Le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, a profité de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie pour diffuser un communiqué mentionnant qu’il accueillait favorablement le Rapport sur la Purge LGBT et annonce que, dans le cadre des efforts pour établir un milieu de travail plus inclusif, le Groupe consultatif de la Défense s’appellera désormais «Organisation consultative de la Fierté de l’Équipe de la Défense» et il aura pour objectifs de mieux faire connaître les obstacles auxquels les personnes LGBTQ2 se heurtent.
«Il n’y a pas si longtemps, les membres de la collectivité LGTBQ2 étaient persécutés à cause de leur orientation sexuelle, et ce, avec l’approbation officielle du gouvernement. Au cours de cette période appelée «Purge LGBT», les personnes LGBTQ2 ont subi des traitements abusifs et violents qui visaient notamment à révéler leur identité, à faire enquête sur elles et à leur imposer des sanctions. Dans certains cas, des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles et transgenres ont été libérées des Forces armées canadiennes (FAC) et de la Gendarmerie royale du Canada ou congédiées par la fonction publique fédérale», rappelle le ministre.

En 2017, le premier mnistre Justin Trudeau présentait des excuses officielles pour la Purge LGBT et a conclu une entente de règlement définitif avec les plaignants membres du recours collectif concernant la Purge LGBT qui stipulait que des experts en la matière, choisis par le Fonds Purge LGBT, formuleraient des recommandations sur l’amélioration de la formation et de l’inclusion dans le milieu de travail fédéral.
Pendant l’été de 2020, le ministère de la Défense nationale et les FAC ont participé au processus de consultation pour appuyer la rédaction du Rapport du Fonds Purge LGBT. Ce processus a comporté des entrevues individuelles, l’examen de documents stratégiques et des sondages individuels.
En cette Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie, l’intersexisme et la transphobie et en hommage aux milliers de personnes LGBT qui, pendant 50 ans, ont subi des abus alors qu’elles étaient à l’emploi du gouvernement du Canada, le Fonds Purge LGBT publie aujourd’hui un rapport intitulé Au lendemain de la Purge : État des lieux et recommandations en matière d’inclusion des personnes LGBTQI2S au fédéral, écrivent les auteurs du rapport.
Ce rapport, soulignent-ils, est le fruit d’une année d’étude pilotée par des experts en la matière, Égale Canada et la Fondation Émergence, qui ont mené des consultations auprès de la fonction publique fédérale, de la Gendarmerie royale du Canada et des Forces armées canadiennes. Au lendemain de la Purge présente les principales conclusions de cette étude et formule 23 recommandations pour amorcer un changement systémique et favoriser l’inclusion des personnes LGBTQI2S au fédéral.
Dans ses recommandations, le rapport appelle notamment le gouvernement du Canada à consulter des acteurs clés – y compris son personnel, des experts en la matière et des organismes LGBTQI2S – pour mettre en place des formations plus exhaustives sur l’inclusion à l’échelle des ministères fédéraux; il préconise aussi la révision de la documentation et des politiques officielles dans une optique LGBTQI2S. Outre le rapport, le Fonds Purge LGBT a publié une lettre ouverte exhortant le premier ministre du Canada à voir à ce que les ministres de la fonction publique fédérale, de la GRC et des Forces armées canadiennes prennent connaissance du rapport et mettent en place ses recommandations.
Dans sa déclaration d’aujourd’hui, le ministre s’engage à utiliser le rapport «le Rapport et ses recommandations afin de cerner les mesures nécessaires pour démanteler les obstacles systémiques et renforcer les pratiques, politiques, outils, documents de formation et mécanismes liés à l’inclusion, de manière à créer un milieu de travail encore plus inclusif pour les membres LGBTQ2 de l’Équipe de la Défense.»
«Il y a encore des personnes qui ressentent les torts inhérents aux politiques discriminatoires, comme celles qui ont entraîné la Purge LGBT. Le 17 mai, nous admettons les torts causés dans le passé et nous faisons davantage connaître les comportements qui contribuent à l’homophobie, à la transphobie et à la biphobie. Nous ne pourrons jamais effacer la douleur que ces politiques ont causée, mais nous devons tirer des leçons de nos erreurs et adopter à l’égard de notre personnel une meilleure approche qui respectera la dignité de toutes et de tous», conclut le ministre.