’est lors d’un week-end au bord de la mer que l’irrévocable se produit.
Traduction de l’espagnol et premier d’une série qui n’est pas sans rappeler le scénario des séries américaines au parfum de scandale où une turpitude en cache une autre qui en prépare une troisième.
À peu près personne n’est vraiment ce qu’il prétend être et les révélations et crimes s’accumulent à qui mieux mieux (notamment l’identité d’un prêtre présent dans les premières pages).
Quel crime a vraiment commis Pedro? Quel rôle a joué Cédric? Qu’est-il arrivé à Claire? Qui se tapit dans l’ombre de Philippe et pourquoi? Qui est l’intrus qui tient en otage la mère de Pedro? Et qui est Mlle Basso, la femme à l’œil de verre?
Un récit mouvementé d’Aleix Aguilà, mis en image par Alfredo Crespo dans le plus pur style de la bande dessinée européenne. Le mystère s’épaississant, espérons que la suite ne se fera pas attendre.
Abîmes : 1. La genèse du mal / Aleix Aguilà et Alfredo Crespo. Saint-Martin-de-Londres : H&O, 2017. 104p.