Maureen Colquhoun est décédée le 2 février dernier à l’âge de 92 ans. Membre du parti travailliste, elle fut la première députée ouvertement lesbienne et une féministe radicale bien en avance sur son temps.
Dans la notice nécrologique que The Guardian consacre à Maureen Colquhoun, Julia Langdon explique que son féminisme radical était tellement en avance sur son temps que cela a détruit sa carrière politique.
Lorsque Colquhoun est élue député de la nouvelle circonscription de Northampton North en février 1974, elle est mariée au journaliste du Sunday Times Keith Colquhoun et mère de trois enfants. En 1975, elle quitte son mari pour Barbara Todd.
La relation entre les deux femmes n’est alors pas publique. En mars 1976, Colquhoun et Todd font la pendaison de crémaillère de leur nouveau domicile à Londres et un journaliste du Daily Mail, Nigel Dempster, s’invite à la soirée et publie, en avril, un article qui dévoile l’homosexualité de Colquhoun.
En 1977, une commission du parti travailliste (le General Management Committee) décide de ne pas lui accorder l’investiture pour les élections législatives de mai 1979.
Dans la décision motivée de la commission mentionne en particulier l’« obsession pour des détails tels que le droit des femmes ». L’instance supérieure du parti, le National Executive Committee, annule cette décision après un appel en janvier 1978 considérant que l’investiture lui a été refusée en raison de sa sexualité
Elle participe donc aux élections législatives de 1979 mais est battue par le conservateur Antony Marlow.
Parmi ses nombreux combats, on trouve l’abolition des prisons pour femmes, l’avortement sur demande, les crèches lors de conférences politiques et la dépénalisation de la prostitution. Elle présentera un projet de loi sur la protection des travailleur.se.s du sexe en 1979 mais sans succès.