L’histoire n’a longtemps été écrite que par les hommes, ce qui a bien évidemment dicté ou à tout le moins entaché le regard que l’on y porte. L’homme est associé à l’action et, à son paroxysme, à la violence, alors que la femme est liée (ou enchaînée) à la douceur, à la maternité et, à son paroxysme, à l’hystérie (puisque les «excès féminins» sont évidemment souvent associés à la folie).
Pourtant la violence peut également se faire femme: combattantes au sein des guerres, militantes, émeutières, activistes luttant contre le patriarcat, la domination masculine, la violence sexuelle ou sexiste, le capitalisme, le pouvoir politique, l’esclavage ou la colonisation, mais aussi et dans un rôle moins flatteur, terroristes, kamikazes, gardiennes de camps, femmes soldats ou délinquantes.
Au-delà des violences domestiques (infanticide, crime passionnel, violence conjugale) ou criminelles (meurtre, traîtrise, sorcellerie) qui ont parsemées l’histoire rapportée et racontée, la violence politique féminine demeure largement méconnue.
Et lorsqu’elle l’est, on lui accole généralement une étiquette dépréciative permettant d’en réduire le phénomène ou de le ramener à des considérations psychiatriques et/ou criminelles. Cet ouvrage relate la petite histoire d’une violence entre les mains des femmes, à contrario de celle à leur encontre, en puisant à même les récits antiques ou historiques et en analysant la transformation qui leur fut imposée au fil du temps.
INFOS | Combattante : Une histoire de la violence féminine en Occident / Collectif. Paris: Le Seuil, 2020. 264p.