Décédé en 1994, Yves Navarre s’est imposé comme un auteur d’exception et a laissé derrière lui une œuvre marquante. En 1980, il obtient le prix Goncourt pour Le jardin d’acclimatation, un roman articulé autour d’une fête de famille où le fils cadet, bien qu’absent, occupe les pensées de chacun et où se révèle éventuellement un terrible destin imposé par son père.
On lui doit près d’une quarantaine de romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, une autobiographie ainsi que le scénario du film de Lëa Pool À corps perdu.
Son œuvre poétique est cependant relativement restreinte et majoritairement constituée d’écrits épars. Rédigé entre 1972 et 1973, au cœur des balbutiements de sa production littéraire (son premier roman, Lady Black, est publié en 1971), le présent ouvrage constitue cependant une exception de taille puisqu’il s’agit du seul corpus poétique de l’auteur à avoir été conçu en vue d’une publication en un tout cohérent.
Cette découverte, bien cachée dans un fonds d’archives du Pennsylvania State University, permet donc de jeter un nouveau regard sur son œuvre. Les thèmes abordés s’inscrivent parfaitement dans la continuité de sa production: les rêves, les rencontres simplement désirées de même que celles abouties et, bien entendu, la douleur et l’urgence de vivre.
«Aime les mots / Au juste poids de leurs risques / Entre le trop ni trop peu / Trouve le poids du vrai / Un cran dessous / À fleur de peau»
Une très belle surprise aux éditions H&O!
Chants de tout et de rien, chants de rien du tout : Poèmes inédits / Yves Navarre. Saint-Martin-de-Londres : H&O, 2017. 93p.